Chapitre 15: Inquiétudes parentales (2)

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La chambre de Chérone était silencieuse. Que ce soient ses parents ou les ambulanciers, personne ne comprenait ce qui venait de se produire. Un moment la jeune femme convulsait énormément et était même difficile à maintenir en place, et l'instant d'après, elle était toute calme et totalement immobile. Devant cette étrange scène, le cœur d'Agatha se serra davantage alors que la pensée de sa fille qui venait peut-être de mourir devant ses yeux traversait son esprit.

- Est-ce qu'elle...

Alors que madame Parker éprouvait des difficultés à poser cette question dont la réponse pouvait s'avérer être extrêmement douloureuse, l'ambulancier qui s'était chargé de maintenir Chérone vérifia son pouls.

- Elle respire toujours, dit-il.

C'était une bonne nouvelle pour les parents Parker, mais cela ne changeait rien au fait que ce à quoi ils venaient tous d'assister était très inhabituel. Ce n'était pas de cette manière que les crises se calmaient généralement. Dans toute leur carrière, les deux ambulanciers n'avaient jamais une personne montrer un tel comportement.

Ils décidèrent donc de conduire Chérone à l'hôpital, mais durent d'abord expliquer à son père et sa mère qu'il était préférable d'agir de la sorte et de faire des examens plus approfondis afin de déterminer ce dont souffrait leur fille. Agatha et Harold comprirent où ils voulaient tous les deux en venir et donnèrent donc leur accord. Comment ne le pourraient-ils pas après ce qu'ils venaient de vivre ? Il était préférable de procéder de la sorte et d'obtenir des réponses au lieu de rester sans faire et craindre la prochaine crise. Les deux professionnels de santé placèrent donc Chérone sur un brancard avant de la conduire dans l'ambulance et de prendre ensuite la direction de l'hôpital en compagnie du couple Parker.

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Véronica était toujours maintenue en l'air par les tentacules. Cependant, elle était beaucoup plus fatiguée que d'habitude et ne pouvait donc pas profiter de ce moment. La sensation n'était pas la même que les fois précédentes, et ce malgré le fait que tous ses orifices étaient occupés. Malheureusement pour elle, ça n'allait pas en s'améliorant.

Quelques minutes seulement après qu'elle se soit rendu compte de cet étrange phénomène de fatigue, plusieurs des tentacules qui la retenaient commencèrent à perdre leur tangibilité. Ils devenaient de plus en plus transparents et disparaissaient par la suite. La jeune femme comprit alors que son moment de plaisir était sur le point de s'arrêter. Bien évidemment, ce n'était pas quelque chose qu'elle trouva à son goût, bien au contraire. Véronica était quelqu'un qui aimait le sexe et elle ne s'en cachait pas. Alors, voir que sa partie de jambe en l'air surnaturelle était sur le point de s'arrêter ; alors que ça ne faisait même pas une heure qu'elle avait débuté ; l'énerva quelque peu.

Quelques minutes plus tard, alors que seuls les tentacules présents dans ses orifices étaient encore visibles, mademoiselle Brook saisit celui de sa bouche qui était en train de disparaître. Elle ne voulait absolument pas qu'il s'en aille comme les autres, pas maintenant. Elle n'avait pas encore obtenu ce qu'elle désirait à savoir son orgasme. Malheureusement pour Véronica, cette dernière n'avait ni la capacité d'empêcher cela ni un mot à dire dans cette histoire. Au final, le tentacule qu'elle essayait de retenir disparut lui aussi comme les autres, ne laissant plus que deux à savoir celui dans son vagin et celui dans son cul.

Peu de temps après, ce fut au tour des deux derniers tentacules et du pentagramme qui s'était formé sur le cercle de la chambre de disparaître, laissant ainsi une mademoiselle Brook complètement épuisée, mais également très frustrée. Ce n'était clairement pas ce à quoi elle s'attendait lorsque cette créature était à nouveau apparue. La jeune femme pensait sincèrement passer un agréable moment, mais ce ne fut malheureusement pas le cas. Allongée sur le sol, Véronica essaya d'attraper le vieil ouvrage qui était en train de se fermer sur le lit. Cependant, à cause de l'immense fatigue qu'elle éprouvait, la demoiselle finit par perdre connaissance au même instant où mademoiselle Parker cessa de convulser.

