Chapitre 7 - Week-end japonais (1)

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Samedi 8 août 1964, école de Hinterhoden, Grindelwald

Hiroshi avait invité Koen et Frédéric pour le week-end suivant, ainsi que Laertes, son compagnon de chambre et plus si entente, ce qui n’était pas pour déplaire à Koen, toujours intrigué par les rouquins. Le fait qu’ils n’eussent pas d’âme ne le gênait pas, l’âme n’étant pas un concept démontré scientifiquement, par contre ils avaient une bite, c’était plus important. Il aimait bien celle de l’Anglais, bien qu’elle fût assez courte.

Une Nissan Cedric 1900 Deluxe noire, avec le macaron « CD » indiquant qu’elle appartenait au corps diplomatique, les attendait devant le perron de l’école à 7h30. Le chauffeur aux gants blancs fit une profonde courbette, Hiroshi se pencha légèrement, Koen l’imita.

— Tu n’es pas obligé, Koen-kun, fit Hiroshi en riant.

— Je ne voudrais pas passer pour un malpoli.

— Ne t’inquiète pas, on sait que tu es un gaijin.

— Tu veux dire que je suis gay ?

— Non, cela signifie que tu es un étranger et que tu ne connais pas nos coutumes.

— C’est une voiture japonaise ? demanda Frédéric.

— Oui, une Nissan.

— J’ai entendu dire qu’elles tombent toujours en panne.

— Détrompe-toi, dans quelques années elles seront les plus fiables et envahiront le monde entier.

Hiroshi n’avait pas dévoilé le programme de la journée, Frédéric fut étonné lorsqu’ils prirent la direction du Col du Brunig.

— Nous n’allons pas à Berne à l’ambassade ? demanda-t-il à Hiroshi qui était assis à l’avant.

— Non, nous allons à Zurich, nous reviendrons à Berne cet après-midi.

Les jeunes gens somnolèrent pendant le trajet, ils manquaient de sommeil, les nuits étant trop courtes, Franz leur rappelait souvent de cesser leurs masturbations et plus si entente après l’extinction des feux.

Samedi 8 août 1964, Landiwiese, Zurich

Ils arrivèrent à Zurich vers 10 heures, le chauffeur les déposa à la Landiwiese, un parc situé au bord du lac, où s’était tenue l’exposition nationale précédant celle de Lausanne, c’était en 1939, peu avant le début de la guerre. En été, un festival de théâtre, le Theater Spektakel, était organisé. Hiroshi leur expliqua :

— Une troupe de jeunes danseurs japonais est invitée cette année et se produira ce soir. Mon père, l’ambassadeur, sera présent avec ma mère, mais il n’a pas pu se procurer de billets pour nous, c’est complet. Nous pouvons cependant assister à la générale ce matin. Le chorégraphe de la troupe n’est autre que Takahashi Kaito, mon maître de shudō.

Ils entrèrent dans la tente qui abritait la scène provisoire. Hiroshi fit une profonde courbette devant le chorégraphe, Koen se contenta de lui serrer la main. Ils s’assirent au premier rang, Kaito resta avec eux pour leur donner des explications en anglais :

— Le début sera consacré à l’échauffement. Ils répéteront ensuite quelques phases du spectacle avant de faire un filage.

Les danseurs ne tardèrent pas à entrer, accompagnés de quelques musiciens. Ils étaient vingt, entièrement nus. Frédéric s’étonna :

— Ils vont danser nus ?

— Non, fit Kaito, cela provoquerait trop de réactions, dans 50 ans ce sera peut-être possible.

Les danseurs se mirent sur deux rangs, les mains le long du corps. Le chorégraphe les passa en revue, corrigeant leur posture. Koen était très intéressé et comparait la taille de leurs bites.

— Dommage qu’ils ne bandent pas, dit-il. J’aurais pu mettre à jour mes statistiques.

— S’il te plaît, fit Frédéric, nous sommes invités et ils ne sont pas venus en Europe pour satisfaire tes caprices.

— Cela vous plairait-il ? demanda le chorégraphe. C’est un exercice qu’ils font couramment, nous n’osons d’habitude pas le présenter en public, mais ils le feraient volontiers pour remercier l’ambassade qui a contribué à financer le déplacement.

Kaito donna quelques ordres brefs. Le joueur de tambour se leva et battit la cadence, d’abord très lentement. Les danseurs prirent leurs pénis dans la main et commencèrent à se masturber en synchronisant leurs mouvements avec la musique.

Après quelques minutes, le tambour s’arrêta, ils mirent les mains derrière le dos. Kaito invita Koen à se lever et à venir sur la scène observer de plus près les bites bandées des danseurs. Ceux-ci étaient impassibles. Après son inspection, Koen retourna s’asseoir, il fit un sourire narquois à Frédéric.

Le tambour reprit en accélérant la cadence.

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