Chapitre 3 - Week-end culturel et sensuel (12)

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Samedi 25 juillet 1964, maison Graf & de Bruson, Kesswil

— Tu es déjà en train de t’intéresser à la queue du moine, dit le Dr. Freud à Koen. Ne pourrais-tu pas le considérer comme un être humain dans son entier et ne pas le réduire à ce qui pend entre ses jambes ?

— Déformation professionnelle, dit Koen, embrassé.

— Tu n’es pas encore urologue, à ma connaissance. Je dois dire que j’ai aussi dû faire attention dans ma pratique de psychiatre. Je ne devais pas poser de questions trop intimes à mes patients au sujet de leur sexualité, ce n’était pourtant pas l’envie qui me manquait. Heureusement que certains étaient intarissables à ce sujet et qu’il me racontaient chaque orgasme. Je crois que tu te laisses mener par ta propre bite, Koen, ton cerveau doit reprendre le contrôle.

Le vieil homme plaça sa main sur l’entrejambe de Koen pour appuyer ses propos et le tâta sur l’étoffe du slip bleu.

— Tu vois, elle bande déjà. Père Emptoire, on va faire un jeu avec ces jeunes pucelles : alterner les moments d’excitation et les moments sérieux où l’on parlera d’autre chose que de cul. Pour une fois ce n’est pas vous qui vous branlerez, ce sont les vieux qui s’en chargeront.

— Dis, je ne suis pas si vieux que ça, je n’ai que soixante ans, objecta le Père Emptoire.

— Tu es déjà un vieux con pour ces jeunets. Vous êtes d’accord ?

— Euh, oui, fit Frédéric.

— Moi aussi, dit Koen.

— Et ne jutez pas trop vite, le premier qui le fait devra me sucer. Koen, parle-moi du curé, sans mentionner sa queue. Tu le trouves sexy ?

Le Père Emptoire était assis sur sa chaise longue, jambes écartées, ses grosses couilles bien exposées.

— Il ne ressemble pas à l’idée que je me faisais d’un moine, dit Koen, à part le ventre légèrement proéminent.

— Pas seulement légèrement, on mange et on boit bien à l’abbaye, expliqua le père, pour compenser le manque de sexe.

— Menteur, dit le Dr. Freud.

— Ses tatouages me surprennent : la croix et l’ange noirs sur la poitrine, continua Koen.

— Mon ange gardien, c’est lui qui me fait vivre.

— Et les boucles dans les tétons reliées par une chaîne.

— C’est pour les mortifications, plus agréable qu’un cilice.

— C’est agréé par le père supérieur ? demanda Frédéric.

— Il a vérifié. Il m’avait donné l’adresse pour les piercings et les tatouages, un moine défroqué reconverti.

Koen n’osa pas parler du piercing Prince Albert trouant le gland circoncis puisqu’il ne devait pas mentionner la queue. Il l’intriguait encore plus.

Pendant qu’ils discutaient, le père et le psy caressaient les pénis des jeunes gens sur leurs slips sans les laisser s’échapper de leur gangue d’étoffe.

— Il mouille déjà le mien, dit le Dr. Freud. Et le tien ?

— Pas encore, répondit le Père Emptoire.

— On va les laisser débander et parler de quelque chose de sérieux. Je vous laisse à votre confession.

— Je peux continuer à te confesser ? demanda Frédéric.

— Oui, je t’écoute.

— Pourquoi es-tu entré en religion ? Tu ne sembles pas…

— Dis tout de suite que je n’ai pas le physique de l’emploi. Ce n’était pas facile d’être un pédé quand j’étais jeune, aller vivre dans un couvent résolvait le problème, surtout quand on était le cadet qui ne reprenait pas la ferme. Ma mère était très fière d’avoir un religieux dans la famille.

— Elle savait que tu étais homosexuel ?

— Je pense qu’elle l’avait deviné, elle en avait parlé au curé qui avait essayé de me tirer les vers du nez. J’ai gardé ce secret pour moi car je pensais qu’ils ne m’accepteraient pas au couvent. J’étais naïf…

— Tu te branlais quand même ou tu n’osais pas car c’était un péché ?

Le Père Emptoire rigola :

— Une véritable confession, en effet. On se donnait des conseils avec les autres enfants de chœur pour éluder cette question embarrassante lors des confessions. Et aussi des conseils pour le faire.

— Eh bien, montre-nous comment tu le fais, fit le Dr. Freud. On va de nouveau les exciter un peu.

Le Dr. Freud s’était aussi assis sur sa chaise longue afin de pouvoir mieux s’occuper de Koen. Il posa sa pipe, reprit ses caresses sur le slip, insistant sur les couilles.

Koen ne quittait pas des yeux la bite du père. Il fut déçu, en érection elle n’était pas aussi grosse qu’il ne l’avait imaginé. Le moine demanda à Frédéric de continuer à le masturber.

— Tu ne jutes pas non plus, dit le Dr. Freud. L’un de ces jeunes hommes devra aussi te sucer.

— T’inquiète, je sais me retenir. Il y a des chapitres secrets de la règle monastique qui abordent ces questions.

Le Dr. Freud mit son doigt dans la raie des fesses de Koen et titilla la rosette.

— Martin vous a-t-il massé la prostate ce matin ?

— Oui, répondit Koen.

— Il le fait bien ?

— Parfaitement.

— J’ai bien envie de lui demander de me le faire tout à l’heure. Bon, on va accélérer un peu. Une dernière débandade avant l’apothéose. Continuez la confession.

Frédéric demanda :

— Est-ce que tu crois en Dieu ?

— C’est le minimum syndical pour un moine, qu’est-ce qui te fait croire le contraire ?

— Tu es entré dans les ordres parce que tu étais homosexuel.

— L’un n’empêche pas l’autre. Je vais te répondre. Je crois en Dieu pour ce qu’Il est, Sa Parole.

— Sa parole ?

— Oui, la seule preuve de l’existence de Dieu que j’ai c’est Sa Parole, autrement dit la Bible. Cette Parole a incité les hommes à construire des cathédrales, à faire des guerres, des croisades et à couper le bout des bites. Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu. Début de l’évangile selon saint Jean. Dieu existe, il influence la vie de millions de personnes et la mienne. Tu es satisfait de ma réponse ?

— Oui, merci.

— Cela devient trop philosophique, dit le Dr. Freud. Il est temps de repasser à la partie ludique de notre jeu. J’ai hâte de découvrir les petites bites de nos deux jouvenceaux.

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