La fuite

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Un bar dinner, planté sur le bord de la nationale, sous un soleil de plomb. Les seuls signes de vie dans cet environnement hostile étaient les quelques crotales qui serpentaient sous les buissons désechés et des lézards aventureux qui espéraient trouver une quelconque nourriture à l'arrière du bâtiment. Parfois, la porte de derrière s'ouvrait, un commis en sortait pour jeter un sac de détritus dans un broyeur à ordure. C'était pour eux l'instant fatidique, qu'un morceau vienne tomber par terre.

Sur le parking étaient stationnés quelques véhicules, ceux des habitués. Deux pickups, une Nevada et une moto qui semblait venir d'un ancien âge. En face, une plaine désertique, où la seule chose qui se rapprochait d'une silouhette humaine était ces cactus déformés, résidants sans vie dans ce pays de mort.

Loin des villes où les bobos s'engraissent devant un programme TV, émissions programmées pour déprogrammer l'humain, c'était là où la vie avait fui avec hâte pour se retrouver vivant et libre, dans cet amas de poussière et de cailloux. Eux au moins s'ils se retrouvaient au fond d'une botte, il y avait toujours moyen de s'en débarrasser.

Enfin, c'est ici que ce gamin, dit "Johnny", s'est ainsi retrouvé. Afin de se débarraser des comptes à régler, des ennuis à ressasser et des souvenirs à enterrer. S'il était violent, il aurait été emprisonné, accusé d'être un homme violent avec mépris des femmes, un machos attardé à enfermé.

Mais Johnny n'était pas un violent.

S'il avait eu du caractère, on l'aurait laissé en bas de l'échelle, avec l'écriteau "Chien brayard", comme un pauvre type qui croit tout savoir, par peur d'être dangereux pour ceux qui avait déjà une place bien disposée.

Mais Johnny n'était pas un colérique.

S'il avait eu l'idée d'exposer ses idéaux, on l'aurait fait passer pour un fantaisiste conservateur, voulant la paix au lieu de la guerre, mais la mode d'aujourd'hui étant de provoquer les conflits au nom de la paix ou d'établir des idéologies fantasques déformant l'humanité, Johnny aurait été lapidé en place publique pour balpshème contre les blasphèmes.

Alors Johnny n'a rien dit.

Oui, Johnny a fuis tout ça, ce monde bancale qui se croit droit et juste, ce monde aveuglé par son orgueil et s'étouffant dans sa propre démesure. Avant de devenir victime accusée de toutes les culpabilités, il a enfourché son destrier et est partit au plus loin que la route pourra lui permettre, espérant que sa vie s'arrêtera lorsque l'asphalte laissera sa place.

Le soleil était là, se moquant de cet individu. Johnny s'en foutait royalement, car là où il était, un astre aussi puérile n'était que bon à s'enorgueillir de sa place dans le ciel. Il souleva la bâche poussiéreuse qui recouvrait sa moto, enjamba celle-ci et la démarra. Il fouillaune des poches de son blouson en cuir et en sorti une paire de lunette noire. Alors qu'il commençait à reculer pour reprendre sa route, un bolide rouge déboula en trombe dans un nuage se poussière, comme si tout le désert avait décidé de le suivre.

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