Prologue

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Le fil rouge.
Akai Ito.
Le vieillard sur la lune.
Le souffle d’un nom gravé dans une étoile…

Depuis que les humains lèvent les yeux vers le ciel, ils racontent des histoires d’âmes qui se cherchent.
Des récits brodés de lumière et de silence, où les liens entre les êtres défient les lois du temps, de la distance et de la raison.

Au Japon, on croit qu’un fil rouge, invisible et indestructible, relie deux petits doigts — ceux de deux âmes destinées à s’aimer.
Il peut s’emmêler, se tendre à s’en rompre presque… mais jamais il ne cède.
Il attend. Il guide. Il unit.

En Chine, on chuchote qu’un vieillard immortel, assis sur la lune, sculpte des figurines à l’effigie de futurs amants.
Des œuvres délicates qu’il laisse sécher sous l’éclat pâle de l’astre.
Parfois, des fissures se dessinent. Mais elles ne sont jamais fatales.
Elles racontent simplement les chemins escarpés que l’amour emprunte pour mieux renaître.

D’autres peuples évoquent des cœurs séparés à la naissance, condamnés à se retrouver.
Des moitiés d’âme qui résonnent au moindre frôlement.
Des regards qui se souviennent sans jamais s’être croisés.
Partout, à travers les âges, l’amour est peint comme une force douce et féroce, fragile mais éternelle.

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Dans notre monde, ces mythes sont devenus lois.

Depuis près de cinq siècles, le lien amoureux n’est plus un simple espoir laissé au hasard.
Il est un pilier, une vérité officielle, une institution magique.
Chaque nouveau-né fait naître un dossier dans la Tour de l’Oracle — une tour ancienne, scellée par les plus vieux enchantements.
Personne n’y entre. Personne ne sait vraiment comment les archives se remplissent.
Mais elles sont là. Intouchables. Incontournables.

À l’intérieur, un nom.
Un seul.
Celui de l’âme sœur.
Celui ou celle vers qui tout conduit, même les errances, même les silences.

À l’âge de vingt-trois ans, il est légalement exigé d’être uni à cette personne.
Pas de détour. Pas d’échappatoire.
Le lien ne peut être ni ignoré, ni rejeté. L’amour véritable n’est pas un choix : c’est un devoir.

Et pour ceux qui possèdent des dons magiques, l’exigence est encore plus stricte.
Dès leurs dix ans jusqu'à leur vingt-cinq ans , ils doivent avoir rejoint l’Académie, y apprendre à canaliser leur pouvoir, à comprendre leur lien… à s’y soumettre.
Être né sorcier est un privilège, mais aussi une chaîne.
Car un pouvoir sans lien est jugé instable. Dangereux.

Dans cette société où tout est régi par les lois du cœur et de l’énergie, refuser son destin, c’est risquer bien plus qu’un chagrin d’amour.
C’est être traqué. Condamné. Oublié.

Et pourtant, certains osent encore défier l’invisible.

Certaines âmes s’égarent loin du chemin tracé.
Certaines vérités se perdent entre les lignes dorées des dossiers.
Et certaines histoires commencent là où elles auraient dû s’arrêter.

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