Chapitre 24

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Inverie, hiver 1735-1736

C'était mon premier hiver à Inverie, et même si, l'an passé, à la même époque, nous nous trouvions déjà dans les Highlands, je gardais tant de souvenirs amers et confus de cette période, que je préférais désormais considérer que ma vie d'Ecossaise avait simplement commencé le premier jour où je m'étais retrouvée à Inverie. L'hiver serait long, je le savais, j'en avais une idée bien précise. Mais son achèvement nous amènerait aussi, si tout allait bien, une naissance.

Pour l'heure, je me portais bien, mon ventre s'arrondissait petit à petit. Et si je ne sentais pas encore l'enfant bouger en moi, je le savais bel et bien présent. Lady Elisabeth ne m'avait jamais dit si mon premier bébé avait été un garçon ou une fille. J'étais prête à croire aussi que Jennie, tout comme Iona, l'avait ignoré. Et même si, par moments, je ne pouvais m'empêcher de songer à cette épreuve, je la chassais aussi bien vite de mes pensées : je ne voulais regarder que l'avenir et j'étais déjà bien reconnaissante à la destinée de m'avoir offert la possibilité d'enfanter.

Kyrian m'entourait de toute sa tendresse, sa prévenance, son amour. Je pouvais dire avec assurance que ce fut une des périodes les plus heureuses de ma vie et de notre vie de couple. Nous passions nos journées toujours l'un près de l'autre, parlant du domaine, de ses projets, de l'intendance. Il prenait rarement une décision importante sans m'en faire part, même s'il n'avait pas toujours besoin de mon avis, loin s'en fallait. Il voulait que je sois au courant de tout. Parfois, cela me faisait craindre le pire, le jour où il partirait, pour une absence plus ou moins longue. Je savais qu'il avait raison : les deux voyages que nous avions entrepris sur ses terres au printemps et à l'automne avaient été une exception. Lors des prochaines collectes, je devrais rester au château, pour m'occuper de notre enfant et aussi du clan, car même si Kyle et Jennie m'assisteraient, les décisions me reviendraient. Alors, pour repousser cette crainte, je pensais avec sagesse que mon époux voulait plutôt me préparer à le relayer, à chaque automne.

Si, dans la journée, nous étions proches l'un de l'autre, nos nuits nous rapprochaient encore. Je n'aimais rien tant que reposer entre ses bras, m'endormir la tête contre son torse, ses bras m'enserrant, sa main souvent posée sur mon ventre. J'avais faim de nos étreintes et les froides nuits d'hiver avaient cela de magique que nous pouvions demeurer de longues heures ensemble, à l'abri des murs de notre chambre.

La fête de Noël fut bien plus joyeuse que celle de l'année précédente, effaçant ainsi un peu plus le souvenir du traumatisme que nous avions affronté. Mariés depuis à peine deux mois, Kyle et Jennie semblaient aussi heureux que nous et cela me réconfortait. J'aimais beaucoup ma belle-sœur, je comprenais l'attachement profond qui les liait, Kyrian et elle. Je voulais qu'elle soit heureuse dans son mariage comme je pouvais l'être avec son frère. Je faisais confiance à Kyle, aussi, pour l'aider à repousser ses propres souvenirs douloureux. J'ignorais encore ce qui avait motivé Jennie à accepter la demande de Kyle. Néanmoins, une chose fut certaine pour moi : du jour où il avait fait sa demande, elle avait montré les sentiments qu'elle éprouvait pour lui alors qu'elle les avait soigneusement dissimulés jusqu'alors. Leur amour serait-il assez fort pour vaincre l'ombre de Luxley ? Parfois, j'en doutais, avec mon intuition de femme. Mais je taisais ces doutes. Je n'en aurais pas fait part à Kyrian et encore moins à Jennie. J'estimais qu'elle avait assez confiance en moi pour me parler si elle le souhaitait, même si cela pouvait me faire étrange de donner un avis et plus encore un conseil, à une femme plus âgée que moi. J'allais avoir la confirmation de mes doutes à la fin de l'hiver.

