Le cri dans le monde

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Dans sa chambre, Camille est assise sur le bord de son lit. Perdue dans ses pensées, elle fixe sans la regarder la mer, la ligne d’horizon.

Comme d’habitude, Bruno a bien fait les choses, villa face à la mer entre Fréjus et Canne, dans le calme. Tout son clan est là. Elle entend l’effervescence de l’autre côté de sa porte et ne parvient pas à se décider. Il faut s’habiller. Sa robe en boule contre son ventre, Camille regarde vers le large en pensant à l’autre côté de l’horizon, au Maroc, à la Toscane.

Quand le colonel leur a suggéré de reprendre leur propriété toscane, Camille et Grégoire prenaient le café sur la terrasse, face à sa terre. Il l’avait exprimé en français, à sa manière, comme s’il leur proposait un morceau de sucre, pour le café. Grégoire refusa prestement, sans aucune discussion possible. Adelmo insista, le fils rebondit, en italien, sur les raisons de son refus. Il ne voulait pas l’imposer à Camille ni aux enfants. Il padre s’emballa, lui montra les pêchers en fleurs, les oliviers, son sol. Il figliolo s’était levé d’un bond, furieux, réfuta vertement dans sa langue paternelle. Camille les observait s’emporter de la sorte avec un petit sourire. Aussi impétueux l’un que l’autre, leur match était coloré. Elle adorait. Au bout de sa saveur, elle se planta entre eux et posa en français :

  • Et pour Olivia, ça donnerait quoi ?
  • Olivia ? s’étonna le père
  • Je suis d’accord, si Olivia a une place au domaine. Ce serait un autre projet, pas celui que vous imaginez, mais sur vos terres. Chacun de vos enfants doit avoir son projet, y développer ce dont il a envie.

Grégoire était furieux, il fixa Camille, énervé par cette intervention.

  • Bien sûr… C’est évident, bredouilla Padre-Rambo. Le domaine est autant à l’un qu’à l’autre, il est assez grand, vous pouvez tous vous y installer sans vous gêner. Quant à la terre, ce sera votre problème.

Camille s’apprêta à accepter quand Grégoire lui prit le bras rageusement, l’emmena dans sa chambre. Il ferma la porte toujours de très mauvaise humeur, prêt à réfuter toutes les raisons qui pousseraient Camille à s’y plier. Il la plaça devant lui, mit ses mains sur les hanches, jambes tendues légèrement écartées : 

  • Je t’écoute, lui lança-t-il.
  • Tu refuses pour moi, sans penser à toi. Ça fait cinq mois que nous déambulons entre mes grands, la Bretagne, la Toscane et les Plateaux. On doit s’arrêter. Nathan et Simiane doivent avoir un toit. Tu m’as montré ton pays avec tes tripes, c’est ta sève qui coule ici. Pour Olivia aussi. C’est normal que je m’informe auprès de ton père sur ce qu’il réservait à Olivia. Ton domaine le permet à chacun de s’y trouver et de se construire ; si c’est le cas, pourquoi on ne s’installerait pas ici ?
  • Ce n’est pas encore mon domaine, je te signale ! tangue-t-il. Et Olivia file le parfait amour avec Bruno, pourquoi viendrait-elle s’enterrer en Toscane ?
  • Je n’ai pas dit qu’elle devait s’enterrer, j’ai juste suggéré qu’il doit y avoir un espace pour son avenir, ici. Le job de Bruno la laissera souvent très seule pendant longtemps. Grégoire, tu sais pertinemment que tu ne pourras pas vivre loin d’elle. Pour moi, les Plateaux, c’est fini. Olivia n’en a pas envie non plus et elle aspire à élever ses enfants en Toscane. Alors, on essaie : sur ta terre, tu as tes racines, ta sœur et un boulot. Moi j’ai des couleurs, un ordi et des tartes, Nathan et Simiane ont la mer, une vraie ville pour les études. C’est surtout, pour nous deux, un nouveau défi et on accomplit chacun un rêve : toi, tu vis entre les arbres au milieu des oliviers et des autres fruitiers. Moi, j’apprends enfin une autre langue, l’italien, et je tiens des chambres d’hôtes. On se donne jusqu’à la fin de la scolarité des enfants et on refait le point.
  • Et mon père ?
  • Padre-Rambo a aménagé le pavillon au bord de la Cécina, à cet effet. On l’invite à dîner toutes les semaines mais pas le dimanche.

Grégoire l’avait regardée longtemps, puis soupira. Camille avait esquissé un mini sourire vainqueur. Trop vite sans doute, cela l’agaça :

  • Et toi ? Tu ne penses pas à « ta sève », comme tu dis ! s’emporta-t-il. En plus, tu réalises que tu devrais vivre dans les murs des Papigni, ils sont très « soupe au lait » !
  • Bah ! J’ai juré d’être qu’une potiche du décor, on pourra toujours y verser le lait !
  • Camille, sois sérieuse ! Je n’ai jamais voulu que tu sois une potiche.

