Chapitre 08: Décisions

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Chérone était recroquevillée sur elle-même dans le canapé du salon. Depuis que le vieil ouvrage lui avait soudainement montré le dessin d’Andrew Tipney se faisant transpercer par de nombreux tentacules, la jeune femme n’avait cessé de s’inquiéter pour lui. Elle avait donc tenté de rentrer en contact avec lui par l’intermédiaire du téléphone de Véronica, mais celui-ci n’avait pas répondu à ses différents appels. Elle s’était alors dit que ce dernier ne voulait pas décrocher parce qu’il ne voulait pas avoir affaire à tout ce qui était en rapport avec ce qu’il avait vu dans sa chambre.

Néanmoins, comme avec Aurélie, mademoiselle avait eu un mauvais pressentiment le concernant. Elle était donc allée vérifier si sa voiture était toujours garée devant leur appartement. Et à sa grande surprise, c’était bel et bien le cas. Pire encore, la portière côté chauffeur était toujours ouverte et le moteur du véhicule tournait. À ce moment précis, son sentiment d’inquiétude vis-à-vis du jeune homme s’était véritablement accentué. Elle s’était dit que quelque chose lui était arrivé quand il était parti à la rencontre de Véronica, quelque chose de très grave.

Aurélie ne voulant sans doute plus lui adresser la parole et maintenant cette histoire avec Andrew, Chérone ne savait vraiment plus quoi faire. À cause d’un livre, tout son monde s’était effondré tel un château de cartes. À ce stade, le suicide aurait été préférable.

Toutefois, alors que l’idée lui traversait la tête, mademoiselle Parker réfléchit aux conséquences qu’un tel acte poserait. Certes, cela allait facilement mettre un terme à tous ses problèmes, mais elle prendrait également le risque de causer énormément de chagrin à beaucoup de personnes telles que ses parents. Elle avait du mal à imaginer leur réaction si on venait à leur annoncer que leur fille avait mis un terme à ses jours. Cette simple pensée était beaucoup trop lourde à supporter, ce qui ramena donc Chérone à la raison.

Même si elle avait décidé de ne pas mettre un terme à sa vie, il lui restait toujours des problèmes à régler. Non seulement elle n’arrivait plus à se débarrasser de ce maudit ouvrage, mais tôt ou tard ce dernier reprendrait ses lugubres activités. Après plusieurs minutes de réflexion, la jeune femme prit finalement une décision.

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Alors qu’elle se trouvait sur le trajet qui la conduisait chez elle, Aurélie était très silencieuse. Elle se contentait de regarder la route avec un regard totalement vide. C’était la première fois que Jason la voyait dans cet état. Il voulut alors lui demander ce qui s’était passé chez Chérone, mais préféra attendre que sa petite-amie revienne à son état normal, si jamais elle venait à son état normal.

Le jeune homme était toutefois curieux de savoir ce qui s’était véritablement passé dans cette chambre. Il était inconcevable que ce que Chérone lui avait dit ait été vrai. Non, quelque chose d’autre avait dû se produire, une chose qu’Aurélie et elle ne voulaient pas lui dire. L’esprit de Jason commença à créer toute sorte de scénarios qui auraient pu expliquer le comportement de sa petite-amie.

Pendant ce temps, Aurélie avait encore beaucoup de mal à appréhender ce qui lui était arrivé. Elle avait beau repasser la scène encore et encore dans sa tête, elle n’arrivait toujours pas traiter l’information. La jeune femme savait pertinemment qu’elle avait été violée, elle avait ressenti ces choses entrer de force en elle, mais c’était comme tout ceci n’avait été qu’un mauvais rêve duquel elle venait récemment de se réveiller.

