Chapitre 24 - Partie 1 (/!\ Scène explicite)

5 minutes de lecture

Quand je sors, je tends le bras vers ma serviette attitrée depuis mon arrivée et je quitte la pièce, laissant Zed à son rasage. Je me sèche et avance lentement vers le canapé. Je sors une culotte en dentelle noire de ma valise et mon regard se pose sur le t-shirt de Zed que j’ai retiré tout à l’heure. Je le saisis, l’enfile sans tarder ainsi que ma lingerie. J’aime ce t-shirt, pour l'odeur qu’il garde - celle douce et chaude de Zed -, mais aussi parce qu’il me couvre juste ce qu’il faut et laisse entrevoir tout le reste.

Puis je me dirige vers la cuisine, curieuse de découvrir ce que Zed a bien pu ramener de son “opération courses” en mon absence. Je commence à fouiller dans le frigo, distraite, concentrée uniquement sur l’idée de combler ce vide délicieux qui suit toujours les efforts bien dosés.

Soudain, la porte de la salle de bain s’ouvre et Zed se tourne vers moi. Je le sens approcher avant même que sa main ne se referme sur le bas de “mon” t-shirt.

  • C’est con… Mais j'adore te voir porter ce truc, murmure-t-il.
  • Ah bon ?
  • Ouais. Ça dit que tu es à moi.

Il dit ça sans détour, avec cette forme de possessivité tranquille, presque inconsciente, mais traversée d’un éclair plus sombre — un soupçon de domination. Ce sous-texte instinctif, involontaire, réveille mes instincts insolents.

Cette dynamique entre nous, à peine esquissée hier, prend forme peu à peu : le duel mental, l’escalade émotionnelle, la confrontation maîtrisée… Un vrai jeu du chat et de la souris.

  • A ta place, j’en serai pas si sûr. Va falloir me le prouver, je rétorque.

Je le dis avec légèreté mais je ne le quitte pas des yeux, guettant la moindre réaction. Elle ne se fait pas attendre : une contraction de sa mâchoire, un infime raidissement de ses épaules, et une inspiration, plus profonde que les autres.

Le silence s’installe, pas long, mais juste assez pour que je sente une pointe d’hésitation m’effleurer, pour que je me demande si je l’ai froissé sans m’en rendre compte. Il finit par marmonner, d’une voix basse, sauvage :

  • Quand t’es comme ça… J’ai juste envie de te bouffer.

Il n’a pas quitté la partie, il y est même pleinement et sa réponse, loin de me calmer, m’incite à aller plus loin, à tester encore, à vérifier s’il est prêt à me contenir, s’il est capable de me suivre là où tant d’autres ont fini par lâcher prise.

  • Et qui te dit que je ne le fais pas exprès ? je le taquine davantage.

Son regard se durcit, ses yeux se plissent, mais ce n’est pas de la colère, plutôt une concentration aigüe, comme s’il cherchait à déchiffrer un mystère, comme s’il tentait de mettre au point une image trouble. Tout son corps se met à l’écoute. Il se redresse à peine, ajuste son centre de gravité naturellement, et je perçois dans ce léger recentrage toute la vigilance qu’il concentre sur moi, sur mes gestes, mes intentions.

Son torse se tend dans ma direction, non pas dans un mouvement franc, mais dans une sorte d'inclinaison automatique, qui me signale qu’il capte chaque inflexion, chaque nuance. Il me lit, et pas seulement à travers ce que je dis, mais dans la posture, le ton, l’espace que je laisse. Son silence, loin d’être un recul, devient une réponse en soi — un moment suspendu où il me jauge, m’évalue, avant de décider, en silence, comment il va jouer la suite.

  • Tu aimes jouer avec le feu ?
  • C’est le problème quand on a de quoi calmer ses brûlures, j’assure du tac au tac en agitant les doigts. Ça rend… audacieuse.

Il me fixe alors, comme s’il venait de découvrir un secret précieux, un trésor jusque-là bien caché.

  • Impertinente aussi, souligne-t-il.
  • Ça te gêne ?