Camille prit le temps de se planter dans le sol, de déployer doucement ses branches, de prolonger sa cime dans l’espace autour. Elle laissa quelques feuilles tomber comme un désir de se dénuder. Grégoire vit les feuilles tomber. Il la dévisagea muet. Tout à coup, il prit peur. Et si c’était l’automne ? Et si toutes les feuilles tombaient ? Il y aurait l’hiver, avec son froid, son gel, son piquant. Il découvrirait tout ce que l’arbre s’était toujours efforcé de cacher. Que dénicherait-il ? Il tenta de ramasser les feuilles avant que l’arbre se dénude. Trop tard, l’arbre se dévoila :

  • Les baguettes sont formelles, Grégoire. Tes murs sont bons, ta maison est bien bâtie, ton cœur y bat au centre. J’intègre ta terre, comme ta sève s’est infiltrée sous mon écorce. J’y puiserai ma semence, comme tu t’es incrusté dans ma vie. Mes racines n’ont besoin que d’un sol ferme, d’une terre amie. Tu me l’as offert, Grégoire. Je n’ai pas d’autres envies.

Les feuilles tourbillonnèrent autour du jardinier. Celui-ci, étourdi, ne put qu’en écouter le mouvement.

  • Grégoire, s’effeuilla encore l’arbre devant lui, c’est la première fois qu’on m’offre ce sol. Depuis le jour où mon Grand-Père m’a larguée dans une cour d’école pour ne plus jamais revenir, j’ai été ballottée d’une famille à l’autre sans pouvoir y déployer mes racines. J’ai cherché partout cette terre. J’ai cru l’avoir trouvée en Bretagne, auprès d’Alan puis de Hugues. Ce n’était pas vraiment ça ; la Bretagne est belle et sauvage, mais les couleurs sont délavées par la pluie, elles oscillent entre le vert et le gris. Ma terre a besoin de jaune, d’orange, de rouge et de vert ; toutes sont ici, dans ton jardin.

Grégoire était trop ému pour réagir. Camille ne s’en inquiéta pas. La photosynthèse avait eu lieu, elle poursuivit son automne coûte que coûte.

  • J’ai aimé Alan mais c’était un père. J’ai aimé Hugues mais c’était un frère ! Toi, c’est différent, je déborde d’amour, murmurèrent les dernières feuilles. Je n’ai jamais connu ce sentiment-là et je ne peux plus m’en passer.

Ça y est, l’arbre était nu. Grégoire fit le tour de son arbre en prenant soin de ne pas écraser les feuilles, il observa les branches, s’arrêta sur les branches droites qui s’élançaient vers le ciel. Il comprit enfin la force qui s’en dégageait. Il capta à ce moment-là que l’énergie de ce chêne, 44 kilos tout compris, tirait sa force dans sa capacité à s’ancrer dans le sol, et à garder sa ramure face au soleil malgré la tempête.

  • Ça y est ? Tu l’as enlevé, ton fichu corset ? souffla-t-il.

Camille opina d’un froissement de brindille.

  • J’ai même pas froid ! avoua-t-elle tout bas. Mais je ne suis pas toute nue. Il reste encore quelques feuilles, je les garde. Elles sont trop belles, ce sont celles de notre histoire. Celles du rosier de Damas, de l’origine du figuier, c’est à ce moment-là que je t’ai aimé pour la première fois. Celles dans ton duplex, celles de nos nuits. Celles de tes inquiétudes, celles de ton plastron. Toutes celles-là, je les garde.
  • Tu ne peux pas les garder, reprit le jardinier sur le même mode, elles sont à nous deux. Tu t’es enracinée dans mon jardin, Camille. Tu n’as pas le choix, tu dois les partager avec moi.
  • Pas le choix ?
  • Pas le choix. Je ne te déracinerai jamais, Camille. Je n’aime que ton fruit et si les baguettes l’ont préconisé, bredouilla Grégoire tremblant, c’est que cette terre est vraiment indispensable à ta floraison.

Le jardinier en fit une seconde fois le tour, il tendit la main, la façonna, la sculpta, sans la toucher. Il parcourut les branches et le tronc de ce nouvel arbre déjà si bien implanté au centre de son jardin.

Camille le laissa reprendre son souffle en le couvrant d’un voile de tendresse. Grégoire n’avait pas quitté sa position. Pourtant, il était déboussolé, perdu au milieu de son propre jardin. Tout doucement, juste pour le réorienter, elle suggéra malicieuse :

  • Tu me présentes ton prof d’italien ? Il n’est pas trop exigeant, j’espère, je suis nulle en langues !