-----*-----

Aurélie et son petit-ami, Jason, étaient tous les deux assis dans un des canapés du salon. Après avoir fini de manger leur petit-déjeuner, le jeune homme avait proposé qu'ils suivent tous les deux quelque chose, de préférence une comédie, afin d'aider la fille qu'il aimait à oublier le traumatisme qu'elle avait récemment vécu. Bien évidemment, lorsqu'il eut cette idée, il ne savait pas si cela fonctionnerait. Cependant, le sourire qu'elle affichait durant certaines scènes comiques le rassura quelque peu.

Le jeune homme avait de quoi être fier de lui. Il soutenait sa petite-amie du mieux qu'il pouvait et parvenait même à la faire sourire avec un film. Que demander de plus ? Malheureusement, les choses n'étaient pas aussi simples que ça. À vrai dire, les apparences étaient trompeuses. Il était certes vrai que mademoiselle Busby esquissait un sourire durant certaines scènes du film qu'elle regardait, mais cela ne l'empêchait pas de penser à ce qui lui était arrivé. Comment pouvait-elle ne pas le faire ? Ce qu'elle avait vécu était une horrible expérience qu'elle ne souhaiterait même pas à son pire ennemi. Son être avait été souillé à un niveau indescriptible par une chose tout aussi impossible à décrire. Il était donc inenvisageable qu'un simple film puisse l'aider à oublier.

Toutefois, Aurélie reconnaissait les efforts de Jason. Depuis qu'il était venu la retrouver chez Chérone, il était resté auprès d'elle et avait également veillé sur elle durant son sommeil. Bien entendu, il s'était également endormi, mais qui aurait pu le blâmer pour ça ? Tout le monde avait besoin de dormir. De plus, la présence d'Hampton à ses côtés la rassurait également. La jeune femme savait qu'il serait là pour elle en cas de besoin et il s'agissait là d'un trait de caractère qu'elle appréciait énormément chez lui.

Une trentaine de minutes après le début du film, alors qu'une scène assez comique se déroulait et qu'elle esquissait un sourire comme précédemment, des larmes se mirent à couler le long du visage d'Aurélie.

- Aurélie...tu...mais tu pleures, rétorqua Jason lorsqu'il s'en rendit compte.

La jeune femme essuya ses larmes tout en lui disant que ce n'était rien de grave, ce à quoi il ne crut bien évidemment pas.

- Comment ça rien de grave ? S'il te plaît, Aurélie, parle-moi. Tu sais que je suis là pour toi, rétorqua le jeune homme.

- Je sais, Jason. Je le sais parfaitement bien et je t'en suis sincèrement reconnaissante pour ça. Mais même si je te disais ce qui se passait, tu ne pourrais pas comprendre.

Comment pourrait-il comprendre ce qu'elle ressentait ? Il n'était pas celui qui avait été entraîné de force dans cette chambre universitaire, il n'était pas celui dont les vêtements avaient été violemment déchirés, et il n'était surtout pas celui dont le corps avait été souillé par cette horrible créature. Cet évènement était encore frais dans la mémoire d'Aurélie. De ce fait, il lui était impossible de l'oublier et de passer à autre. D'ailleurs, était-il même possible qu'elle l'oublie et passe à autre chose ? Il s'agissait tout de même d'un viol par un monstre surnaturel. Comment pourrait-elle s'affranchir d'une telle expérience douloureuse ? C'était quasiment impossible.

Jason n'était cependant pas convaincu. Il était certes vrai qu'il n'avait aucune idée de ce qui s'était réellement passé dans cette chambre universitaire, n'ayant entendu les faits qu'au travers de la bouche de Chérone, mais il pensait tout de même qu'il existât un moyen pour que sa petite-amie oublie cela et aille mieux. Quelle était toutefois cette solution ? Ce n'était pas s'il pouvait retourner dans le passé et empêcher Aurélie de se rendre chez sa meilleure amie ce jour-la. Ce genre de chose n'était possible que dans les films. D'ailleurs, en y repensant, tout ce que Chérone lui avait dit était également quelque chose qui ne se produisait que dans les très mauvaises productions de séries B. De ce fait, peut-être était-il vraiment possible de remonter le temps ?

