Chapitre 3 - Week-end culturel et sensuel (19)

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Samedi 25 juillet 1964, maison Graf & de Bruson, Kesswil

Frédéric ne fut qu’à moitié surpris de la question de Koen depuis que celui-ci tournait autour de Hyacinthe, l’ambiance sensuelle de cette plage éclairée par des torches incitait aux échanges. Le sable n’était pas aussi fin qu’au bord de la Méditerranée, des matelas recouverts d’un linge éponge avaient été déposés sur le sol pour plus de confort avec, perfectionnisme helvétique oblige, une boîte de condoms et d’autres articles d’hygiène à côté, ainsi qu’une petite poubelle design en aluminium, une création Graf & de Bruson.

— Tu veux dépuceler Hyacinthe, dit Frédéric, alors que tu n’as aucune expérience. Il n’y a qu’une semaine que tu l’as fait pour la première fois avec moi.

— J’ai bien compris le principe, fit Koen.

— Et c’est mieux pour moi, dit Hyacinthe, je me sentirai plus à son niveau.

— C’est pour cela que tu l’as choisi ? demanda Frédéric.

— Entre autres, je le connaissais déjà.

— Oui, tu avais vu son train électrique, selon la version officielle du gouvernement néerlandais. Je te le laisse pour la soirée, à condition que tu ne me le voles pas et que tu me le rendes en bon état. Il pourrait être attiré par tes richesses et ton château.

— Tu n’es pas pauvre non plus, il me semble, d’après les résultats de votre société dont vous êtes les seuls actionnaires.

— Tu es bien renseigné.

— Les services secrets de la principauté m’ont fait un rapport complet sur les personnes finançant le Ring, je voulais savoir où je mettais les pieds.

— Tu veux dire où tu mettais ta queue. Et qu’ont dit les services secrets sur Koen ? Ils connaissaient la longueur de sa bite ?

— Rien, ils ne savaient même pas qu’il serait invité. Je suis d’accord, je ne vais pas te le voler.

— Merci, dit Koen en embrassant Frédéric, tu es un ange.

Koen et Hyacinthe se couchèrent sur un matelas, il y eut un moment de curiosité car c’était le premier couple à le faire et la présence de ce prince avait intrigué beaucoup de monde. Ils débutèrent par des caresses mutuelles sur leurs zones érogènes que Koen connaissait si bien.

Alexandre se plaça derrière Frédéric, l’entoura de son bras gauche et posa sa main droite sur son pénis. Il lui chuchota à l’oreille :

— Je vois que vous avez compris l’esprit de ce lieu, peace and love.

— On ne peut pas dire que les deux architectes soient des hippies.

— On peut être adepte de l’amour libre sans se déguiser et se droguer.

Frédéric sentait le membre dressé d’Alexandre appuyé contre ses fesses.

— As-tu un ami ? si je peux me permettre cette question indiscrète.

— Oui, un jeune chef d’orchestre génial, il s’appelle Marc.

— Il sait que tu es ici ? Et ce qui s’y passe ?

— Bien sûr, nous nous racontons tout. Il n’est pas souvent à la maison, en ce moment il répète un opéra à Mannheim, Eugène Onéguine, de Piotr Ilitch Tchaïkovski, il m’a écrit que les soirées ne sont pas tristes avec le baryton et le ténor, deux homosexuels, ils logent dans le même appartement.

Alexandre chatouillait un téton de Frédéric et lui caressait le pénis qui se mit à l’horizontale.

— On va faire la même chose que ces deux, proposa le Français, si tu es d’accord.

— Oui, comme cela Koen comprendra que je peux aussi lui être infidèle.

Alexandre et Frédéric se couchèrent sur le matelas à côté de celui de Koen qui ne les remarqua pas car il était occupé à sucer Hyacinthe.

Le Père Emptoire s’approcha d’Adso qui regardait les deux couples avec gêne et envie.

— Tu veux faire la même chose avec moi ? demanda le moine à son novice.

— Mon père, vous m’avez promis de ne pas me toucher.

— OK, je me tiens à distance, mais tu devrais profiter de cette soirée pour te laisser aller. Une telle occasion ne se présente pas tous les jours.

— Je ne suis pas encore prêt.

— Tu me trouves trop vieux ? Tu préférerais quelqu’un de ton âge ?

— Mon père, si j’apprécie énormément votre enseignement théologique, sans vous vexer, je préfèrerais un jeune homme de mon âge pour… croquer le fruit défendu.

— Tu ne me vexes pas, je te comprends, je ferais la même chose à ta place. Je me réjouis de t’entendre en confession pour le récit de tes amours. Tu n’omettras aucun détail.

— Vous verrez bien si cela se passe dans le dortoir.

— Je n’y serai pas, je dormirai avec Graf & de Bruson, pour nous raconter nos souvenirs de jeunesse, à ton âge j’avais les même craintes. C’est avec eux que j’ai croqué le fruit défendu. Je te laisse.

— Bonne nuit, mon père.

— Bonne nuit, mon fils.

Adso hésita à se masturber, il toucha sa bite, puis renonça, la nuit serait encore longue. Alex avait pris le pénis de Frédéric dans sa bouche tandis que Koen s’apprêtait à pénétrer Hyacinthe en déroulant un préservatif.

Peter et Stefan s’étaient rapidement baignés, ils se séchaient avec un linge de bain.

— Eh bien, fit Stefan, ils n’ont pas froid aux yeux nos deux lascars, changer de partenaire et baiser devant tout le monde.

— Nous avons baissé nos culottes sur la scène et nous ne sommes pas morts, le ridicule ne tue pas. On le fait aussi ? Je préfèrerais que ce soit avec toi.

— Pourtant le moinillon n’est pas mal non plus. Tu ne veux pas coucher avec lui ?

— Il n’a pas le droit, fit Peter en riant.

— On le fait ici ?

— Non, montons dans notre chambre.

— Tout de suite ?

— Je vois que tu bandes déjà. C’est une urgence sanitaire.

Ils s’arrêtèrent au vestiaire pour reprendre leurs habits.

— On ne peut pas aller à poil vers la maison ? demanda Peter à Martin.

— Je sais que vous n’êtes pas trop pudiques, mais les ordres sont les ordres. Vous aurez une surprise. Amusez-vous bien.

Peter et Stefan se rhabillèrent, ils traversèrent le chemin puis s’arrêtèrent au milieu du jardin pour contempler le lac. La lune était pleine et sa lueur blafarde faisait miroiter l’eau, contrastant avec le jaune du feu des torches sur la rive. Ils s’enlacèrent, leurs lèvres se rapprochèrent et ils échangèrent quelques baisers hésitants.

— Je suis en train de rêver, dit Stefan, je vais bientôt me réveiller dans dans ma cuisine sentant le graillon.

— Et moi dans mon chalet sentant la beuse.

— Je t’aime, mon beau Pâris !

— Je t’aime, ma belle Hélène !

Après un long baiser, ils partirent en courant vers la maison.

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