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            En Europrussie, région Transsybérique, Quatre guerriers Géno-modifiés se tenaient droits et fiers en tenue de milieu hivernal aux côtés d’hommes lourdement vêtus de fourrures devant des parcs à animaux. Le Prince Valeur tourna son visage rougi par le froid vers son nouvel ami.

— Andreìs, tu es sûr de ton choix ? Un Fenris est un animal difficilement domptable, et presque impossible à domestiquer…

            Le guerrier dévisagea son seigneur avant de répondre.

— Tout comme moi. Mais chaque créature avec un cortex mammien est douée de la faculté de sentiments. Le Fenris n’y déroge pas. C’est simplement une créature qui respecte d’autres valeurs que la main nourricière. 

            Se tournant vers son homologue Géno chargé de l’élevage royal, il reprit.

— Vos plus vaillants spécimens sont tous présents, Major ?

— À l’exception d’un seul, Mon Capitaine.

            Intrigué, Andreìs demanda.

— Et pourquoi ça ?

— Trop violent… Nous le gardons comme reproducteur, mais c’est tout.

— Trop violent ?         

            Le dompteur hocha la tête.

— Il n’a qu’un an, mais possède déjà le gabarit d’un mâle de six ans et est responsable de la mort des autres Fenrys de sa portée… Un excellent mâle alpha, s’il avait été gérable…

            Andreìs fronça les yeux.

— Menez-moi à lui.

            Le Major, le Prince, Armist et Gregor soupirèrent puis le responsable de l’élevage grogna.

— Suivez-moi.

             À cent mètres de là, un dernier homme, un local responsable de l’élevage, leur désigna un enclos dans lequel un énorme canidé bleu aux crocs proéminents tournait sur lui-même sans quitter Andreìs du regard tandis que celui-ci murmurait comme une évidence.

— C’est lui…

— Mon Capitaine…

            Andreìs coupa le Major sèchement.

— C’est lui !

            Le Prince vint se mettre à son niveau.

— Tu es sûr de toi, mon ami ? Il a l’air particulièrement sauvage…

            Andreìs murmura.

— Parce qu’il se croit tout puissant.

— Tu vas t’imposer à lui ?

            Le combattant dévisagea Valeur en souriant avant de répondre.

— Ce n’est pas comme ça qu’on gagne la fidélité d’un guerrier.

            En disant cela, il avança vers l’enclos en retirant sa parka et son tee-shirt, puis ouvrit la porte et entra avant de refermer derrière lui. Le Fenrys le regarda, une rage débordante dans le regard, en campant sur ses positions, prêt à attaquer. Andreìs vint se positionner à un mètre de lui malgré les grognements sourds de l’animal tandis que le Major murmurait au prince.

— Mon Prince, votre ami est un fou…

— Je crois… Un fou en sursis…

            Gregor murmura.

— Cet animal pourrait lui arracher un bras…

            Le prince acquiesça.

— Je me doute… Et j’ignore ce que le Capitaine Dimirov va faire…

            Andreìs se mit à genoux dans la neige, puis à quatre pattes avant de singer son adversaire en grognant lui aussi. Le loup géant se montra surpris quelques instants avant de recommencer de plus belle, imité du guerrier qui augmenta le volume de ses grognements, pendant presque deux minutes. Valeur demanda alors à Armist.

— Le froid ne va pas poser un problème ?

— Un Géno-modifié est plus résistant, Mon Prince. Mais tout corps à ses limites… Je dirais qu’il lui reste moins de dix minutes avant que ça ne puisse poser problème…

            Le loup s’avança vers Andreìs, maintenant plus intrigué qu’agressif, et commença à le renifler. Cessant son grognement, le soldat vint coller sa tête contre celle de l’animal qui essaya immédiatement de le mordre, mais Andreìs fut le plus rapide. Il passa un bras autour de la bête et lui bloqua le cou en l’y mordant, jusqu’à ce que le canidé jappe. Une fois qu’il l’eu relâché, le regard de l’animal avait changé, emplit tout à la fois de défi, de crainte et de respect. Andreìs lui tendit alors tout doucement une main ouverte dans laquelle reposait un morceau de viande séchée.

— Tu me plais bien, toi. Tu es comme moi… Même face à plus fort que toi, tu es prêt à relever le défi…

            Le Fenrys vint sentir la viande puis s’en saisit, et Andreìs lui crassa la tête.

— Oui, on va faire équipe, toi et moi, d’accord ?

            L’animal le regarda comme s’il comprenait, et le guerrier reprit.

— La Géno-modification va te faire morfler, je suis désolé par avance… Mais après, toi et moi, nous serons inséparables jusqu’à la fin des temps. Qu’en penses-tu… Fury ? 

            Comme pour valider son nouveau nom et le plan de son maître, le Fenrys remua la queue tandis que le soldat partait d’un rire franc.

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