Le jeune homme réfléchissait trop sur des choses inutiles. Le plus important était devant lui et c'était Aurélie qui continuait d'essuyer ses larmes. En la voyant faire, Jason ne put s'empêcher de ressentir une sorte de pincement au niveau du cœur. Il n'aimait vraiment pas cette situation.

- Écoute, Aurélie, peut-être que tu as raison. Peut-être que je ne comprendrais pas si tu m'expliquais ou peut-être pas, qui sait. Mais cela ne change rien au fait que je ne supporte pas de te voir dans cet état et que je me dois de faire tout ce qui est en mon pouvoir pour t'aider. Sinon, ça sert à quoi que je sois ton petit-ami ?

Les propos de Jason étaient très touchants, mais que pouvait-il bien faire ? Ce n'était pas comme s'ils pouvaient tous les deux se rendre au poste de police le plus proche afin de signaler un viol sur la personne de mademoiselle Busby. On les prendrait immédiatement pour des fous dès l'instant où ils donneraient la description de l'agresseur. Il n'y avait donc rien qu'ils pouvaient faire hormis attendre que le traumatisme passe et rester le plus loin possible de Chérone.

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Plusieurs heures plus tard, alors que la nuit avait déjà point le bout de son nez, mademoiselle Parker se réveilla brusquement. Elle constata alors qu'elle n'était plus dans sa chambre, mais se trouvait désormais dans une chambre d'hôpital. Chérone ne comprenait pas ce qui se passait. Tout ce dont elle se rappelait était qu'elle s'était allongée dans son lit dans sa chambre avant de faire un cauchemar.

Un cauchemar ! Ça ne ressemblait à rien à un cauchemar, c'était beaucoup trop réaliste pour en être un. Chérone se souvint de la peur qu'elle avait ressentie dans ce lieu bizarre, celle qu'elle avait éprouvée lorsqu'elle tomba nez à nez avec le corps meurtri d'Andrew Tipney, mais également la douleur au moment où ces tentacules se frayaient violemment un chemin en elle. Mademoiselle Parker se remémora qu'à ce moment, elle n'avait également pas pu s'empêcher de se sentir coupable de ce qui lui était arrivé, mais aussi au petit-ami de sa colocataire. Tout était sa faute. C'était elle qui avait ramené ce livre maudit chez elle et c'était aussi elle qui avait décidé de l'ouvrir. À cause de toutes ses actions, une vie innocente avait été perdue.

Alors qu'elle s'en voulait pour tous les actes qu'elle avait commis jusqu'à présent, mademoiselle Parker remarqua la présence d'une autre personne dans la pièce. Il s'agissait de sa mère qui s'était assouplie à côté de son lit. En la voyant ainsi, elle ne put s'empêcher de se sentir davantage coupable. Elle n'avait jamais voulu ça. Elle n'avait jamais voulu mêler ses parents à toute cette histoire, mais il semblerait que cela n'ait pas été le cas.

Au même moment, son père qui tenait dans ses mains des tasses de café rentra dans la pièce. Dès l'instant où il vit que son enfant était réveillé, il fut envahi par une immense joie.

- Chérone ! s'exclama-t-il avant de déposer ce qu'il tenait dans les mains et de se précipiter aux côtés de sa fille.

- Bonsoir, papa, dit-elle timidement.

La démonstration de joie de monsieur Parker réveilla son épouse qui eut la très agréable surprise de voir que son enfant avait repris connaissance. Les deux parents s'étaient tellement inquiétés pour elle depuis tout ce temps, d'autant plus que les examens qu'il lui avait fait passer étaient tous revenus négatifs.

- Comment te sens-tu, Chérone ? questionna Agatha, toujours inquiète pour son enfant.

- Je me sens très bien, maman. J'ai juste un peu faim, répondit la jeune femme.

- On ira te chercher quelque chose à manger tout à l'heure. Mais d'abord, nous devons discuter de quelque chose, Chérone.

L'expression que sa mère afficha à ce moment fit comprendre à mademoiselle Parker que ce dont sa mère voulait lui parler était quelque chose de très sérieux. Elle craignait alors le pire.

A suivre !!!

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