Au cours de ces mois, nous reçûmes aussi plusieurs courriers de France. François et mes parents nous écrivaient régulièrement et j'appris à cette occasion que mon frère allait bientôt devenir père. Cette nouvelle me réjouit au plus haut point et Kyrian et Kyle en furent très heureux eux aussi. J'appréciais de pouvoir évoquer François avec mon époux et mon beau-frère qui, tous deux, l'avaient connu. C'était comme de le rendre présent avec nous, ici. Ma mère m'écrivait aussi une lettre par semaine, même si, parfois, ces lettres ne me parvenaient pas avec la même régularité. J'entretenais aussi toujours une correspondance avec Bethany qui me disait trouver la vie d'Inverness bien morne. Son oncle et sa tante étaient des gens assez occupés, son oncle par ses affaires, sa tante à tenir la belle demeure où ils résidaient. Les fêtes y étaient cependant rares, car la noblesse anglaise ne fréquentait guère les lairds écossais et leurs familles. Nous étions comme deux mondes séparés l'un de l'autre, et pourtant si voisins, si proches. Et je pouvais bien comprendre que nos lettres étaient pour cette si gentille jeune fille une échappatoire bienvenue. Je songeais souvent, en la lisant, à ma propre jeunesse, à mes années d'adolescence, quand les livres étaient mon seul horizon, la porte ouverte vers la liberté.

**

Ce fut dès le début du mois de mars que je ressentis les premières douleurs annonciatrices de la naissance. L'hiver n'avait pas encore desserré son étau autour de nous et chaque matin, le loch était comme recouvert de cette brume si difficile à percer pour le pâle soleil hivernal. Quand, parfois, un rayon parvenait à la traverser, le spectacle était alors de toute beauté, surtout le soir, lorque les ombres du couchant s'avançaient sur la grève et la lande.

Nous étions donc le 1er mars lorsque mon ventre lourd devint soudain plus dur et que des douleurs me ceignirent les reins, d'abord à plusieurs heures d'intervalles ce qui ne m'alerta pas trop. Mais quand, à la fin de la nuit du jour suivant, je perdis les eaux en plein sommeil, ce qui nous réveilla aussitôt Kyrian et moi, nous comprîmes que les heures à venir allaient effacer tout ce qui ne serait pas l'enfant. Il me laissa dans les draps trempés et se dépêcha de réveiller Jennie et Madame Lawry. Très vite, j'entendis la voix ferme de Jennie ordonner à Clarisse qu'on prépare des linges propres, que l'on tienne toujours de l'eau bouillante disponible. Puis la porte de la chambre s'ouvrit et elle y entra.

C'était la première fois depuis notre retour à Inverie qu'elle revenait dans cette pièce. A aucun moment elle ne s'était permis de le faire - et elle n'en avait pas non plus exprimé le souhait, celui de revoir l'ancienne chambre de ses parents et de son frère aîné. Elle ne laissa voir aucune émotion et, se retournant avant de fermer la porte, elle s'adressa à son mari et lui dit :

- Je te confie mon frère. Occupe-toi de lui avec Hugues. Ne le lâchez pas d'une seconde !

Quand elle s'approcha de moi, mon visage affichait une certaine angoisse, mais je lui adressai un petit sourire causé par sa dernière répartie.

- Je vais changer tes draps, me dit-elle. Est-ce que tu peux te lever ?

- Oui, ça va aller.

- Il faut que tu marches, cela va faire venir l'enfant. Ne reste pas allongée. Assieds-toi si tu en ressens le besoin. Madame Lawry et Clarisse arrivent.

- Merci, dis-je simplement, incapable de savoir quoi dire d'autre.

Assise devant la fenêtre, tenant mon ventre secoué par une nouvelle contraction, je vis une aube pâle se lever. Mais j'écoutais les conseils de Jennie et me levais régulièrement, soutenue par Madame Lawry d'un côté et Clarisse de l'autre, pour faire quelques pas. J'allais de la porte à la fenêtre, de la fenêtre à la cheminée, de la cheminée au mur près du lit. Combien de pas fis-je ainsi ? Tout au long de la matinée ?

