Âmes en quête
Claquement de deux coups de fusil et, par-delà la haie, on devine les chiens aux abois, un lièvre stoppé net dans sa course en dératé, une perdrix à tire-d’aile ou le dernier souffle d’un chevreuil. On suit le chemin fait de gadouilles, vignes, vallons et sentiers, jogging régulier et bienfaisant au corps, à l’esprit et, va savoir, à l’âme. Les orteils savent par cœur le dénivelé. Quant à l’esprit, il se laisse aller, d’une foulée l’autre. Là-bas, dans les fourrés, plumes et poils se tiennent aux abris. Ici, le chemin débouche sur le hameau dit de la Noue. Google, qui sait tout sur tout, y compris sur les tanières de nos arpents d’antan, m’apprend que le nom est hérité du gaulois nauda qui signifiait la prairie humide ou le marécage. Et là, je vois ce panonceau comme une promesse devant cette maison située à 1 kilomètre du village comptant 1 800 âmes : ici, une aide pour un accompagnement à l‘éveil du corps, des sens et de l’âme. Pourquoi cela sonne-t-il d’abord comme une incongruité ? Tout est si calme et reposant alentour, un air de chasse, pêche, nature et tradition. Réflexion faite, la perte de sens est générale. Peut-être est-elle-même plus prégnante dans un paysage désert. Faudrait voir ce qu’en pensent ceux qui giboient à l’heure où l’église est vide.

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