Chapitre 12: Situations genantes (1)

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Devant la porte de la maison de ses parents, Chérone hésita une fois de plus à leur faire part de sa présence. Il fallait dire que la jeune femme n'était pas vraiment à son aise. Elle savait qu'elle aurait énormément de choses à expliquer à son père et à sa mère, notamment la raison pour laquelle elle venait brusquement leur rendre visite. Comment allait-elle leur expliquer cela ? Devrait-elle leur dire la véritable raison de sa présence ? Non. Même si elle le faisait, il était certain que ses parents la prennent pour une folle. Quelle personne saine d'esprit croirait à une histoire avec des tentacules sortant d'un vieux livre dérobé dans une bibliothèque universitaire ? Dans le meilleur des cas, ils penseraient qu'elle fait juste une sorte de burnout et dans le pire, ils appelleraient un psychologue dans l'immédiat.

Mademoiselle Parker cessa de ressasser toutes ces questions dans sa tête, prit finalement son courage à deux mains, et cogna à la porte d'entrée. Cependant, après quelques secondes, personne ne répondit. Elle réitéra son geste, mais n'obtint une fois de plus aucune réponse. Chérone se dit alors que ses parents devaient être absents et décida d'ouvrir elle-même la porte. Pour se faire, la jeune femme se dirigea vers la balançoire, plus précisément vers l'une des racines de l'arbre, endroit où monsieur et madame Parker avaient l'habitude de cacher la cle de secours.

Étant désormais en possession de l'objet, mademoiselle Parker put rentrer dans la maison. L'odeur familière de l'intérieur rappela à Chérone toutes les années qu'elle avait passées en ce lieu. De bons comme de mauvais souvenirs ressurgirent en mémoire. Elle se remémora par exemple le soir de son bal de fin d'année durant lequel son père lui avait donné toute sorte de conseils vis-à-vis du comportement de certains garçons ou encore les différentes disputes qu'elle avait eues avec sa mère à propos de son style vestimentaire. C'était une période de sa vie où elle n'avait pas à se soucier de grand-chose.

Après avoir fini de regarder toutes les photos de famille accrochées au mur qui retraçait toute son enfance, mademoiselle Parker partit en direction de sa chambre qui se trouvait à l'étage. Cependant, au moment où elle s'apprêta à rentrer dans la pièce, la porte de la chambre de ses parents, qui se trouvait tout au juste au fond du couloir, s'ouvrit brusquement. Chérone fut alors témoin d'une scène extrêmement gênante, une image qu'elle aurait aimé ne jamais voir.

La jeune femme se retrouva nez à nez avec son père qui portait une tenue des plus troublantes pour elle. En effet, monsieur Parker était vêtu d'une tenue de soubrette noire et blanche, d'une perruque pour lui donner des allures de femme, et d'une boule de geisha de couleur rouge dans la bouche. Ce n'était cependant pas le plus choquant pour Chérone. Non, ce qui la troubla le plus était le fait que hormis cette tenue, son père ne portait rien d'autre, ce qui voulait dire qu'elle voyait littéralement les parties intimes de son père.

- Papa ! hurla Chérone en détournant immédiatement le regard.

Monsieur Parker essaya de lui demander ce qu'elle faisait chez eux tout en cachant ses parties intimes. Cependant, aucun son audible ne sortit de sa bouche à cause de la boule de geisha. Pendant qu'il la retirait, madame Parker, qui était curieuse de savoir pourquoi son mari était encore devant leur porte, vint lui demander ce qui se passait.

- Harold, qu'est-ce qui se...passe ?

Au moment où madame Parker aperçût sa fille dans le couloir, elle se cacha immédiatement, ce qui était tout à fait compréhensible. Il fallait dire que la mère de Chérone était également vêtue d'une façon qui aurait choqué son enfant si cette dernière l'avait vue.

- Chérone ! Qu'est-ce que tu fais ici ?! demanda-t-elle, cachée derrière la porte de la chambre.

- Maman, papa, je suis rentrée, dit-elle.

La situation était tellement gênante que la jeune femme ouvrit la porte de sa chambre et alla se réfugier à l'intérieur. Elle aurait vraiment espéré que ses parents soient absents. Cela lui aurait évité d'avoir cette image de son père coincée dans sa tête.

Chérone déposa son sac sur le sol avant de se coucher sur son lit. Quelques instants plus tard, en regardant autour d'elle, elle se rendit compte que sa chambre était exactement dans le même état que lorsqu'elle avait quitté le domicile familial. De plus, vu qu'il n'y avait pas de poussière, cela voulait aussi dire que sa mère était restée à entretenir cette pièce comme une sorte de mémorial, surement pour ne pas oublier sa petite fille qui y avait vécu plus d'une dizaine d'années.

Peut-être était-ce parce que la jeune femme se trouvait dans un endroit sur et familier, mais son corps accepta finalement de se laisser emporter. Les paupières de Chérone devinrent donc de plus en plus lourdes et, sans la moindre résistance, la demoiselle plongea dans un profond sommeil.