Vers midi, les contractions devinrent de plus en plus rapprochées et je ne fus plus capable de rester debout. Des poussées de sueur accompagnaient chacune d'entre elles et ma chemise de nuit me collait au corps. Jennie m'avait changée déjà trois fois.

- Je crois que tu vas devoir rester allongée, maintenant, me dit-elle.

Et Madame Lawry acquiesça. Même si Jennie n'avait elle-même pas eu d'enfants, elle avait assisté à plusieurs naissances durant son séjour à Dunvegan et elle savait parfaitement comment les choses se passaient. Je me sentais en totale confiance avec elle et le regard serein et encourageant de Madame Lawry m'était aussi d'un grand réconfort.

Je gagnai donc le lit et deux heures plus tard, mon premier fils poussa son premier cri.

**

Etendue dans mon lit dont les draps avaient une nouvelle fois été changés, entourée par une atmosphère chaleureuse, je tenais mon tout petit contre mon sein. Sa tête minuscule était couverte d'un fin duvet roux, son petit nez me ravissait. Serrant les poings, il me tétait avec appétit. Debout de chaque côté du lit, Madame Lawry, Clarisse et Jennie contemplaient le spectacle avec adoration et admiration. Un grand sourire éclairait leurs visages.

- Je vais chercher Kyrian, me dit Jennie.

Je ne levai pas les yeux de mon petit ange, mais quand la porte se rouvrit l'instant d'après, j'abandonnai ma contemplation béate pour regarder Kyrian entrer. Son teint était un peu pâle, faisant ressortir d'autant plus ses yeux verts où brûlait une flamme qui m'était encore inconnue. Et je me dis qu'il parviendrait toujours à m'émouvoir, rien qu'avec son regard. Il s'avança, hésitant, jusqu'à nous. Je ne pouvais détacher maintenant mes yeux de son visage et je lui souris avec joie. Il s'assit presque cérémonieusement sur le bord du lit. Je percevais son émotion et son incapacité à parler. Je lui dis :

- C'est un garçon. Il va te ressembler.

Un grand sourire illumina son visage et il abandonna enfin la contemplation du mien pour regarder l'enfant, indifférent à la présence de son père, tétant toujours.

Kyrian ne bougeait pas, son regard était rivé sur notre petit. Je savais qu'à cet instant, il le détaillait, cherchant déjà des ressemblances avec nous-mêmes ou nos proches. Je tendis ma main libre vers lui et il s'en empara avec ferveur, enlaçant ses doigts aux miens. Je le devinais toujours incapable de prononcer le moindre mot. Enfin, il se racla la gorge et lâcha, en un murmure rauque :

- L'appellerons-nous François ?

Je souris : j'étais heureuse qu'il ait pensé à mon frère, sachant tout l'attachement que je lui portais. J'avais déjà songé, plus d'une fois, au prénom que nous pourrions lui donner, et si j'avais pensé à celui de mon frère, j'avais aussi repoussé cette idée, au moins pour le premier de nos enfants : je voulais un nom qui sonnât écossais, qui puisse marquer ainsi l'appartenance de cet enfant aux Highlands. Car j'avais bien en tête qu'un jour, certainement, ce serait à lui de prendre la relève. Et qu'il convenait alors que nul ne mette en doute ses origines, même si sa mère était française. Je répondis alors à Kyrian :

- Je pensais plutôt à... Roy.

Le regard de mon aimé se détacha seulement du visage de l'enfant pour se porter vers le mien. Une larme perlait à ses yeux et il m'enlaça autant que possible, veillant cependant à ne pas écraser contre son torse ma poitrine et le bébé. Puis il appuya son front contre le mien et me dit :

- Merci.

**

Deux jours plus tard, Roy François Hugues MacLeod fut baptisé au village. Hugues était son parrain et Jennie sa marraine. Je me sentais suffisamment bien pour pouvoir me relever et assister au baptême.

