Coincée, dans l'étreinte sombre
La ruelle était étroite, étouffante, un couloir d’ombre où la lumière des lampadaires peinait à filtrer.
Louane avançait d’un pas rapide, pressant son manteau contre elle, cherchant à fuir l’angoisse qui la rongeait depuis des semaines.
Mais au détour d’un virage, deux silhouettes surgirent des ténèbres.
Hugo et Théo.
Leurs regards brûlaient d’une colère contenue, mais aussi d’une émotion plus confuse, presque douloureuse.
— Louane, murmura Hugo d’une voix rauque, tu crois vraiment qu’on va te laisser tranquille ?
— On est pas prêts à te lâcher, dit Théo, le regard brillant d’une intensité qui fit trembler Louane.
Elle recula, le souffle coupé, serrant son sac contre sa poitrine.
— Lâchez-moi, s’il vous plaît, supplia-t-elle, la voix tremblante.
Hugo s’approcha doucement, posa une main hésitante sur sa joue.
— Tu sais que… je t’aime, Louane, souffla-t-il.
Louane cligna des yeux, surprise. Avant qu’elle ne puisse répondre, Théo la saisit brusquement par le bras, la tirant vers lui.
— Tu mens, Hugo, cracha Théo en serrant sa mâchoire. C’est moi qu’elle aime, non ? C’est moi qu’elle veut.
Hugo recula d’un pas, le visage dur.
— Tu te trompes, Théo.
— Alors prouve-le, murmura-t-il, avançant lentement.
Dans un geste soudain, Hugo attrapa Louane et l’embrassa.
C’était un baiser lourd, chargé d’une tendresse brute, de cette urgence de ne pas la perdre.
Louane, tremblante, sentit le monde vaciller autour d’elle.
Mais avant qu’elle ne puisse s’en remettre, Théo attrapa son autre bras, la forçant à se retourner vers lui.
— Lâche-la, ordonna Hugo, la voix brisée.
— Non, répondit Théo, la voix rauque. J’ai des choses à lui dire.
Louane sentit la pression des deux garçons, leur lutte silencieuse pour son cœur.
Les larmes coulaient sur ses joues, mélange de peur, de confusion, et d’un espoir fragile.
— Arrêtez… je vous en prie, murmura-t-elle.
Mais la tension monta encore.
Théo la plaqua contre le mur de la ruelle, son souffle chaud sur sa peau glacée.
— Je t’aime, Louane, murmura-t-il, la voix pleine de douleur.
— Pas comme lui. Moi, je suis là, même quand il s’en va.
Hugo s’avança, les yeux brûlants.
— Je suis là aussi, Louane. Je te protégerai.
Dans ce silence oppressant, Louane sentit leur regard peser sur elle, comme un poids impossible à porter.
Puis, dans un geste presque désespéré, Hugo reprit Louane dans ses bras et l’embrassa à nouveau.
Le baiser fut long, intense, une promesse muette.
Théo, le souffle court, serra les poings.
— Je vais pas te laisser faire, souffla-t-il.
Louane, le cœur battant la chamade, ferma les yeux.
Elle ne savait plus quoi ressentir. Entre peur, amour, colère, tristesse, tout s’entremêlait en elle comme une tempête.
Annotations