Je n’ai connu aucun homme à l’aise avec ce rôle, problème d’ego, de codes ou juste de confort. Ils finissaient par craquer, lâcher prise, me laissant seule avec mon désir inassouvi. Pour moi, la seule façon de perdre réellement, c’est de ne pas jouer - et j’ai terriblement envie de jouer avec lui, s’il est partant.

  • Absolument pas. Je vais juste devoir me montrer… inflexible. Sévère.

Sa main remonte sur ma nuque, s’enroule dans mes cheveux et tire, juste assez pour m’obliger à basculer en arrière, fuir la tension sans rompre le lien. Je suis aux anges : il ne semble pas perturbé le moins du monde - il lit entre les lignes, voit derrière mes mots, décode mes provocations comme des appels, reconnaît les règles sans qu’elles soient formulées, et il joue avec plus de finesse que ce à quoi je m’attendais.

  • Essaie donc, je roucoule. Je suis une mauvaise graine.
  • Je ne vais pas essayer. Je vais réussir.

Il se penche sur moi, s’emparant de mes lèvres avec ce mélange parfait de fermeté et de tendresse qui m’excite sans compromis. Je referme doucement les dents sur sa lèvres inférieure, une morsure dérisoire, juste de quoi donner l’illusion que je veux inverser le rapport de force, pour le contraindre à prendre des mesures.

  • Va sur le lit que je te bouffe !
  • Hum… Sévère mais si conventionnel, je le provoque. Moi qui pensais que tu me prendrais à même le comptoir…

Son regard pétille, mais reste ancré, stable, et le mien glisse plus bas, là où son désir se devine déjà, gonflé par nos échanges — visible, palpable, vibrant sous le tissu. Et, cerise sur le gâteau, il suit encore mes mots, mes réparties, sans se perdre, sans se défaire. Il garde le cap, ne se précipite pas, il ne rompt pas le fil, au contraire, il tire doucement dessus, tente de reprendre la main :

  • Méfie-toi, à me chauffer comme ça… Je vais atteindre mes limites.

Je glisse la paume sur sa cuisse, remonte lentement jusqu’à la chaleur dense qui pulse sous le tissu, et dans un souffle à peine audible, je murmure :

  • Non… Avec moi, tu vas devoir les repousser.

Je n’ai même pas le temps d’anticiper que déjà, je me retrouve hissée sur le plan de travail, le corps un peu secoué par la vitesse du geste, mon coeur et ma respiration s’emballent. Pourtant, il ne se jette pas sur moi, il s’approche avec une précision sadique, trop frustrante pour être innocente, une lenteur qui ne doit rien à l’hésitation.

Il me frôle, m’explore, me cartographie du bout des doigts, remontant mes jambes, épousant mes cuisses, dessinant mes hanches comme s’il s’agissait d’un territoire à conquérir — lentement, stratégiquement, jusqu’à ce que ses paumes atteignent le galbe de mes seins, qu’il chatouille à peine, assez pour m’enflammer, pas assez pour m’apaiser.

L’envie me brûle, me consume, et je sens la rébellion s’infiltrer dans mes gestes — mes mains s’égarent vers sa braguette, trouvent son sexe dur et vibrant sous la fermeture, et je referme mes doigts glacés dessus avec une fermeté presque insolente, bien décidée à lui rendre sa propre tension. Il frémit, à peine, juste un frisson, puis m’embrasse sans dévier de son rythme — ni dans la bouche, ni dans les gestes.

Une de ses mains s’ancre autour de ma poitrine, l’autre revient sur ma cuisse, la couvre, la possède, puis remonte, se frayant un passage entre ma peau et la dentelle qui m’enserre encore. Il me caresse à travers le tissu, joue sur le bord du supportable, glisse un doigt sous la couture, et vient se faufiler entre mes lèvres humides, plus que prêtes à l’accueillir. Mais là encore, il garde ce même tempo lent, dosé, presque cruel, qui me fait chavirer plus que toute précipitation.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire YumiZi ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0