-----*-----

Quelqu'un frappa à la porte de l'appartement de mesdemoiselles Brook et Parker. Véronica qui était assise dans le canapé à ce moment se leva et alla ouvrir. Elle savait déjà de qui il s'agissait et ne trouva donc pas nécessaire de vérifier l'identité de l'individu via l'œil de Judas. Les secondes suivantes lui donnèrent raison, la personne derrière la porte n'étant nulle autre que le livreur lui apportant sa commande. Tandis qu'elle récupérait ses affaires, la jeune femme ne put s'empêcher de trouver la personne devant elle attirante. Elle se demanda même si elle avait une grosse bite. D'ailleurs, elle ne se priva pas de lui poser la question.

- Dis-moi, est-ce que tu en as une grosse ?

- Excusez-moi ?!

La soudaine question de mademoiselle Brook le rendit quelque peu perplexe, surtout parce qu'il ne savait pas où elle voulait en venir. Cependant, lorsque Véronica plaça subitement sa main sur son entrejambe, il comprit immédiatement ce qu'elle voulait dire par « grosse ». Le jeune homme n'eut pas vraiment le temps de réagir qu'elle retira sa main de son pantalon en lui disant que c'était dommage qu'elle ne soit pas assez grosse. Véronica lui donna ensuite son pourboire avant de refermer brusquement la porte de l'appartement. La jeune femme alla ensuite prendre place dans son siège où elle consomma son déjeuner sans être dérangée.

Une vingtaine de minutes plus tard, mademoiselle Brook s'ennuyait énormément tout en étant allongée dans le canapé. Elle avait bien la possibilité de lire ses cours, mais cela ne l'intéressait pas. À vrai dire, hormis sortir pour s'amuser et faire la fête, rien ne semblait l'intéresser. Cependant, parce qu'il faisait encore jour, il n'y avait aucune boite de nuit ouverte, ce qui voulait dire qu'elle allait devoir patienter.

- Putain ! Je m'ennuie, s'exclama-t-elle soudainement.

Véronica se dit que si Andrew était présent, les deux seraient allés faire un tour avec sa voiture, mais cet idiot n'était pas là. Pire encore, il avait oublié son téléphone dans l'appartement, ce qui voulait dire qu'elle n'avait aucun moyen de rentrer en contact avec lui, du moins c'était ce qu'elle pensa jusqu'à ce qu'une certaine pensée lui traverse la tête. En effet, la jeune femme se dit que si elle avait trouvé le téléphone de Tipney dans la chambre de Chérone, cela voulait peut-être dire que les deux étaient présentement ensemble. De ce fait, peut-être qu'en essayant de joindre sa colocataire, elle serait en mesure de rentrer en contact avec Andrew. L'idée de les savoir ensemble ne lui plut bien évidemment pas, mais il s'agissait de la seule chose qu'elle pouvait envisager à ce moment.

Mademoiselle Brook attrapa donc son téléphone portable et composa le numéro de Chérone. Cependant, celle-ci tomba directement sur sa boite vocale, ce qui l'exaspéra encore plus, d'autant plus que ce n'était pas dans l'habitude de sa colocataire d'éteindre son portable. Cela lui donna bien évidemment toute sorte d'idées, notamment celle dans laquelle elle imagina les deux en pleins ébats au moment où elle passa son appel. Intérieurement, Véronica se mit à traiter Chérone de tous les noms pour oser faire ce qu'elle pensait qu'elle était en train de faire.

Frustrée et énervée, Véronica avait du mal à se calmer. C'était sans compter l'apparition d'un soudain vent glacial qui se mit à souffler dans la pièce. Mademoiselle Brook se demanda si elle n'avait pas laissé une fenêtre ouverte ou si la climatisation ne venait pas de s'activer toute seule. Cependant, au moment où elle se leva pour vérifier, un autre courant d'air froid parcourut la pièce, plongeant par la même occasion la jeune femme dans une sorte d'état catatonique. Ses yeux devinrent vitreux et son corps se mit à bouger tout seul. Véronica se dirigea vers la chambre de Chérone où le vieil ouvrage était posé sur son lit.

Tandis que le livre s'ouvrait tout seul et que ses pages défilaient progressivement, un pentagramme apparut sur le sol de la chambre. Comme précédemment, des tentacules émergèrent de ce dernier et s'enroulèrent autour d'une Véronica qui n'opposa pas la moindre résistance. Se glissant lentement dans sa bouche et sous ses vêtements, ils les déchirèrent avant de, comme la dernière fois, pénétrer violemment la jeune femme.

Cette pénétration brutale sortit immédiatement mademoiselle Brook de sa transe. Celle-ci se demanda alors ce qui se passait uniquement pour découvrir qu'elle était une fois encore à la merci des tentacules. Malgré cela, elle ne chercha pas à se débattre. Bien au contraire, elle se laissa faire et semblait même apprécier leur apparition. Comme Chérone s'était emparée de son plan cul, alors elle s'emparerait de ça, peu importe ce que « ça » pouvait être.

A suivre !!!

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