Chapitre 2 : Victor
Le gardien vient de me dire que j’ai rendez-vous avec mon avocate demain à 10 h 00. Je n’en ai pas envie, mais je n’ai pas trop le choix.
Je ne regrette aucun de mes actes. Ils ne m’ont jamais respecté. Je me suis simplement vengé.
J’ai un soulagement immense de savoir qu’ils ne sont plus là, malgré mes cauchemars chaque nuit…
Je sais que je n’étais pas vraiment conscient de mon acte. J’étais totalement hors de contrôle. J’avais la rage dans le sang, une haine indescriptible…
Depuis que je suis arrivé en prison, tout le monde me regarde mal. Je crois que je suis le plus jeune de tous. À mon avis, ils me sous-estiment. En même temps, j’ai tué ma famille d’accueil sans aucun scrupule.
- Tu as de la visite. Me dit le gardien.
- Qui est-ce ? Dis-je.
- Tu verras.
Je ne sais pas qui c’est. Personne n’est venu me voir depuis que je suis ici. De toute façon je n’ai plus personne.
J’arrive devant le parloir quand j’aperçois mon ami. Je reste bouche bée, neutre, face à lui.
Bryan est un ami du lycée. Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas parlé. Lui et moi avons perdu contact quand j’ai changé de famille d’accueil. J’ai toujours cru qu’il m’avait oublié. Ça peut paraître bizarre, mais, j’avais la sensation que seul lui pouvait me comprendre. Je n’ai jamais réellement été aimé. Mes parents ont eu un accident de voiture quand j’avais cinq ans, ils sont tous les deux décédés sur le coup. J’ai toujours été fils unique et depuis leur décès, aucun de mes oncles et tantes n’a repris contact avec moi. Je me suis donc retrouvé en famille d’accueil. Aucune d’elles n’a su faire de moi un garçon heureux. Soit on m’utilisait, soit on me maltraitait. Je n’ai jamais eu de chance depuis ce jour.
- Comment vas-tu ? Me demande Bryan.
- Ça pourrait aller mieux, je pense que tu t’en doutes.
- Oui, j’ai vu les informations.
- Donc tu sais tout.
- Oui.
- Qu’est-ce que tu fais ici ? Je ne pensais plus te revoir. Dis-je.
- Je voulais prendre de tes nouvelles. Pourquoi ? Ça ne te fait pas plaisir ?
- Bien sûr que ça me fait plaisir, simplement je ne m’y attendais pas. On avait entièrement perdu contact…
- Je sais.
On discuta un certain moment jusqu’à ce que le gardien nous interrompe.
- Le temps de discussion est fini. Dis-t-il.
Bryan repartit en me saluant. Je le saluai en retour.
Notre discussion était froide mais amicale
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