Chapitre 13 - La Confrérie de Vincelard (3)

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Samedi 12 septembre 1964, château de Vincelard, Blonay

Les quatre innocents, François-Xavier, Djibril, Koen et Frédéric, enfilèrent leurs slips blancs. L’étoffe était très fine, collait au corps et l’on devinait le contour et la grosseur des génitoires.

— Ça ne me met pas en valeur, dit FX, pourrais-je avoir un slip noir ?

— Non, fit Mr Rich, tu n’as qu’à bander, elle paraîtra plus grosse. Mets-là en travers pour qu’elle ait de la place.

— Je vais te montrer, dit Koen.

Il mit sa main dans le slip de FX et positionna la bite comme l’avait suggéré le tailleur. Il en profita pour la décalotter, il la sentit grossir sous ses doigts, le gland était humide.

— Ça va mieux ? demanda Dorian à FX.

— Oui, merci du conseil.

Le tailleur leur donna ensuite une sorte de longue robe sans manches qui descendait jusqu’au milieu des cuisses. Elle était en tulle transparent à grosses mailles. FX rechigna à la mettre :

— Je vais avoir l’air ridicule avec ça !

— Le ridicule ne tue pas, fit Dorian.

— Sinon nous serions déjà tous morts, ajouta Frédéric. Tu es vraiment venu ici de ton plein gré ou c’est pour faire plaisir à ton père ?

— Je t’assure que je suis ici de mon plein gré, d’ailleurs ton père s’en est assuré lors de l’entretien que j’ai eu avec lui pour le parrainage.

— Alors, pourquoi cette crainte de paraître ridicule ?

— Parce que, justement, mon père sera dans la salle. Il ne m’a jamais vu nu depuis que je suis… un grand garçon. Pas comme chez toi où vous vous baignez tous à poil.

— Qui te l’a dit ? Ah, oui, tu as vu mon père…

Dorian intervint :

— Je vous rappelle le règlement : vous pouvez quitter ce château quand vous le désirez ou refuser de faire ce que l’on vous propose. Libre à toi de ne pas défiler.

— Non, dit FX, ce serait pire de me défiler et de passer pour une lopette.

— Alors, arrête de pleurnicher sans arrêt.

Ils enfilèrent leurs habits de tulle et Mr Rich les ajusta. Il se tourna ensuite vers les conviés, Laertes, Hiroshi, Sacha et Vania, qui étaient en slip noir. Il leur donna des longues robes noires qui allaient jusqu’aux chevilles, sauf celle de Laertes qui s’arrêtait à la hauteur du bassin. Mr Rich expliqua à son compatriote :

— Tu vas remonter un côté de ton slip jusque dans la raie, comme cela on verra une de tes fesses au ras de la robe.

— Une minijupe en quelque sorte, fit Laertes, c’est à la mode.

Mr Rich prit ensuite des ciseaux et découpa les robes des jumeaux de manière symétrique pour dégager un sein, le gauche pour Sacha et le droite pour Vania. Il fendit également le bas de la robe jusqu’au pubis. Il laissa celle d’Hiroshi intacte et lui dit :

— Tu feras des petits pas pour ne pas te casser la figure.

— Je ne pourrai pas montrer mon beau corps, dit le Japonais en riant. Personne ne me choisira.

— T’inquiète pas, je n’ai encore jamais vu personne finir habillé dans ce château.

Dorian expliqua aux novices comment ils devraient défiler, il les fit parcourir la salle d’un bout à l’autre. FX commença.

— Tu t’en sors bien, dit le chorégraphe, tu as suivi des cours de danse ?

— Euh, oui, j’ai fait de la danse classique. Ce n’était pas une activité très bien vue pour un garçon, je ne le disais à personne.

— Bravo ! Tu n’as pas continué ?

— Je ne voulais pas en faire mon métier, mais cela m’a au moins permis de bien danser et d’inviter des filles dans les bals.

— Et de coucher avec elles, fit Frédéric, sarcastique, ou avec la moitié seulement.

François-Xavier rougit et hésita avant de dire :

— Je vous ai menti, je n’ai jamais couché avec aucune fille. Je suis pédé et puceau à 100 %.

— Parfait, fit Koen, je note, 8/13 et 6 sur l’échelle de Kinsey.

— Vous terminerez vos confidences un autre jour, sinon on ne sera jamais prêts à 13 heures, dit Dorian.

Le chorégraphe les fit défiler les uns après les autres, sauf les inséparables jumeaux qui étaient ensemble. Il leur indiquait comment marcher avec élégance, avec plus ou moins de réussite.

— Ne vous inquiétez pas si vous n’y arrivez pas, dit-il, je vous ai déjà dit que le ridicule ne tuait pas. Il reste dix minutes, vous pouvez encore aller pisser.

Tous suivirent son conseil, Hiroshi eut un peu de peine, ses amis l’aidèrent, Frédéric releva le bas de sa longue robe, Laertes lui baissa le slip et Koen lui tint la bite. FX s’étonna :

— Ça ne vous dérange pas de pisser devant les autres ?

— Non, répondit Koen, pourquoi cette question ? Tu veux que je tienne aussi ta bite ?

— Ce n’est pas nécessaire, sinon je vais de nouveau bander.

Ils descendirent ensuite dans une petite pièce adjacente à la salle où aurait lieu le défilé, après avoir enfilé leurs chaussons.

— Vous êtes prêts ? demanda Dorian. Merde !

— Merde ? fit Koen, étonné. Je connais ce mot en français, je ne comprends pas.

— C’est ce que l’on dit au théâtre avant une représentation. François-Xavier, tu passes le premier.

— Moi ?

— Oui, cela donnera une bonne impression au début. Djibril en dernier, une bonne impression pour la fin. Entre deux…

— Quelles seront les tenues pour les autres passages ? Nous n’en avons qu’une.

— Je te laisse deviner.

Jean-Pierre ouvrit la porte de la salle.

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