Chapitre 10: Absents

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La lumière des rayons du soleil frappa de plein fouet le visage de Jason, ce qui le réveilla. Alors que le jeune homme revenait progressivement à lui, il se rendit compte qu’il ne se trouvait pas chez lui, mais dans un lieu plutôt familier. En regardant autour de lui, il remarqua qu’il était dans le lit de mademoiselle Busby et qu’elle dormait également à côté de lui. Il se rappela alors tout ce qui s’était déroulé la veille, du brusque appel qu’il avait reçu de la part de Chérone à la découverte de sa petite-amie.

De plus, les souvenirs de la nuit précédente lui revinrent aussi en mémoire. Il se rappela notamment que, moins de deux heures après leur arrivée, Aurélie s’était mise à hurler dans son sommeil, ce qui l’avait subitement réveillé. En la voyant gesticuler violemment dans son lit, il s’était précipité auprès d’elle afin de non seulement la réveiller, mais également la consoler en lui disant que ce n’était qu’un cauchemar, qu’elle était désormais en sécurité, et qu’il était là pour elle. Ses mots avaient réussi à la calmer pendant un temps, mais à cause de son affreux rêve, la jeune femme avait eu beaucoup de mal à se rendormir. Ce fut seulement aux alentours de 3 heures du matin qu’elle finit par s’effondrer dans ses bras.

Le jeune homme retira délicatement son bras qui se trouvait sous la tête d’Aurélie avant de descendre doucement du lit. Jason qui était visiblement exténué chercha où il avait rangé son téléphone portable. Voyant que celui-ci ne se trouvait pas dans la chambre, il alla le chercher dans les autres pièces de l’appartement. Il finit par le trouver dans un des fauteuils du salon et se rendit alors compte de deux choses. La première était qu’il avait reçu de nombreux messages et appels en absence, tous en provenance de ses deux meilleurs amis, Cameron Compton et Everett Baker, et la seconde et la plus importante était 10 heures passées, ce qui voulait dire qu’il était en retard pour son cours de la matinée parce qu’il avait beaucoup trop dormi.

Même s’il partait maintenant, il lui serait impossible d’arriver avant la fin de la leçon. De plus, il ne pouvait tout simplement pas partir et laisser Aurélie toute seule, pas dans l’état dans lequel elle se trouvait. Ce ne serait pas correct de sa part. Jason décida donc qu’il valait mieux ne pas assister aux cours en ce jour et qu’il resterait auprès de sa petite-amie jusqu’à ce qu’elle se rétablisse, si bien sûr elle venait à se rétablir.

Concernant les messages qu’il avait reçus, dans l’un d’entre eux, Everett lui demandait ce qui s’était passé la veille, notamment pourquoi il avait soudainement quitté l’amphithéâtre. Jason voulait alors lui répondre en lui disant ce qui s’était passé avec Aurélie, mais préféra ne pas le faire. Il pensait que son meilleur ami ne croirait pas à son histoire, lui-même étant le premier à mettre en doute ce que Chérone lui avait raconté.

« J’suis désolé pour hier, mec. J’avais un problème à régler urgemment avec Aurélie », écrivit-il avant d’envoyer.

Alors qu’il venait à peine de ranger son téléphone portable et qu’il venait tout juste de s’assoir dans un des fauteuils, ce dernier se mit à sonner, lui signalant qu’il venait de recevoir un autre message texte.

« J’espère que tout va bien entre vous. Hier, t’es parti sans nous dire ce qui se passait. »

« Ça va. Du moins, ça essaie d’aller. »

« T’as envie d’en parler ? »

« C’est très compliqué, mec. Moi-même j’ai du mal à comprendre ce qui se passe en ce moment. C’est du délire, comme si j’avais pris un truc pas net et que je planais toujours. Impossible de savoir si c’est un rêve, une très mauvaise blague, ou si c’est la réalité. »

« Quoi ? Comment ça ? Elle t’a trompé ou un truc du genre ? Si c’est ça, tu n’as qu’à me le dire et Cameron et moi on débarque pour leur faire regretter ça. »