Tous les membres du clan des alentours assistaient à la cérémonie, presque aussi importante à leurs yeux que le mariage de Jennie et de Kyle. Chacun avait revêtu les couleurs du clan et cela faisait un spectacle magnifique. La cérémonie était empreinte d'une certaine gravité. Kyrian se tenait debout à mes côtés, le dos droit. Je le sentais très fier et je partageais cette fierté et cet amour qui nous unissait désormais à notre enfant. Roy poussa un cri perçant lorsque l'eau bénite lui tomba sur le visage, mais Jennie le tenait fermement et malgré son agitation, il ne put échapper aux mains de sa marraine.

Je le repris rapidement à l'issue de la cérémonie, alors que Kyrian demeurait sur le parvis, à échanger avec les uns et les autres en compagnie de Kyle ; Hugues et Jennie me raccompagnèrent rapidement au château. Jennie m'ordonna de me rallonger, ce que je fis sans discuter. Mais je dus nourrir mon fils avant de pouvoir profiter de quelques heures de repos.

Ce fut une clameur joyeuse, de cris et de chants, qui me réveilla peu après. Le repas donné pour le baptême et la naissance de Roy se déroulait dans une ambiance très animée. J'en souris et me redressai légèrement dans le lit. La voix grave de Kyle dominait toutes les autres et je compris vaguement qu'il devait raconter une anecdote des plus drôles aux éclats de rire qui suivirent sa tirade.

Je m'assis sur le bord du lit, tendis la main vers le berceau où dormait Roy, à moins d'un mètre de moi. Sa respiration était régulière, nullement troublée par le vacarme qui régnait dans la grande salle. Je le regardai avec tendresse et amour. Mon tout petit... si beau déjà ! Il était pourtant fragile, si dépendant de nous, de moi, pour sa survie et, cependant, il possédait une force que je n'avais jamais trouvée ailleurs. Je sentis mon cœur se gonfler d'amour à le contempler ainsi, une vague aussi puissante que celle que j'avais ressentie quand j'avais vu Kyrian pour la première fois et qui n'était pas sans me rappeler non plus l'émotion qui m'avait étreinte le jour de notre mariage, alors que je m'avançais dans l'allée et que je le regardais, si beau et fier dans son costume de Highlander, dans la lumière blanche qui entrait par les petites fenêtres de la chapelle.

Quelques coups légers à ma porte me sortirent de ma contemplation.

- Entrez ?

La porte s'ouvrit et se referma bien vite sur Jennie. Elle portait un plateau dans les mains, avec un bol de soupe et une assiette.

- Je venais voir si tu allais bien, Héloïse. Tu n'as besoin de rien ? Le repas est à peine entamé...

- Oh, seulement ? J'avais l'impression d'avoir beaucoup dormi déjà.

- Oui, une bonne poignée d'heures. Tu n'as pas faim ?

- Heu... ma foi, maintenant que tu me poses la question... Je viens de me réveiller.

- Les hommes font beaucoup de bruit...

Je ris de sa remarque et elle sourit aussi.

- Et ton mari n'est pas le moins bruyant ! complétai-je.

- Ah, ça... A croire que les hommes du nord ont plus de voix que ceux de l'ouest... soupira-t-elle avec un petit sourire. Comment va Roy ?

- Bien. Il dort. La fête ne semble pas le déranger le moins du monde...

Elle contourna le lit et s'approcha du berceau, se pencha légèrement pour le regarder avec admiration. Puis elle se redressa et me demanda :

- Je peux rester un peu avec toi ?

- Oui, bien sûr, dis-je en remettant un peu mieux les couvertures pour qu'elle puisse s'asseoir à mes côtés.

Elle déposa le plateau sur la coiffeuse et je me saisis de l'assiette qui contenait une sorte de ragoût, devinant que la soupe était bien chaude et que je pourrais la manger ensuite.

- Il est très beau, reprit-elle en continuant à regarder Roy. Je n'ai pas eu l'occasion de te le dire encore, mais je suis très heureuse que vous ayez choisi ce prénom pour lui. Notre père aurait vraiment été fier de son petit-fils. Et maintenant, sa descendance est assurée.

