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            Les titans avançaient inexorablement vers la porte des escaliers de service quand un immense panneau anti-explosion s’abattit, broyant quelques gardes sous plusieurs tonnes d’acier en leur arrachant de puissants cris de douleur et d’agonie. Gregor se tourna vers ses amis en donnant de la voix.

             — C’est parti  ! Sauvez tous ceux que vous pourrez  !

            Des trombes d’eau commencèrent à se déverser dans l’étage, prenant les gardes par surprise en en renversant quelques-uns sous la pression. Lorsqu’ils comprirent ce qu’il était en train de se passer, nombre d’entre eux tentèrent de remonter les panneaux de fonte en vain, sans même se préoccuper de leurs camarades blessés et mourants. Quelques Ggéno-modifiés, menés par Edwin, vinrent se mettre contre la porte pour les aider, et forcèrent les vérins assez fort et longtemps pour en extraire les gardes médicalement sauvables puis les mettre sur leurs dos. Le vieux Ggéno créateur de la prison se tourna alors vers toute l’assistance et prit la parole de sa grosse voix grave.

— Maintenant, nous sommes tous dans le même bateau. Et il coule, si je puis dire… Alors si vous voulez survivre, vous allez devoir nous faire confiance. Jetez vos armes et votre équipement. Allégez-vous au maximum et suivez-moi.

            Les gardes restèrent stoïques quelques secondes avant d’obéir, tandis qu’Edwin, renforcé de Gregor et deux autres Ggénos, tâtonnait un mur jusqu’à ce qu’une trappe bascule. Jetant deux gardes aux jambes brisées sur ses épaules, Edwin s’engagea dans le passage.

— Dépêchez-vous, dans deux minutes le niveau sera inondé  !

            Les gardes furent guidés pour s’engager les premiers, et Edwin les dirigea à travers un passage de maintenance jusqu’à la cage de l’ascenseur tandis que l’eau leur arrivait déjà aux mollets.

            — Messieurs, exercice de grimpée de corde. Allez  !

            Se saisissant d’un garde, il le porta à bout de bras jusqu’à ce que celui-ci saisisse un câble avant de lui-même grimper sur l’un des câbles adjacents, les deux gardes toujours posés sur ses épaules larges et robustes.

— N’hésitez pas à prendre appui contre les murs ou les câbles électriques, le courant est coupé dès l’ouverture des vannes. Il nous suffit de grimper quelques niveaux pour prendre de l’avance sur l’inondation. Au pire, ceux qui n’ont pas pu commencer à grimper flottent dans la cage en attendant de pouvoir accéder au câble.

            Gregor guidait les gardes, et ceux-ci remerciaient chaque guerrier qui leur venait en aide. Tous les Ggénos décidèrent de monter en dernier, à l’exception d’Edwin qui ouvrait la voie et de ceux qui transportaient les blessés. À chaque étage, Edwin s’arrêtait pour ouvrir la porte de l’ascenseur afin de permettre aux gardes de s’échapper, puis reprenait son ascension vers l’étage suivant, sous le regard admiratif des hommes normaux. Six minutes plus tard, le dernier Ggéno-modifié se saisissait du câble de l’ascenseur pour entamer son escalade, alors que l’eau noyait un troisième étage consécutif. Treize minutes plus tard, les Ggénos déboulaient dans la cour accompagnés des gardes sous le regard terrifié du Commissaire. Se saisissant de son communicateur, il hésita sur la conduite à tenir.

— Mon… Monseigneur  ?

— Commissaire. L’affaire est réglée  ?

— Je… Non, Monseigneur… Ils se sont échappés… Et ils ont sauvé les gardes avec eux…

            Le ton d’Armist se fit cassant.

— Non, ils les ont pris en otage. Ai-je été clair  ?

— Oui, Monseigneur…

— Bien. Alors, abattez-les. Maintenant.

— Oui, Monseigneur…

            Le Commissaire changea la fréquence de son communicateur avant de prendre la parole.

— Avis à toutes les unités encore disponibles. Ordre de tirer à vue sur les détenus qui s’évadent, qu’importent leurs otages. Toute désobéissance sera punie de mort  !

            Alors que l’annonce résonnait encore dans les murs de la prison, les gardes tout juste sauvés relevèrent la tête pour dévisager les prisonniers puis s’observer entre eux. Personne ne savait quoi faire, et ils réfléchissaient encore tandis que les groupes d’armes lourdes débarquaient dans la cour.

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