Chapitre 2 - L’exposé de Koen (3)

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Jeudi 23 juillet 1964, école de Hinterhoden, Grindelwald

Les élèves ne réagirent pas à la demande du Prof. Dr. Latte, personne ne se leva. Vreni dit à son ami Laurent assis à côté d’elle :

— Tu n’as pas compris ou tu fais semblant ? Le professeur voudrait voir si tu sais tâter tes testicules pour détecter des anomalies, comme il l’a montré avec Stefan.

— Je pensais que c’était toi qui me le ferais, répondit Laurent en riant, et que tu masserais ma prostate.

— Tu dois aussi prendre en main ta santé, vas-y, montre l’exemple.

Laurent se leva en soupirant, ça lui rappelait des mauvais souvenirs, lorsqu’il avait bandé chez le médecin pendant la visite du premier jour, il espérait que cela ne se reproduirait plus depuis qu’il faisait l’amour tous les soirs avec sa compagne. Il monta donc sur l’estrade sous les applaudissements, baissa son pantalon et son slip, puis prit ses testicules dans sa main. Le Dr. Latte le corrigea, lui indiquant d’être un peu plus énergique. Koen avait sorti son carnet de sa poche et prenait des notes, c’était pour lui une occasion inespérée de compléter ses observations. Le professeur fut satisfait des manipulations de Laurent et appela le suivant.

Koen regretta que le Prof. Latte n’eût pas demandé au Belge une érection car il savait bien que tous n’accepteraient pas sa proposition d’une rencontre particulière qui permettrait des investigations plus poussées, mais il devait se rendre à l’évidence que ce n’était pas très bandant de se tâter les couilles.

Franz décida dans quel ordre les élèves passeraient vers le professeur. Il voulait aussi s’assurer que personne ne se défilerait.

Le deuxième fut Roberto, un Italien noiraud aux cheveux longs, toujours très élégant avec ses caleçons blancs au fines rayures bleues. Il était hétérosexuel, mais s’était branlé avec les autres devant le chalet d’alpage.

Hiroshi, le Japonais énigmatique, fit une profonde courbette devant le professeur avant de dévoiler son fundoshi noir qu’il dénoua pour exposer ses grosses couilles. Il semblait assez sûr de lui, Frédéric pensa qu’on lui avait déjà appris à le faire. Hiroshi n’avait jamais dit s’il était homosexuel ou pas, il s’était pourtant masturbé avec les autres.

Matthis, l’Alsacien, n’était certainement pas homosexuel puisqu’il n’avait pas fait l’excursion afin d’aller rendre visite à la prostituée Gertrud. Il avait un gros pénis que Koen n’avait malheureusement jamais vu en érection et il ne le vit pas non plus ce soir-là.

Laertes, un Anglais, avait avoué qu’il était gay. Koen était toujours étonné de voir son pubis de la même couleur rousse que ses cheveux. Il avait des sous-vêtements blancs faits sur mesure par son tailleur, un certain Mr. Rich, fournisseur officiel de la famille royale. Il banda pour faire plaisir à Koen, son pénis n’était pas très long.

Torsten, un Suédois dont Koen et Frédéric ne savaient pas grand-chose, sinon que c’était un danseur au corps maigre et musclé. Il avait un pénis assez gros pour qu’on en devinât les formes sous son costume, cela devait réveiller les spectateurs.

Suivit Theo, l’Islandais, le seul que Koen avait pu étudier sous toutes les coutures et qui avait la plus grosse queue de tous les élèves, au repos comme en érection. Il avait mis un jockstrap comme d’habitude, ce qui intrigua beaucoup Stefan qui n’en avait jamais vu.

Philippe, un Parisien, avec un slip blanc trop petit et qui laissait échapper des poils noirs. Il n’avait pas fait la marche, il devait terminer une nouvelle pour un concours. Frédéric lui avait demandé ce qu’il écrivait, Philippe avait été gêné et avait fini par avouer que c’était un récit érotique, il avait montré un manuscrit, une histoire de jeunes hommes.

Kenneth était Écossais, il mettait des kilts et n’avait eu qu’à le remonter pour exhiber son pénis circoncis et ses grosses couilles, c’est Koen qui avait tenu le vêtement pendant que Kenneth suivait les instructions du professeur.

Frédéric y passa ensuite, aucune surprise pour Koen qui rangea son carnet, puis remercia le professeur.

— Merci Herr Prof. Dr. Latte, c’était passionnant. Je proposerais de faire la même chose avec les élèves qui commenceront à la rentrée. J’ai bien compris la méthode et je pourrais leur expliquer.

— Je n’en doute pas, Herr Grotelul, mais il me semble que je n’ai pas encore vu comment vous appliquez la méthode.

Rires dans la salle, Torsten s’exclama :

— À poil Koen !

— Vous pensez que c’est vraiment nécessaire ? demanda le Néerlandais.

— Comme je vous l’ai dit, fit le professeur, je demande à mes étudiants de participer à mes recherches sur l’orgasme. Si vous voulez faire un stage à l’université de Heidelberg, il faudra accepter de me montrer votre pénis.

— Je pourrais faire un stage dans votre université ?

— Avec plaisir, quand vous voudrez. Vous pourrez même venir avec votre assistant.

— Dans ce cas…

Koen baissa son pantalon et son slip bleu. Après avoir constaté sans surprise que Koen exécutait parfaitement les palpations, le professeur lui demanda s’il pourrait l’examiner lui-même. Koen acquiesça. Les gestes du Dr. Latte n’étaient pas aussi sensuels que ceux d’Urbain, mais il réussit quand même à le faire bander, suscitant quelques remarques dans l’assistance. Le professeur dit que c’était un signe de bonne santé, qu’il n’y avait aucune honte à avoir et qu’ils devraient intégrer cet exercice à leur gymnastique matinale. Franz trouva l’idée excellente et se promit de l’ajouter au programme.

L’exposé de Koen se termina ainsi. Vreni distribua les polycopiés et Franz envoya tout ce petit monde faire les activités en chambre en leur disant qu’ils devaient être suffisamment excités pour se branler. Le professeur demanda à Koen, Frédéric et Stefan où ils pourraient s’installer pour discuter. Le cuisinier leur proposa la cuisine, il avait un reste de tarte aux pommes.

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