Je souris, avalai une bouchée et dis :

- Tu pourras avoir des enfants, toi aussi, Jennie.

Elle haussa les épaules et eut une sorte de petit rire étouffé. Mais quelque chose dans ce bruit me fit presque penser à un sanglot et, inexplicablement, je sentis mon cœur se serrer. Pourtant, aucune tristesse ne s'affichait sur son visage. Elle me fixa cependant et dit :

- Encore faudrait-il le pouvoir...

- Tu dis cela parce que tu penses que tu es trop âgée ?

- Non. Simplement...

Elle poussa un soupir, puis poursuivit et je compris alors qu'elle avait besoin de faire quelques confidences :

- Tu sais ce qui est arrivé, n'est-ce pas ? Tu sais ce que Luxley m'a fait et ce qu'il a fait à Alec ?

- Oui, dis-je en hochant la tête avec gravité. Kyrian me l'a dit. Il ne m'a pas raconté les détails, mais... je sais ce que cet homme t'a fait.

- Ce n'est pas un homme. C'est un bourreau. Un tortionnaire. Un criminel. Un fauve cruel et sanguinaire. Mais pas un homme. Je le sais, maintenant.

- Grâce à Kyle ?

- En partie, oui. Quand... Quand nous sommes arrivés à Dunvegan, Kyrian et moi, après avoir fui Inverie, ma tante Elisabeth et Madame Barach'n se sont occupées de moi. Elles m'ont soignée, écoutée, réconfortée. J'ai pu parler avec ma tante, plusieurs fois, y compris à chaque fois que je refusais l'un des partis que mon oncle me proposait. Elle comprenait mon refus. Pour mon oncle, c'était plus difficile, mais il avait fini par l'admettre et me laisser tranquille. Ma tante, pourtant, me disait ce que je viens de te dire à propos de Luxley. Qu'il n'était pas un homme. Qu'un homme était... différent. Mais je ne pouvais supporter le moindre contact. Kyle l'a compris et c'est pourquoi il a posé des conditions à notre mariage. Et que je les ai acceptées. Mais... même s'il ne les avait pas posées, j'aurais accepté de l'épouser, parce que... parce que j'ai ressenti pour lui quelque chose que je ne connaissais pas, que je n'avais jamais éprouvé. Tous les hommes me faisaient peur, sauf Kyrian, mon oncle et Manfred. Même de Caleb, j'avais un peu peur. Moins qu'avec les autres, mais... Tu peux comprendre ?

- Oui, je crois que je peux comprendre. La différence entre eux trois et les autres. Et la différence avec Kyle. Tu étais tombée amoureuse de lui, dis-je comme une évidence.

- Oui.

Elle se tut un moment. J'hésitai à poursuivre, puis je me décidai à lui demander :

- Quelles sont les conditions qu'il a posées ?

- Il m'a dit que notre mariage ne serait consommé que lorsque je me sentirais prête. Qu'il ne me forcerait en rien et à rien. Que ce serait à moi de décider du moment. Et ce n'est toujours pas arrivé.

Je ne trouvai rien à dire. Cela me semblait tellement... incroyable ! Mais je ressentis une bouffée d'admiration et d'estime pour mon beau-frère, d'avoir été si attentif et amoureux de Jennie qu'il avait mis son bien-être à elle avant toute chose. Pour gagner sa confiance, aussi, je le pensai.

Jennie regardait à nouveau Roy, toujours endormi et ignorant des confidences de sa tante, ignorant le poids du passé.

- Mais je vais peut-être finir par me décider, dit-elle enfin et sa voix résonna étrangement dans la chambre.

Je tendis la main vers elle, la posai sur ses doigts noués sur ses genoux.

- J'en serais heureuse pour toi, Jennie. Tu mérites Kyle et il te mérite aussi. N'aie pas peur. Pas avec lui.

Elle me regarda, puis nous nous étreignîmes avec force. Et je sus que ce jour-là un lien plus étroit encore venait de nous unir.

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