Une chose était néanmoins certaine, Aurélie en voulait énormément à Chérone. Elle était au courant pour cette chose et n’avait pas jugé nécessaire de lui en parler avant qu’elle ne mette les pieds chez elle. Pour mademoiselle Busby, c’était un acte impardonnable. Elle se dit même que son amie l’avait peut-être fait exprès. Si comme elle pensait Chérone était au courant pour cette chose et n’avait pas jugé important de le lui dire avant que les deux n’arrivent chez elle, cela voulait peut-être dire que son objectif depuis le début était de faire en sorte que cette créature s’en prenne à elle. Si tel était bel et bien le cas, alors cela voulait tout simplement dire que sa meilleure amie n’était pas en réalité une amie, mais plutôt une personne qui avait toujours voulu lui faire du mal.

C’était vraiment compliqué pour Aurélie. D’un côté, elle voyait Chérone comme une personne détestable qui l’avait mise dans une situation extrêmement humiliante, mais d’un autre, elle avait du mal à concevoir qu’elle l’ait véritablement fait exprès. Il s’agissait tout de même de sa meilleure amie. Certes, elle n’avait pas grandi ensemble, mais cela faisait tout de même d’une personne avec qui elle avait trainé les deux dernières années, une personne à qui elle confiait ses secrets, une personne sur qui elle pouvait compter, du moins jusqu’à récemment. Plus elle pensait à tout ceci et moins cela avait de sens. Elle décida donc de prendre ses distances avec Chérone, du moins jusqu’à ce qu’elle sache comment agir vis-à-vis de toute cette histoire et vis-à-vis d’elle.

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Véronica finit par reprendre connaissance plusieurs heures après sa mésaventure avec la créature du livre. La jeune femme était bien entendu très fatiguée et éprouvait énormément de difficulté à se mettre debout. Elle eut néanmoins assez de force pour s’assoir sur le lit de sa colocataire. Ce fut peu de temps après que mademoiselle Brook se rendit compte que le soleil était en train de se coucher, ce qui lui fit comprendre qu’elle avait été inconsciente durant de nombreuses heures.

Tandis que la jeune femme s’allongeait temporairement sur le lit de mademoiselle Parker, elle sentit un objet dur au niveau de son dos. Elle se redressa, uniquement pour constater qu’il s’agissait d’un vieil ouvrage, celui qu’elle avait lu avant que les tentacules fassent leur apparition.

Véronica était quelque peu perturbée par le livre. Contrairement à Chérone qui avait été et était toujours terrifiée par ses capacités, la jeune femme était plutôt intriguée par ce dernier. Elle se demandait notamment comment il faisait apparaitre ces « délicieuses » choses qui lui fournissaient autant de plaisir. En repensant à ce qui s’était produit avant leur apparition, mademoiselle Brook se souvint qu’elle s’était retrouvée dans un état de transe et avait prononcé d’étranges mots qu’elle avait lus à l’intérieur de l’ouvrage.

Elle ouvrit donc le livre, mais le referma immédiatement après. Ce n’était pas qu’elle ne voulait pas le faire, bien au contraire. Véronica avait envie de renouveler l’expérience et sentir à nouveau ces tentacules rentrer dans tous les orifices de son corps et lui fournir un plaisir indescriptible qu’elle n’avait trouvé nulle part chez ses partenaires. Cependant, elle était très fatiguée et ne pouvait donc pas supporter un nouveau tour de montagnes russes sexuelles. Elle avait besoin de se reposer et de manger.

Plusieurs minutes s’écoulèrent et Véronica se dit qu’il serait mieux de retourner dans sa chambre. Cependant, elle n’était pas sûre de pouvoir le faire par elle-même. Cela lui avait déjà demandé beaucoup d’efforts rien que pour monter sur le lit de Chérone. Elle avait besoin d’aide et la seule personne qui pouvait la sortir de cette situation n’était nul autre que sa colocataire.

- Chérone ! Tu es là ? dit-elle.

La jeune femme l’appela une fois de plus, mais n’obtint aucune réponse. Elle se dit alors que cette dernière devait être sortie, ce qui était très embêtant. Chérone étant absente, elle devait donc se débrouiller elle-même afin de retourner dans sa chambre.