« Non, loin de là. C’est très compliqué. Dès que je mets les choses au clair, je vous tiens au courant. Au fait, dis à Cameron que je vais bien et que je suis désolé pour hier. Je me rachèterai auprès de vous, les mecs. La prochaine fois, c’est moi qui assure. Vous pouvez compter sur moi. »

« Je l’espère bien. En tout cas, je lui dirai. À tout ! »

Jason resta assis dans un des fauteuils durant plusieurs minutes avant qu’il se décide finalement à faire quelque chose de productif, à l’occurrence préparer le petit-déjeuner. Il se dit que cela remonterait sans doute le moral à Aurélie de se réveiller avec un bon repas. Il se leva donc de son siège et partit en direction de la cuisine.

-----*-----

De retour au domicile de mesdemoiselles Brook et Parker, Véronica revenait progressivement à elle. La jeune femme était très fatiguée à cause de tout ce qu’elle avait vécu la veille. Cela expliqua pourquoi elle mit plusieurs dizaines de minutes pour sortir de son lit. Pendant ce temps, la demoiselle consulta ses messages sur son téléphone portable et se rendit compte ; comme Hampton ; qu’elle était aussi en retard à son cours. Cependant, contrairement au petit-ami d’Aurélie, cette dernière s’en foutait royalement de ça. À vrai dire, il s’agissait d’un cours qu’elle n’appréciait pas vraiment et donc ne vît aucun inconvénient à le manquer.

Tandis qu’elle consultait sa messagerie, mademoiselle Brook constata qu’elle n’avait rien reçu de la part d’Andrew. Généralement, le jeune homme lui envoyait des messages texte romantiques chaque matin, chose qu’elle trouvait quelque peu ennuyeuse. Elle se disait qu’il faisait ça uniquement afin d’obtenir ses faveurs et coucher avec elle plus tard. Véronica pensa qu’il ne l’avait pas fait à cause de ce qu’il avait vu la veille. Alors qu’elle se faisait pénétrer par les tentacules, que son esprit dérivait progressivement vers un immense plaisir, elle crut entendre la voix du Tipney à un moment. Si ce qu’elle avait entendu était bel et bien sa voix, alors il était fort probable qu’il se soit enfui en découvrant la scène dans la chambre de Chérone.

Quoi qu’il en soit, c’était une assez bonne nouvelle pour mademoiselle Brook qui le trouvait un tantinet énervant et ennuyant. De plus, elle n’avait plus besoin de sa bite, ayant trouvé quelque chose de beaucoup plus amusant.

Véronica sortit finalement de son lit et se rendit immédiatement après dans sa salle de bain où elle prit une douche bien méritée. Après cela, la jeune femme partit dans le séjour où elle se rendit compte que la porte de la chambre de sa colocataire était toujours ouverte, ce qu’elle trouva plutôt étrange.

- Chérone, t’es là ? rétorqua-t-elle en espérant une réponse.

Mademoiselle Brook se dirigea dans la pièce uniquement pour la trouver dans l’état exact dans lequel elle l’avait laissée la veille. Cela ne lui disait rien qui vaille. Ce fut donc pourquoi Véronica composa le numéro de Chérone sur son téléphone portable avant de lancer l’appel. Malheureusement, elle tomba directement sur sa boite vocale. Ce n’était pas bon, mais vraiment pas, d’autant plus qu’une grande partie de ses affaires était encore présente.

-----*-----

- Ne vous approchez pas de moi ! hurla Aurélie avant de se réveiller en sursaut.

Le cœur de la jeune femme battait très vite, mais commença à se calmer lorsqu’elle remarqua qu’elle se trouvait dans sa chambre et qu’elle venait de faire un autre cauchemar. Néanmoins, le fait qu’elle était dans un endroit familier et sécurise ne changeait en rien ce qui lui était arrivé ni la manière dont elle se sentait, car le moral d’Aurélie était au plus bas. Il n’y avait aucun mot pour décrire ce qu’elle ressentait présentement.

