Chapitre 13 - La Confrérie de Vincelard (9)

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Avertissement : cet épisode évoquera du fétichisme médical. Je me suis autocensuré pour ne pas choquer les âmes sensibles et j’ai essayé d’y mettre comme d’habitude un peu d’humour, mais vous n’êtes pas obligés de lire mon récit si ce que j’écris vous dérange.

Samedi 12 septembre 1964, château de Vincelard, Blonay

Cinquième alcôve, la clinique

Le Tabellion Charles s’était réservé l’ami de son fils, Koen, mais avait décidé de ne pas avoir de relations sexuelles complètes avec lui, pas de pénétrations. Il était cependant curieux d’examiner de près le pénis du Néerlandais, avec l’aide de l’Officier de santé, le Dr Arthur Tissot, qui ne pratiquerait pas en respectant le serment d’Hippocrate, mais bien celui inofficiel de Priape :

J’affirme solennellement que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir afin de faire bander les bites qui me tomberont sous la main

Au vestiaire, Koen reçut une blouse médicale rose trop courte qui laissait entrevoir la moitié des fesses et les couilles, Charles et Arthur troquèrent leurs capes contre une blouse blanche classique sous laquelle ils étaient nus. Ils enlevèrent le bandeau des yeux de Koen dans l’alcôve appelée la clinique. Afin d’éviter tout problème déontologique, Charles lui fit signer un papier pour qu’il prît connaissance que ce serait un jeu sexuel et pas une consultation médicale.

Au centre de l’alcôve, il y avait une table gynécologique avec des étriers pour les jambes, ce qui permettrait un meilleur accès aux organes ; à gauche des armoires vitrées avec des instruments et du matériel ; à droite une table avec des articles d’hygiène ainsi qu’un lavabo et un vidoir ; au fond des étagères avec des bocaux. Koen s’y intéressa tout de suite car dans chaque bocal flottait un pénis, parfois au repos, parfois en érection, ainsi que des testicules.

— Je ne me suis pas présenté, dit Arthur, je suis le Dr Moreau et mon assistant est le Dr Frankenstein.

— Enchanté, fit Koen, je suis le Dr Mabuse. Belle collection de bites.

— Je les collectionne, elles sont dans du formol.

— Ce ne sont pas des vraies, ce sont des moulages.

— Oui, vous avez raison, vous comprendrez que les membres de la confrérie tiennent à leurs membres.

— Je les comprends, moi aussi je tiens au mien.

— Mais elles ont toutes été moulées d’après nature.

— Je mets volontiers la mienne à votre disposition pour compléter la collection, fit Koen.

— Nous acceptons avec plaisir, dit le Dr Frankenstein. Au repos ou en érection ?

— En érection, cela va de soi. Frédéric vous a-t-il dit que ma bite est belle ?

— Euh… Je préfèrerais que les conversations que j’ai eues avec mon fils au sujet des bites des élèves de l’école Hinterhoden restent confidentielles.

— Secret médical, ajouta le Dr Moreau. Vous devriez comprendre, mon cher Dr Mabuse.

— Entre confrères, nous pourrions en discuter, fit Koen.

— Ce serait fort intéressant, mais nous risquerions d’y passer le reste de la journée et je crains que les spectateurs qui passent d’une alcôve à l’autre soient lassés.

— Tu pourrais l’inviter dans ta clinique pour y faire un stage pendant que mon fils sera chez les architectes, proposa Charles.

— Bonne idée. Je vais maintenant présenter les instruments à Koen.

— C’est comme quand on torturait autrefois, dit le Dr Frankenstein, on présentait les instruments aux suppliciés pour les faire avouer.

— C’était une plaisanterie douteuse, dit le Dr Moreau, vous savez que nous n’imposons rien contre la volonté ici. J’aurais par exemple des dilatateurs d’urètre si ça vous tente, ou alors une simple aiguille et du fil pour vous coudre le prépuce, ou encore une seringue pour vous injecter du sérum physiologique dans les bourses.

Koen fit la moue.

— Non, je tiens trop à ma bite et à mes couilles pour leur imposer de tels traitements.

— Je vous comprends, dit le Dr Frankenstein, je n’aimerais pas non plus.

— Mais il y a des confrères qui aiment ça, dit le Dr Moreau. Vous qui êtes psychologue, Dr Mabuse, vous devez comprendre que l’esprit des êtres humains est tordu.

— Tout à fait, dit Koen, en particulier l’esprit de ceux qui écrivent des romans puisque nous sommes trois personnages de fiction.

— Et vos fesses, sont-elles moins sensibles que vos génitoires ?

— Oui, vous pouvez en disposer comme bon vous semble.

— Parfait. Je vous prie de vous installer sur la chaise, les jambes dans les étriers, ensuite nous vous remettrons le bandeau sur les yeux.

Koen obéit, c’était la première fois qu’il se retrouvait dans cette position. Bien qu’il ne fût pas très pudique, il se sentit particulièrement exposé, surtout avec les autres confrères qui défilaient dans le couloir et qui avaient une vue imprenable sur son entrejambe. Pendant que le Dr Frankenstein mélangeait une poudre avec de l’eau afin d’obtenir une pâte, le Dr Mabuse s’assurait que Koen eût une belle érection pour le moulage. Il prit ensuite un moule spécial, avec un tube, qu’il remplit de pâte, il y glissa la bite de Koen et le plaqua contre ses couilles.

— Deux minutes, dit-il, essayez de rester en érection.

— Pas de souci.

Le Dr Frankenstein contrôla le temps sur une horloge murale.

— C’est bon, dit-il, la pâte doit avoir durci.

— Comment fait-on pour retirer ma bite, elle est coincée à l’intérieur.

— Élémentaire, mon cher Watson, pardon, mon cher Dr Mabuse, il vous suffit de débander.

— Et comment dois-je faire, je ne peux pas me branler pour faire retomber l’érection.

— Je ne sais pas… J’ai une idée, pensez à la directrice de votre école.

L’effet fut immédiat, le pénis de Koen se ratatina et fut libéré. Le Dr Moreau le nettoya pour enlever les restes de pâte.

— Quand verrais-je le moulage ? demanda le Néerlandais.

— Lors de la prochaine réunion, dit le Dr Moreau, cela prend du temps pour sécher. Vous ne désirez vraiment pas de soins péniens ? Un écouvillon par exemple ? Un cathéter ? Je fais aussi des piercings.

— Je ne suis pas masochiste.

— Dommage.

— Vous pouvez quand même la toucher.

— Le Dr Frankenstein s’en chargera pendant que je vais introduire divers objets dans votre fondement. Ce sera un jeu, vous devrez deviner ce que c’est. D’accord ?

— D’accord, ce sera amusant.

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