Chapitre 10 - Vacances aux Pays-Bas (2)

5 minutes de lecture

Dimanche 16 août 1964, en train entre Interlaken et Amsterdam

— Tu t’es fait tatouer Einstein, la photo où il tire la langue, fit Koen, étonné.

— Oui, c’est mon idole, dit Bert, j’aimerais avoir autant de succès que lui.

— Tu devrais te faire tatouer le Dr Tissot, dit Frédéric à Koen.

— Quel Dr Tissot ? Celui de la clinique ?

— Son ancêtre, celui qui était contre l’onanisme, mais je ne pense pas que ce soit ton idole. N’empêche qu’il est encore connu de nos jours, 200 ans plus tard.

— J’espère qu’on se souviendra aussi de moi 200 ans après ma mort.

— Tu es prétentieux, Koen, fit Bert en riant. Es-tu un onaniste invétéré ?

— Pas toi ?

— Bien sûr, je le suis aussi, j’ai passé plusieurs semaines loin de ma petite amie.

Koen était déçu, il avait espéré que Bert fût gay.

— Eh oui, continua le physicien, je ne suis pas un homosexuel comme vous, car je suppose que vous l’êtes.

— Tu as raison. Tant pis, il faut de tout pour faire un monde.

— Mais je suis très tolérant. Ne t’inquiète pas, je vais te la monter, elle a aussi un tatouage.

— Un tatouage sur ta bite ?

Bert ôta ses chaussures et ses pantalons qu’il posa sur le cintre, puis son slip. Sa bite était petite, reposant sur de grosses couilles, on ne voyait pas ce que le tatouage signifiait. Pendant qu’il se lavait, Frédéric et Koen se déshabillèrent entièrement. Bert n’avait pas de gant de toilette, il enduisit sa main de savon et la passa sur le visage, les aisselles, le pénis et entre les fesses. Ce geste troubla Koen qui eut un début d’érection. Bert se retourna.

— À vous, dit-il. Oh ! C’est moi qui te fais bander ?

— Tu as un beau cul, fit Koen, gêné.

— Mon amie me dit la même chose.

Koen se lava le pénis qui atteignit sa taille maximale, puis s’assit à côté de Bert et lui demanda :

— Tu permets que je la touche ?

— Pourquoi pas ? Ce serait la première fois qu’un homme la toucherait, à part les médecins. Mais tu es un futur médecin.

— Oui, c’est pour cela. Ne te méprends pas sur mes intentions.

Bert éclata de rire :

— Cesse de t’excuser, même si je ne suis pas homosexuel, je suis d’accord de me branler avec vous, je l’ai fait avec mon compagnon de chambre à Genève, mais chacun pour soi.

— Tu es très sympa, fit Koen.

— Vous aussi, et puis je suis obligé sinon je jouirais trop rapidement avec mon amie. C’est toujours comme ça quand nous ne voyons pas souvent.

— Tu connais l’échelle de Kinsey ?

— Tu lui expliqueras un autre jour, fit Frédéric qui s’était aussi lavé sommairement avant de rasseoir. Montre-nous plutôt le tatouage.

Koen prit le pénis dans la main, fit coulisser le prépuce plusieurs fois et caressa la hampe. Le membre grossit et le tatouage fut rapidement visible, c’était la formule « E = mc2 ».

— C’est bien ce que j’avais deviné, dit Koen. Tu as dû bander pour le faire ?

— J’avais ma copine avec moi, elle a fait le nécessaire.

— Cela ne l’a pas dérangée que tu mettes cette formule ? demanda Frédéric. Tu aurais pu mette son prénom.

— Je ne sais pas si je resterais avec elle toute ma vie, il y avait moins de risques avec Einstein. Tu peux continuer à me branler, Koen, c’est fort agréable. Euh… je peux toucher la tienne ?

— Bien sûr, tu passes à 1 sur l’échelle de Kinsey, prédominance hétérosexuelle, expérience homosexuelle. Ta copine n’est pas jalouse ?