Il ne la quitta pas des yeux, leva un sourcil rieur :

  • Auriez-vous quelques craintes, Camille Papigni ?
  • Trop ! Vous n’arriverez pas à les assouvir !
  • Chiche ! lui avait-il murmuré en plongeant dans sa ramure.

*



Camille n’a pas bougé d’un pouce sur son lit. Elle se remémore cette floraison, avec un brin d’émotion. Sa tête s’est juste un peu plus penchée sur le côté et sa robe a pris la chaleur de son ventre. Cela fait deux ans que Camille tient cinq chambres d’hôte, que Grégoire prend plaisir à soigner ses plants. Deux ans, depuis toute cette histoire. Pourquoi faut-il la ressasser aujourd’hui ?

  • Dépêche-toi, Camille ! intervient Grégoire en déboulant dans la chambre.

Grégoire observe sa femme, toujours en petite tenue, la robe agrippée nerveusement, ses cheveux défaits.

  • Ça ne va pas ? s’inquiète-t-il tout doucement.
  • Je crève de trouille ! murmure-t-elle. Vous ne pouvez pas y aller sans moi ?
  • Tu n’as pas le choix, réplique-t-il en montant sur le lit derrière elle. Il l’embrasse dans le cou en lui prenant son chiffon des mains. Courage ! ajoute-t-il en l’aidant à s’habiller.
  • En plus, cette robe est ridicule et elle n’est même pas repassée !
  • Elle l’était ! sourit Grégoire en tirant sur la fermeture éclair.
  • J’ai des craintes, Grégoire, supplie-t-elle encore en lançant sa tête en arrière pour qu’elle atterrisse sur l’épaule de Grégoire. Si tu arrangeais ça…
  • C’est pas l’envie qui manque, murmure-t-il en la coiffant, mais le temps !

Camille ne se coiffait que quand elle se lavait les cheveux. Grégoire s’en était étonné lors de leur incarcération au château, elle lui avait expliqué qu’elle avait la tête comme celle d’un hibou tellement sa tignasse était rebelle. Il n’y a pas que la tignasse qui est rebelle, lui avait-il souligné alors, légèrement moqueur. Depuis, il s’était occupé de la tête de son hibou. Grégoire tresse les cheveux en une natte coulant le long de ses vertèbres, enfile d’un geste expert les deux petites boucles d’oreille. Il prolonge son geste en dessinant du bout de ses doigts tremblants son long cou et enserre ses épaules. Il déglutit. Il a aussi peur qu’elle. Il a horreur de ces exercices de style.

  • En plus, je ressemble à un arbre de Noël avec tant de bijoux et je vais me casser la figure dans ces escarpins, énumère-t-elle de mauvaise foi.
  • Ce ne sont que deux petites boucles d’oreilles et tu ne dois pas monter l’Everest, tu tiendras bien dans ces chaussures, soupire Grégoire.
  • Tu m’as promis de me retirer mes craintes, insiste encore Camille en se lovant contre lui.
  • Non pas le temps ! se ressaisit Grégoire. Ils sont tous dans le minibus, Camille et si on tarde, tu te paieras aussi les journalistes !

Un ami de Bruno les attend devant l’entrée du local de projection. Ils s’installent incognito, une fois les lumières éteintes dans le fond de la salle, quatrième rangée avant la sortie.


*

Fin du film.

Générique.

Applaudissements.

La salle s’allume, les spectateurs sont debout. Sauf la quatrième rangée en partant du fond. Huit personnes sont vissées dans leur fauteuil, soufflées, les entrailles retournées. Coude à coude, avant-bras contre avant-bras, doigts entrelacés, elles sont unies à la vie à la mort.

Le film a été fidèle, le public n’a pas été trompé, ils en applaudissent l’audace et la force. Ils ont besoin de frapper des mains pour libérer leur trop-plein d’émotion, pour continuer l’aventure. Bruno monte sur l’estrade. Les acclamations gonflent puis se calment, attendant le mot du réalisateur. Patiemment, Bruno retient le silence.

  • Hou, j’aime pas ça ! murmure Camille à l’oreille de Grégoire.
  • Je t’avais prévenue qu’il ne fallait pas rester groupés. On sera vite repérés.
  • Il a promis qu’il ne signalerait pas notre présence, peste Camille.
  • Il ne rompra pas son engagement… remarque Grégoire en réalisant que les spectateurs se retournent au fur et à mesure vers eux dans un gentil brouhaha. Tu n’auras pas le choix.
  • Pas le choix ? On va voir !

Camille se lève d’un bond et se tourne vers les personnes assises derrière eux et applaudit à tout rompre. Grégoire sourit une main sur la bouche, amusé par la manœuvre puérile. Charles, Guillaume, Adelmo, Matéo et Edith sont dans leur dos et comprennent tout de suite l’esquive qu’entame Camille. Charles dépose une main sur l’épaule de Camille et murmure :

  • S’il te plaît, Camille, juste pour mon frère !

