Chapitre 1 - Le jour d’après (12)

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Dimanche 19 juillet 1964, maison de Frédéric, Lausanne

Frédéric débute par de légères caresses du bout des doigts le long du corps de Koen, dans le dos et entre les fesses.

— Tu peux me parler ce matin, dit Frédéric à son ami, je n’ai pas de masque de cuir.

— J’ai fait un cauchemar cette nuit, j’étais dans un tram et tout le monde portait un masque noir, personne ne disait rien et ils avaient les yeux rivés sur de petits écrans de télévision que chacun tenait dans sa main.

— C’était certainement Big Brother qui leur parlait, comme dans le roman 1984.

Frédéric déplace un peu la jambe de son ami afin d’avoir accès à ses couilles qu’il effleure par derrière. Koen tressaille.

— Tu n’aimes pas ?

— Si, j’ai juste été surpris. Continue.

Frédéric passe son bras par-dessus le corps de Koen pour atteindre le pénis qu’il masse doucement. Koen gémit.

— Ça, tu aimes.

— Toujours, tu me le feras une fois quand je dors, je me demande si je me réveillerais.

— Je n’aimerais pas que tu te rendormes. Je vais passer à la suite.

Frédéric prend le flacon de lubrifiant et le préservatif sur la table de nuit, il en ensuit la rosette de Koen pour l’assouplir, enfonce un doigt, puis se serre contre lui pour qu’il sente le pénis dressé entre ses fesses. Il met le préservatif puis lubrifie une nouvelle fois l’anus.

— Tu es prêt ?

— Toujours prêt !

Frédéric positionne son gland et lui « pète la rondelle » puis fait glisser sa hampe dans le rectum. Cette expression vulgaire lui a traversé l’esprit à ce moment-là, il se sait plus où il l’a entendue. Koen semble assez détendu. Frédéric reste quelques instants dans cette position pour que son ami s’habitue.

— Ça va toujours ?

— T’inquiète pas, je te dirai si tu me fais mal.

La bite de Koen est bandée, il doit apprécier. Frédéric débute des va-et-vient, d’abord lents puis de plus en plus rapides. Il fait des pauses afin de masturber son ami.

Frédéric est un peu crispé, trop concentré sur l’envie de bien faire. Il ne sent pas le plaisir monter comme d’habitude. Il propose à Koen d’arrêter pour cette première fois, celui-ci accepte. Frédéric retire sa bite, enlève le préservatif. Les deux amis se couchent sur le dos, serrés l’un contre l’autre.

— Il nous faudra encore un peu d’entraînement, dit Frédéric.

— Nous aurons tout le temps si tu poursuis ta scolarité à l’école, mais ça me fait mal lorsque je débande sans avoir vidé mes couilles.

— Je m’en occupe et toi de la mienne. Pas d’edging, feu libre !

Frédéric a repensé à cette expression que son père, officier à l’armée, utilise volontiers. Les soldats se branlent-ils aussi aux ordres de leurs supérieurs ? Franz doit être gradé à l’armée, de la manière dont il les dirige à l’école, sergent-major peut-être ?

Ils jouissent, Frédéric prend un mouchoir en soie pour les nettoyer, puis ils se rendorment, profitant de la douce extase procurée par un orgasme partagé.

Ils se réveillèrent vers 9h30 et s’embrassèrent longuement avant de se lever.

— Tu voulais me prêter un slip ? fit Koen.

— Peur d’être nu ? Nous sommes seuls, les filles sont parties au culte et elles m’ont dit qu’elles mangeaient chez leurs amis.

— Je vais de nouveau m’asseoir dans la cabine spatiale pour lire les bouquins. C’est plus hygiénique.

— Tu ne veux pas aller visiter l’Expo ?

— Je dois avancer dans mon exposé. Vreni fera un stage au secrétariat dès lundi et je lui donnerai mon manuscrit à taper à la machine. Elle me fera des stencils.

— Monsieur le professeur a déjà sa secrétaire particulière. Tu ne la voleras pas à Laurent.

— Elle doit apprendre la dactylographie.

— On ira une autre fois à l’Expo, moi je vais ranger ma chambre. J’ai faim, on va d’abord déjeuner.

Frédéric donna un slip blanc neuf à Koen et en passa aussi un. Ils descendirent à la cuisine après avoir pissé. Ils eurent une bonne surprise, quelqu’un était allé acheter des croissants, probablement Urbain. Il y avait aussi un berlingot de lait frais au frigo et Koen voulut goûter de l’Ovomaltine alors que Frédéric but du café que les filles avaient préparé dans un thermos.

— On va se doucher ? demanda Koen.

— Je préférerais me baigner dans l’étang.

— Nous devons attendre d’avoir digéré.

— D’accord. Que veux-tu pour le dîner ? Viens avec moi, je vais te montrer.

Ils descendirent à la cave et entrèrent dans l’abri antiatomique. Frédéric expliqua que c’était obligatoire d’en avoir un dans chaque maison, en cas d’attaque nucléaire. Celui-ci était largement dimensionné et aurait pu abriter une douzaine de personnes. Il y avait une quantité de boîtes de conserves sur des étagères ainsi que du papier hygiénique. Koen se demanda où étaient les toilettes dans l’abri.