— Je ne sais pas ce qu’elle a fait pendant mon absence et je ne veux pas le savoir.

Frédéric dut se résoudre à se masturber seul, il y avait longtemps que cela ne lui était plus arrivé. Il synchronisa ses mouvements avec le bruit des roues sur les joints des rails. Ils prirent leur temps, mirent très longtemps avant d’éjaculer.

— C’était bon, fit Bert, tu es un expert, Koen.

— J’ai beaucoup progressé ces dernières semaines, et l’année scolaire sera encore longue.

— Il y des cours d’éducation sexuelle dans votre école ? J’ai lu que cela commençait.

— Oui, répondit Frédéric, c’est Koen qui s’en charge, exposés théoriques et exercices pratiques pour ceux qui le désirent.

Ils enlevèrent les traces de sperme avec leurs mouchoirs.

— On fait comment pour préparer les lits ? demanda Frédéric à son ami.

— C’est le conducteur qui s’en charge, tu peux l’appeler avec la sonnette près de la porte.

Frédéric pressa le bouton.

— Euh… fit Bert, on est encore à poil.

— Il doit avoir l’habitude, dit Koen.

Dirk arriva rapidement, il frappa. Frédéric ouvrit la porte.

— Vous désirez, Messieurs ?

— Pourriez-vous préparer les lits ? demanda le Suisse.

— Certainement, je vous prierais de sortir dans le couloir. Vous avez de belles queues, mais je vous propose d’enfiler un slip, pas pour moi, c’est pour les autres voyageurs.

— Excusez-nous, nous avons…

— Vous êtes jeunes, je vous comprends, et j’aurais deviné grâce à l’odeur caractéristique.

Les jeunes hommes remirent leur sous-vêtement et sortirent. Les fenêtres étaient ouvertes et de l’air frais circulait dans le couloir, contrastant avec la moiteur du compartiment.

Une dame très âgée sortit des toilettes. Elle était vêtue d’une robe de chambre rose laissant entrevoir une nuisette blanche décolletée. Un minuscule chien blanc avec un ruban rose sur la tête la suivait.

— Oh, Bijou ! lui dit-elle, tu as vu les beaux garçons devant nous ? Que dirais-tu si j’en invitais un pour la nuit ?

Bijou grogna, signe qu’il désapprouvait cette idée.

— Tu es jaloux ? Bonsoir Messieurs, quelle belle apparition que ces éphèbes presque nus dans le couloir, dit-elle en regardant attentivement les bosses sous les slips.

— Bonsoir Madame, dit Bert.

— Je suis la comtesse de Gueldre, aussi surnommée la Madone des sleepings, et voici Bijou.

— Enchanté, je m’appelle Bert et je suis avec Frédéric et Koen.

— L’un d’entre vous accepterait-il de tenir compagnie à une vieille dame pour la nuit ? demanda-t-elle en soupesant les paquets des jeunes gens.

— Madame la comtesse, intervint Dirk, vous savez que vous ne devez pas importuner les autres voyageurs, nous avons déjà eu des plaintes à ce sujet. Je vous signale que M. De Jong est dans le train ce soir et seul dans son compartiment.

— Lui ? Il est charmant, mais il est vieux et il ne bande plus.

— Nous ne banderions pas non plus, Madame, dit Frédéric en riant, nos… comment dire… membres virils ont déjà servi ce soir.

— Vous êtes des invertis ? Pas de souci, je les aime bien, ils sont plus doux que les autres hommes.

— Ces jeunes gens sont fatigués, dit le conducteur, laissez-les dormir.

— Moi, je ne dors jamais dans ces trains de nuit. Pourriez-vous faire une dernière faveur à une vieille dame ?

— Avec plaisir, dit Koen.

— Pourriez-vous baisser votre slip ?

Annotations

Vous aimez lire Lange128 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0