Après plusieurs minutes d’hésitation, Véronica essaya de se mettre debout. Cependant, ses jambes se mirent immédiatement à trembler et elle retomba sur le lit. Elles étaient trop faibles pour la supporter. Elle devait donc attendre que ces dernières se rétablissent. Mais quand ? En attendant, elle allait devoir rester sur ce lit à ne rien faire d’autre. Au bout d’une demi-heure, la jeune femme finit par s’endormir sous l’effet de l’ennui.

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Aurélie venait d’arriver chez elle. Alors que Jason venait tout juste de fermer la porte d’entrée, la jeune femme remit à pleurer. Maintenant qu’elle était dans son appartement, elle pouvait désormais laisser libre cours à toute la douleur qu’elle ressentait. Son petit-ami vint immédiatement la prendre dans ses bras et lui dit que tout allait bien et qu’il était désormais là pour elle. Il essayait de la consoler, mais cela semblait ne pas fonctionner.

Comment tout pouvait bien aller ? Avait-il au moins une idée de ce qu’elle avait enduré ou ressenti ? Même si elle lui expliquait tout dans les moindres détails, il ne serait jamais capable de mesurer la douleur qu’elle avait subie. Il ne pouvait et ne pourrait jamais le faire. Ce n’était pas son corps qui avait été abusé par ces choses, mais le sien. Ce n’était pas lui qui se sentait répugnant, mais elle. Et ce n’était définitivement pas lui qui devait faire face à tout un afflux d’émotions contradictoires, mais elle. Il s’agissait donc d’une expérience qu’elle n’allait jamais oublier.

De son côté, Jason était complètement désemparé. C’était la toute première fois qu’il se retrouvait dans ce genre de situation. De ce fait, il ne savait pas vraiment comment réagir. Il avait beau lui dire que tout allait et qu’il était désormais présent pour elle, mais cela ne changeait pas le fait qu’il n’avait aucune idée de ce qu’il devait faire. Il se contentait donc de la prendre dans ses bras et d’attendre qu’elle finisse de pleurer, ce qui le frustrait énormément.

Au bout de quelques minutes, mademoiselle Busby fut prise de maux de tête, mais également de fatigue. Elle finit donc par s’effondrer dans les bras de Jason qui la conduisit dans sa chambre peu de temps après. Il resta ensuite veiller sur elle pendant son sommeil.

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Quelques heures plus tard, sous l’effet d’un estomac qui criait atrocement famine, mademoiselle Brook finit par se réveiller. Elle ne savait pas exactement durant combien de temps elle avait dormi, mais était consciente qu’il se faisait tard. La jeune femme se leva donc du lit, ses jambes pouvant désormais la supporter, et partit d’abord en direction de sa chambre. Elle avait besoin de nouveaux vêtements. Ce fut également dans cette pièce qu’elle se rendit compte qu’il était bientôt 23h. Véronica attrapa donc de nouveaux habits, puis alla se faire à manger.

Aux alentours de 23h30, alors qu’elle mangeait toute seule, la jeune femme commença à se poser des questions sur Chérone. Elle se demanda notamment où sa colocataire pouvait bien se trouver. Elle avait d’abord mis son absence sur le coup d’une balade, se disant qu’elle était peut-être partie se changer les idées. Cependant, il commençait vraiment à se faire et ce n’était pas son genre de trainer dehors à des heures pareilles. Elle décida donc de l’appeler, mais tomba directement sur son répondeur.

Véronica n’était pas le genre à s’en faire pour les autres. D’ailleurs, elle continuait de penser que sa colocataire était partie en balade. Néanmoins, quelque chose au fond d’elle lui disait que ce n’était pas vraiment le cas. Malheureusement, elle commençait à fatiguer de nouveau. Son repas, combiné avec l’activité physique de la journée, entraînait toujours des conséquences sur elle. La jeune femme se leva donc de son siège, déposa ensuite son assiette dans l’évier, puis alla se coucher. Chérone serait sans doute de retour à son réveil, se dit-elle à ce moment.

A suivre !!!

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