— Tu peux choisir, dit Frédéric.

— Des raviolis. Je les aime bien.

— Et pour le dessert ? Je te propose une poire Belle-Hélène avec de la crème au chocolat. Du vin ?

— Non, nous avons assez bu hier. Je prendrai du Rivella.

Les deux amis vaquèrent à leurs occupations jusqu’à onze heures, puis se baignèrent dans l’étang. Frédéric mena ensuite Koen vers la cabane et lui fit visiter l’intérieur.

— Je pense que c’est ici que mes sœurs ont perdu leur virginité hier.

— Tu crois qu’elles étaient encore vierges ?

— Je ne sais pas, je n’ai pas contrôlé. Tu n’examines jamais les filles ?

— J’ai déjà assez de travail avec les garçons.

— À propos, c’est combien ton temps de latence ?

— Je ne sais pas.

— Tu ne sais pas ? On va voir ça tout de suite.

Frédéric introduisit sa main dans le slip blanc de Koen et sortit le pénis, le décalotta.

— Je ne veux pas pisser, fit le Néerlandais, étonné.

— Ce n’est pas pour pisser, juste pour voir si tu peux déjà bander.

Koen pouvait déjà bander, le contraire eût étonné Frédéric. Il baissa le slip et enleva aussi le sien.

— Tu sais ce que c’est un 69 ? demanda Koen. J’ai lu une explication dans un magazine de ton père.

— Non, mais tu vas m’expliquer.

Ils se couchèrent sur le lit et Frédéric comprit rapidement de quoi il s’agissait. Absorbés par leurs fellations, ils ne remarquèrent pas que quelqu’un avait ouvert la porte au moment où ils éjaculèrent dans leurs bouches respectives.

Sur le pas de la porte se tenaient un jeune homme et une jeune fille en costume de bain. Ils avaient l’air extrêmement embarrassés. C’étaient le fils du jardinier, Lorenzo, et son amie Éléonore.

— Je suis confus, balbutia Lorenzo, nous ne savions pas que vous étiez là. Tes sœurs m’ont autorisé à utiliser la cabane.

— Je sais, ne t’inquiète pas, fit Frédéric, nous nous étions déjà baignés ensemble nus dans l’étang, tu as déjà vu ma queue.

— Ce n’était pas la même chose, tu étais jeune. Je ne savais pas que tu étais… homosexuel.

— Tu le sais à présent, cela reste entre nous. Je ne veux pas que toute la ville le sache.

— Je suis quand même confus. Je ne sais pas que faire pour m’excuser.

— Moi ça m’a donné des idées, dit Éléonore, on va faire la même chose, on ne l’a encore jamais fait.

— Pas devant nous, dit Frédéric. Je sais bien que cela intéresserait mon ami, mais je ne veux pas m’immiscer dans votre couple.

— Montre-leur ton zizi, fit Éléonore, ça leur fera plaisir et tu vas de toute façon enlever ton slip de bain.

— Bonne idée, dit Lorenzo. Comme cela on sera quittes.

Lorenzo se déshabilla, il avait une belle touffe noire et un pénis terminé par un long prépuce en trompette.

— Vous n’avez pas de problème pour décalotter ? demanda le futur médecin.

— Non, vous voulez voir ?

— Je ne voudrais pas abuser de votre patience, c’est cependant d’un grand intérêt scientifique, donc, si cela ne vous dérange pas, bien entendu, je désirerais aussi évaluer sa longueur en érection.

Frédéric fut étonné, Koen pouvait aussi être poli. Lorenzo se décalotta, alors que sa copine riait. Elle branla son ami jusqu’à ce qu’il bandât.

Koen et Frédéric récupérèrent leurs slips, ils ne savaient plus lequel était à qui, Koen trouva que le sien était un peu plus grand car il n’avait jamais été lavé. Ils changèrent le drap du lit et prirent congé d’Éléonore et de Lorenzo.

Le reste de la journée se déroula calmement, sans rien de particulier à raconter. À 16 heures, ils montèrent dans la Mercedes conduite par Urbain pour rentrer à Grindelwald. Koen et Frédéric dormirent une bonne partie du trajet. Ils s’arrêtèrent à Berne pour souper au Kornhauskeller, un restaurant situé dans une cave, ils mangèrent des röstis avec une saucisse de veau.

Ils arrivèrent à l’école juste avant 22 heures. Franz les attendait sur le perron et il regarda sa montre.

— Presque en retard. Dépêchez-vous, sinon vous n’aurez pas le temps de vous branler avant la toilette vespérale. Mais je pense que vous êtes à sec après ce long week-end.

— Les êtres humains ont des ressources inépuisables, dit Koen, vous seriez étonné. Vous voulez voir ?

— Ne me tentez pas, mais à 22h45 je viendrai vous chercher dans la chambre. Finissez avant.

— Bah, fit Frédéric, on nous a déjà surpris aujourd’hui une fois. Plus rien ne peut nous étonner.

Koen et Frédéric firent un peu d’edging et éjaculèrent à 22h46, pour le plus grand plaisir de Franz. Les êtres humains ont des ressources inépuisables.

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