Camille regarde le facteur. C’est le seul qui n’a pas pu mettre un point final à son histoire :

  • D’accord, juste pour Denis, accepte-t-elle.

Elle réintègre la chaîne, se concentre. Les lumières sont sur eux. Camille a droit à trois minutes de présence mondiale. Trois minutes pour arrêter un scandale parmi d’autres. Elle n’a que trente secondes pour préparer ces trois minutes.

Les spectateurs ont repris leurs ovations. Les projecteurs se rallument sur eux.

  • OK, déclare-t-elle à son clan, enlevez vos chaussures.
  • Pardon ? demande Grégoire ahuri.
  • Je n’arriverai pas à monter l’Everest avec ça, je t’avais prévenu, répond-elle malicieuse. Tu n’as pas le choix, on y va pieds nus !
  • Pas le choix ! maugrée-t-il.

Main dans la main, la famille Squiban-Varnas-Papigni se dirige pieds nus vers la scène. Les gens sont intrigués, s’interrogent, commentent les pieds sans comprendre. Camille est au centre, sur sa gauche Grégoire, Simiane, Nathan et Olivia, sur sa droite Visant, Yohann et Saïd. Les applaudissements sont comme le vent sur la falaise, il faut pouvoir se ficher dans le sol pour en contrer l’effet.

  • DENIS ! clame Camille dans le micro.

La salle se tait directement.

  • Denis, reprend-elle plus calmement. Regarde, nous sommes là, pieds nus devant toi. Parce qu’on naît pieds nus et que tu es mort comme ça. 

Il y a vingt-cinq ans, au-dessus d’une falaise, une toute jeune femme et ses trois enfants pieds nus sous la pluie criaient dans le vent, le prénom d’un homme, d’un père, mort en mer. En hurlant son prénom, ils se sont unis face à l’adversité. Ils y ont puisé l’énergie pour braver les regards et l’injustice des rumeurs.

Et puis, Denis, il y a eu Tanguy. Parce que certains, en botte aux semelles de fer n’hésitent pas à piétiner ceux qui restent pieds nus, ceux qui se maintiennent intègres, ils se sont retrouvés une centaine de personnes debout devant la falaise à hurler le prénom de Tanguy et à recevoir son énergie. C’est cette énergie qui nous a sauvés, nous huit qui sommes devant toi.

Denis, tu as été pieds nus sous le soleil écrasant de Cuba.

Denis, tu as été pieds nus dans ton costume orange de prisonnier pour avoir dénoncé l’inacceptable.

Denis, tu es pieds nus de l’autre côté de la falaise des gens bien-pensants fermant les yeux sur la laideur du pouvoir.

Nous sommes avec toi, Denis ; parce que ce soir, en présentant notre histoire, Bruno a dévoilé la tienne. Tu en es, au même titre que Tanguy, une des victimes, un des héros.

Nous sommes avec toi, Denis, debout devant la falaise à hurler ton prénom, pour que ce soir, ce prénom réveille la planète.

Camille regarde la salle et s’adressant à elle, propose :

  • Pour que ce soir, ce prénom devienne le symbole des hommes comme Denis, pieds nus dans l’uniforme orange des prisonniers d’opinion, je vous demande de vous mettre debout, pieds nus.

Les hommes délacent leurs chaussures, les femmes laissent tomber leurs escarpins, et dans un silence quasi religieux se lèvent. Camille se tourne vers une caméra et continue, intarissable :

  • Et vous qui êtes devant votre petit écran, je vous le demande aussi, mettez-vous pieds nus maintenant.
  • Voilà Denis, poursuit-elle, nous sommes tous pieds nus avec toi, devant le pouvoir stupide, devant les intérêts de quelques personnes au détriment de millions d’autres. Nous sommes pieds nus, parce qu’on est pieds nus en naissant, pieds nus devant les grands, pieds nus si nous décidons de rester intègres.
  • Nous allons hurler ton prénom, Denis, pour que justice soit accomplie.
  • Hurler ton prénom, Denis pour tous ceux qui sont derrière les barreaux, pour des raisons similaires aux tiennes.
  • Hurler ton prénom, Denis, pour libérer la force et l’énergie qui s’en dégagent.
  • Hurler ton prénom, Denis, pour que Guantanamo ainsi que tous les autres goulags du monde ferment leurs portes.

Camille lève les bras vers le ciel, les mains accrochées à sa chaîne indestructible, geste repris par l’ensemble de sa famille et les enjoint de hurler avec elle : 

  • DENIS !
  • DENIS ! hurle la salle.
  • DENIS ! hurle le monde.

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