Mademoiselle Busby regarda autour d’elle et ne vit Jason nulle part. Elle était pourtant certaine de s’être endormie dans ses bras la veille. Peut-être était-il rentré chez lui après qu’elle se soit endormie ? Si cela avait été le cas, bien qu’elle comprenne en partie le geste, elle ne put s’empêcher de le prendre assez mal. Il ne pouvait pas l’abandonner, pas maintenant alors qu’elle était au plus bas. Elle avait besoin de lui. Sans Jason à ses côtés, elle avait peur de sombrer.

Alors que la jeune femme était sur le point de faire une dépression, la porte de sa chambre s’ouvrit soudainement. Jason rentra en tenant dans ses mains un plateau-repas contenant leurs petits-déjeuners.

- Jason ! s’exclama-t-elle en le voyant.

Le ton de sa voix n’était ni joyeux ni triste, mais un terrible mélange entre les deux.

- Je pensais que tu aurais faim, donc je nous ai fait à manger.

Le jeune homme déposa le plateau sur le lit et invita sa petite-amie à se servir. Toutefois, Aurélie était très hésitante à le faire. En effet, le plat qui se trouvait sous ses yeux était tout sauf appétissant. Elle ne savait pas comment il s’y était pris, mais Jason avait réussi à bruler l’omelette et le bacon qu’il avait préparés. La jeune femme se devait néanmoins d’y gouter, car elle ne voulait pas que gâcher les efforts qu’il avait faits. Ce fut donc avec beaucoup de courage qu’elle introduisit une partie de ce plat dans sa bouche.

- Alors, comment tu trouves ? questionna-t-il.

À ce moment, Jason ressemblait à un enfant qui attendait avec impatience qu’on le félicite pour le travail qu’il avait accompli.

- C’est…c’est particulier, répondit-elle.

Même si ce n’était pas bon, Aurélie continua de manger et avait même l’impression à ce moment que c’était la chose la plus délicieuse qu’elle ait jamais mangée depuis un certain temps.

-----*-----

Jason prit également une bouchée de ce qu’il avait lui-même préparé. Cependant, contrairement à sa petite-amie qui avalait cette nourriture sans broncher, le jeune homme recracha immédiatement ce qu’il venait de mettre en bouche. Selon ses propres mots à ce moment, c’était dégueulasse et impossible à manger. Il s’étonna alors, car Aurélie avait osé manger cela et avait réagi comme si c’était quelque chose de mangeable. Il lui demanda donc de ne plus avaler la moindre bouchée de ce truc infecte.

- Je peux faire avec, t’inquiète, lui répondit-elle alors.

- Il est hors de question que tu continues à manger ça. Je vais nous commander quelque chose de beaucoup plus appétissant que ça.

Le jeune homme attrapa donc l’assiette que la jeune femme tenait et la déposa sur le plateau qu’il ramena par la suite dans la cuisine. Il prit ensuite son téléphone portable avec lequel il commanda de la nourriture via une de ses applications mobiles.

- C’est bon. Je nous ai pris quelque chose de mieux, dit-il après être revenu auprès de sa petite-amie.

Peut-être était-ce à cause de tout ce qu’elle avait traversé récemment, mais Aurélie appréciait énormément tout ce que Jason faisait présentement pour elle. Non seulement il était resté à ses côtés et avait veillé sur elle durant toute la nuit, mais il avait également cuisiné pour elle et s’assurait même qu’elle mange correctement. D’ailleurs, elle le remercia sincèrement pour tout ce qu’il avait fait jusqu’à présent.

- Tu n’as pas à me remercier pour ça. C’est tout à fait normal.

La voix d’Hampton contenait un soupçon de regret lorsqu’il lui répondit. Aurélie ne s’en doutait pas, mais le jeune homme se sentait un peu coupable vis-à-vis de ce qui lui était arrivé. Ce sentiment de culpabilité était né lorsqu’il vit sa petite-amie hurler dans son sommeil. Il ne pouvait alors pas s’empêcher de se dire que les choses auraient sans doute été complètement différentes s’il avait été présent. Peut-être qu’il aurait même pu empêcher tout ceci de se produire. Cependant, il était trop tard. Tout ce qu’il pouvait faire présentement était d’être là pour celle qu’il aimait.

A suivre !!!

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