Katsu ouvrit doucement les yeux. Elle contempla silencieusement le plafond en bois. Je ne l’ai jamais vu, pensa-t-elle tout de suite. Pourtant, avant de s’endormir, il était rare qu’elle ne regarde pas le plafond. Katsu, qui participait à beaucoup de compétition, était habituée à changer d’environnement.

Dans quelle ville sommes nous ? se demanda-t-elle. Elle fronça les sourcils, exaspérée de ne pas se souvenir ce qu’elle faisait planquée là. Quand soudain, les évènements de la veille lui revinrent en mémoire.

_Mince ! s’exclama-t-elle en se rappelant qu’elle n’avait pas programmé de réveil.

Elle lui lança un regard inquiet, mais celui-ci affichait innocemment 6:03. La championne se laissa retomber lourdement sur son lit. Et se prit la tête entre les mains.

Eh voilà, pesta-t-elle intérieurement. Je suis la seule fille de l’école qui se réveille naturellement à six heures du matin... Voyons le bon côté, au moins, je ne suis pas en retard.

Elle soupira puis fila vers la salle de bain. Pendant dix bonnes minutes, elle se battit avec ses cheveux.

Sa tignasse n’étaient jamais trop emmêlées, mais elle n’était pas non plus, sans nœuds. Ses cheveux étaient l’adversaire qu’elle combattait le plus souvent, et contre lequel elle perdait et abandonnait le plus.

Elle se força à manger une pomme, elle n’avait pas faim. En revenant dans la chambre, elle constata qu'Anna et Selena dormaient à poings fermés. Comme elle avait terminé de se préparer, elle décida de leur préparer le petit déjeuner. Vu qu’elle ne savait pas ce qu’elles mangeaient le matin, elle sortit tout ce qu’elle trouva dans les placards. Sans distinction entre le sucré, le salé. Même ceque personne n'aurait idée de manger le matin.

Lorsqu’elle eut terminé, Katsu s’assit sur le canapé et se concentra sur le livre que lui avait donné Marie. Régulièrement, elle lançait un léger regard vers l’horloge qui se trouvait sur le mur en face d’elle. Quand elle indiqua sept heures dix, Katsu se dirigea vers la chambre. Mais elle n'eut pas le courage de réveiller ses colocataires. Son cerveau qui faisait toujours dix mille scénarios possibles à chaque fois qu’il fallait prendre une décision, s’emballa comme un moteur en surchauffe produisant plein de “si” de “alors” et de “sinon”.

Elle hésita un instant et se pencha vers Anna, car elle n’avait pas encore vu beaucoup Selena réagir et qu’elle ne voulait pas se retrouver face à quelqu’un d’imprévisible.

Katsu secoua légèrement Anna et la jeune fille entrouvrit les yeux avant de se lever et de s’étirer. Enfin elle se retourna et demanda d’une voix encore un peu pâteuse:

_Il est quelle heure ?

_Salut Anna, désolée d’avoir dû te réveiller, mais je ne savais pas à quelle heure vous vous levez quand vous commencez à huit heures, répondit-elle. Puis elle ajouta : il est sept heures dix.

_Zut ! s’exclama Anna il faut que je me dépêche. D’habitude, je me lève à sept heures pile. Selena est debout ? interrogea-t-elle.

Katsu secoua la tête.

_Vas-y, je vais la réveiller, assura Katsu.

Anna fila à la salle de bain. La championne resta plantée quelques secondes devant le lit de Selena, sans savoir comment s'y prendre.

_Selena? C'est l’heure de se lever.

_Mmm ?

_Il faut qu'on aille en cours...

Selena ouvrit un œil. Parut réfléchir un instant, avant de se mettre à paniquer. Elle s'agita dans ses couvertures et tomba sur le sol. Avant de lâcher d'une voix encore endormie :

_On va être en retard !

_Mais non, essaya de la rassurer Katsu (en effet sa voix avait un léger accent ironique du genre ‘oh ! Tu crois ?')

Selena se dépêcha d'aller s’habiller. Puis, elles avalèrent rapidement leur petit déjeuner et préparèrent leur sac. Katsu continua à lire son livre pour s'occuper l’esprit.

7 heures quarante-cinq. Anna, mordillant doucement ses ongles échangea un regad hésitant avec Katsu. Aucune d'elle ne connaisait la marche à suivre. Devaient elles sortirent ? Ou attendrent qu'on viennent les chercher ?

Katsu soupira, et observa Selena qui se tenait un peu plus loin. Elle, au moins, ne se posait pas de question. Elle était plongée dans son roman, et était si concentrée, qu’on aurait pu croire qu’elle attendait que les personnages du livre lui sautent dessus.

Katsu finit par s'agaçer. Elle n'allait pas attendre une heure devant la porte ! D'un pas décidé, elle se dirigea vers l'entrée et actionna la poignée.