Chapitre n°1 : La Rencontre

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Le soleil se levait et transperçait les rideaux blancs de ma chambre, me réveillant en douceur. La journée allait être longue, je devais aller au lycée ce matin, et subir une nouvelle année scolaire. Je me lève et m’habille avant de poursuivre ma routine directement dans la salle de bain, un coup de brosse à cheveux et de lisseur sur les quelques mèches rebelles qui ne sont pas bouclés correctement sur ma crinière blonde, un passage de mascara sur mes cils et je suis prête. Je n’aime pas tout le gnangnan du maquillage, en plus c’est mauvais pour la peau. Je dévale les escaliers et manque de tomber, comme d’habitude :

« Dieu du ciel ! Diane, arrête de courir dans les escaliers tu vas te casser une patte !

-Bonjour, maman. Moi aussi j’ai extrêmement bien dormi, merci. »

Le sourire que j’adresse à ma mère efface rapidement l’effronterie dont je fais preuve, et ce bien trop souvent. Mes parents sont des perles et en font tellement pour moi, quelle chance j’ai de les avoir. Surtout lorsqu’ils me préparent mon petit déjeuner que je découvre en direct. Je crie « Merci ! » jusqu’à l’autre bout de la maison et m’empresse de manger mon croissant fraichement ramené de la boulangerie par mon père, déjà parti au travail. Après un brossage de dent et un baiser pour ma mère, je saisis mon sac et le pose sur une épaule. Ma montre indique que je suis en retard, quelle poisse ! Je n’ai pas le temps de marcher alors je cours dans mes converses noires, les dernières traces des orages d’été laisseront place à la neige dans deux ou trois mois, mais pour l’instant, je profite des dernières chaleurs. Mon bus est déjà là, mais je sais que Lucie aussi. Elle est devant le bus, le chauffeur lui hurlant de se pousser, elle fait non de la tête, ce qui fait s’agiter ses cheveux bruns courts autour de son visage :

« Me voilà ! criai-je essoufflée.

-Tu as de la chance gamine, elle se ferait écraser pour toi ta copine, rétorqua le chauffeur qui était toujours d’une humeur grognonne.

D’ailleurs, la petite brune me lança un regard noir à peine assises sur les sièges du bus.

-Comment peux-tu pu être en retard alors que c’est le début de l’année?

-Ma mère m’aurait déposé si c’est ce qui t’inquiète Lucie. Tu sais, elle ne m’aurait pas laissé louper le premier jour.

-Sauf que depuis que nous sommes petites, nous faisons nos rentrées ensemble même si nous ne sommes pas dans la même classe ! Quelle traîtresse. »

Je me suis mise à rigoler et l’histoire fut vite oubliée car elle me rejoint vite dans ce moment de calme avant la tempête écolière. Un quart d’heure plus tard, le bus s’arrête enfin devant le lycée. Le bâtiment ne m’avait pas manqué, à part la bibliothèque et les espaces de parcs où on peut s’installer. Alors que Lucie se précipite déjà pour voir sa classe en sciences et techniques de laboratoire, je m’avance vers ma liste. Première L, où te caches-tu ? Mon doigt s’arrête sur la bonne colonne et je sens mon cœur battre plus fort dans ma poitrine, personne de ma classe de l’année dernière n’avait postulé pour cette filière, et ma rentrée sera probablement plus dure que je ne l'aurais pensé. Je lis quelques noms, certains me disent quelques choses. Je ne suis pas totalement perdue c’est déjà ça. Le seul souci, c’est qu’en première, les groupes d’amis sont déjà fait, c’est très dur d’entrer dans un groupe alors que tu es une étrangère pour eux. La salle 2120 étant la salle de ralliement de ma classe, je prends la route pour le bâtiment 2, sans attendre Lucie, beaucoup trop sociale, qui parle avec des gens que je ne connais pas, probablement dans sa nouvelle classe. J’attends patiemment devant la salle, j’essaye d’imaginer la vie de chaque personne qui passe, quand quelqu’un me touche l’épaule.

« Salut !

-Salut Evan ! Comment tu vas ? dis-je en lui faisant la bise.

-Bien bien, je suis content de te voir, tu sais qui est dans ta classe ?

Ses yeux d’un bleu perçant m’hypnotisent dès qu’il parle.

-Pas vraiment, lui réponds-je, je suis seulement en train d’attendre. Comment ça va avec Quentin ? Vous êtes toujours ensemble ?

-Oui, c’est un amour, j’espère que tu trouveras quelqu’un cette année. »

Une personne au bout du couloir l’interpelle, il me dit au revoir et part rejoindre sa classe. Evan a tout pour plaire, de magnifiques yeux bleu lagon et des cheveux bruns en bouclette sur la tête, le visage fin et élégant et toujours habillé soigneusement, remontant sans cesse ses lunettes rondes dorées et fines sur son petit nez remonté. Des gens commencèrent à s’entasser devant et derrière moi, je comprends donc que c’est ma classe. Et je ne connais personne. Monsieur Manzi, notre professeur principal et d’anglais, appela nos noms par ordre alphabétique pour que l’on aille s’assoir dans l’ordre. Il mit du temps à arriver jusqu’à mon nom.

« Diane Malriat. »

Je m’empresse donc d’entrer dans la salle, dévisagée par le professeur en veston et aux cheveux roux peu fournis peut-être blond vénitien selon lui. Alors que je m’asseyais à une table seule, on annonçait déjà un nouvel élève.

« Tom Onil. »

Lui je le connaissais, et la plupart des gens l’appelaient Onil et non Tom. Allez savoir. Une fois tout le monde assis, les papiers remplis et tout le reste, la sonnerie sonna enfin et nous allions directement devoir commencer notre emploi du temps. Je sors de cette salle où il y règne une chaleur de sauna que j’avais du mal à supporter malgré mon petit haut blanc léger ne couvrant pas mes épaules et mon jean à trou. Mon sac sur l’épaule, je me dirige vers ma prochaine salle quand je me retrouve projetée en avant, je commence à paniquer et à battre des bras pour me rattraper, sans grande efficacité. La collision entre le sol et moi était inéluctable et de toute façon j’étais déjà par terre. Les cheveux devant les yeux, je relève la tête furieuse car je sais que je ne suis pas tombée toute seule.

« Je peux t’aider à te relever ? Je voulais pas te pousser, j’ai pas fait exprès.

Ce n’était pas des excuses mais c’était mieux que rien. Le beau jeune homme me tendit la main et pour m'aider à me relever. Récupérant mon sac projeté sol, je m'attarde sur son visage. Cheveux brun foncé, yeux marrons, grand… Punaise ! Je dois lever la tête jusqu’où ? Déjà que je n’étais pas très grande, le garçon devant moi faisait minimum un mètre quatre-vingt-cinq.

-Ça va, je n’ai rien. Merci de m’avoir relevé. »

Je repars donc en direction de ma salle. Quelle étrange rencontre.

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