Chapitre 22

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Je suis sorti de la voiture comme si j’avais le diable aux trousses. J’ai suivi Riley jusqu'à sa chambre et nous voilà, l’un en face de l’autre, en faisant plus aucun geste. Je n’ose même pas bouger et j’ai l’impression que lui non plus. Je ne prends même pas la peine d’observer sa chambre. Pourtant, c’est la première fois que j’y rentre. J’ai déjà travaillé dans son salon mais jamais encore je n’étais monté ici. Elle doit être à son image, organisée et chaleureuse. Mais je suis bien trop occupé à le regarder pour m’en rendre compte.

Son odeur est tout autour de moi et ça ne fait qu’augmenter mon excitation. Parce que je n’ai pas peur de le dire. Je suis excité … et aussi totalement apeuré. Je ne sais pas ce que je dois faire et j’ai peur de faire quelque chose de mal, quelque chose qu’il n’aimerait pas ou qu’il ne voudrait pas. Je n’ai pas envie de le blesser d’une quelconque manière alors mon corps reste tétanisé par le doute.

C’est finalement lui qui fait le premier pas. Il ferme le verrou de sa chambre et s’avance vers moi. La température ne fait que monter et j’ai l’impression que les battements de mon cœur sont assourdissants.

— Est-ce que je peux t’embrasser ? me demande-t-il.

Les mots ne parviennent pas à passer mes lèvres. J’hoche alors rapidement la tête de haut en bas avant d’accueillir son corps contre le mien, sa bouche sur la mienne. Je ferme les yeux et ne peux empêcher mes mains d’agripper son t-shirt. Il est encore trop loin de moi, je le sens dans tout mon être, il faut qu’il se rapproche encore plus. Je décolle légèrement des siennes pour lui demander la permission de lui retirer ce tissu inutile. Dès que j’ai son aval, je lui intime de lever les bras et lui enlève son haut, emportant le mien dans la foulée.

Là, maintenant, tout est beaucoup mieux.

La peau de son torse tout contre le mien, j’ai l’impression que nos cœurs battent à l’unisson. Leurs battements sont surtout affolés et son souffle tout contre le mien me fait frissonner. Je n’ai jamais ressenti autant de choses en même temps. C’est comme si la moindre sensation était amplifiée.

Sa main se pose derrière ma nuque pour m’embrasser, tout doucement comme s’il avait peur de me faire fuir. J’attrape l’avant de son pantalon et l’attire vers moi. Là, c'est moi qui crains de le faire fuir, mais j’ai besoin de plus de contact. Et lorsque nos bassins se rencontrent, nous gémissons en chœur. Mes yeux se ferment sous l’effet du plaisir et le baiser s’approfondit.

Dans un ballet qu’elles ont déjà joué des centaines de fois, nos langues se cherchent, nos dents taquinent nos lèvres et nos souffles s’entremêlent. C’est beaucoup trop bon pour que l’on s’arrête. Pourtant, Riley finit par stopper le baiser. Ses lèvres frôlent les miennes sans jamais y revenir. Haletant, il laisse glisser ses mains le long de mes épaules, de mes bras avant de se poser sur mes hanches.

— Dis-moi que je peux tout te retirer ? Dis-moi que je peux te découvrir sans barrière et voir encore et encore à quel point tu es beau.

— Vas-y, je lui murmure à bout de souffle.

Ses doigts viennent se poser sur la ceinture de mon pantalon pour la défaire. Il prend son temps, comme s’il savourait chaque frisson que la proximité de ses doigts provoque. Je sens mes jambes trembler et prête à céder sous mon poids et surtout sous le poids de tout ce que je ressens. Et nous avons uniquement retiré nos hauts et échangé quelques baisers. Qu’est-ce que ça sera une fois qu’il m’aura dans le plus simple appareil ? Et lorsqu’il sera nu lui aussi ? Est-ce que mon cœur continuera à battre ? Est-ce que j’arriverai toujours à respirer ou l’air me manquera-t-il ?

Un bruit se fait entendre et un coup d’œil me permet de voir ma ceinture échouée au sol. Le bouton de mon pantalon est enlevé et la fermeture baissée. Je sens alors les mains de Riley se rapprocher de mon érection. Je suis au bord de l’implosion … voire de l’explosion. Mais alors que je crois qu’il va me toucher, il s’écarte légèrement et continue à m’enlever mon pantalon. Je le sens glisser le long de mes jambes et termine moi-même de le retirer ainsi que mes chaussettes et chaussures.

Me voilà maintenant en caleçon face à Riley. Peut-être que ce n’est pas la première fois, je ne le sais plus, mais pour le moment, j’ai beau être très excité, me retrouver aussi peu vêtu me gêne. Je ne sais pas comment réagir, comment agir, quoi penser de tout ça. Est-ce qu’il me trouve … beau comme ça ?

Ses mains se posent sur mes joues et ses lèvres viennent embrasser à nouveau les miennes. Je me laisse porter par ce baiser qui me réconforte, me rend seconde après seconde un peu plus confiant.

— Tu es beau, me souffle-t-il.

Et ses mots me suffisent à faire envoler mes doutes pour le moment. Je lui plais. Je pouvais en douter avant, mais maintenant, il me parle avec tellement de douceur, avec tellement de désir dans la voix que je dois me rendre à l‘évidence. Il me trouve beau et je lui plais. Il est attiré par moi et je ne sais pas ce que j’ai fait pour mériter ça.

Ses mains se posent sur l’élastique de mon caleçon. Je tressaille.

— On n’est pas obligé, me chuchote Riley. On est bien comme ça pour le moment. Lorsque tu seras prêt, on ira. Lorsque nous serons prêts, tous les deux, nous avancerons.

J’hoche la tête et l’embrasse pour le remercier. Il est vraiment parfait. Les yeux plongés dans les siens, je pose à mon tour ma main sur le bord de son pantalon. J’attends le moindre signe qui me dirait qu’il ne veut pas que j’aille plus loin, mais il n’y a qu’un sourire qui apparaît sur ses lèvres. Ses mains accompagnent les miennes dans la descente de son vêtement, le laissant à son tour en sous-vêtement devant moi. Lui aussi, il est beau. Mais ce n’est pas une surprise. Il est beau à chaque fois que je le vois.

M’attrapant par l’avant de mon caleçon, Riley me tire vers lui. Collé à lui, mon corps entre dans une nouvelle phase d’ébullition. Mes jambes ne tiennent plus et j’essaye tant bien que mal de me retenir à ses épaules. Ses mains dans mon dos avant de se poser sur mes fesses, me rapprochant alors de lui. Un gémissement sonore sort de manière incontrôlable de ma bouche, accompagné par un de Riley. Je crois que le plaisir de Riley est la plus belle musique que j’aie pu écouter. L’entendre me donne juste envie de le faire gémir de plaisir encore et encore.

Mon bassin ondule doucement, provoquant une friction entre nos deux sexes érigés. Nos sous-vêtements sont de trop et je crois que Riley pense comme moi puisqu’il me murmure quelques mots, une demande pour enfin m’avoir nu contre lui. J’en ai envie moi aussi. J’ai toujours cette part d’appréhension en moi, mais j’ai actuellement envie de me retrouver dans le plus simple appareil tout contre mon mec.

Et … hmm … c’est encore meilleur.

Doucement, Riley me guide vers son lit. Il m’attrape par la main, me tire à lui et s’allonge sur le matelas sans jamais me quitter des yeux. L’étau sur ma main se desserre pendant qu’il se positionne plus confortablement sur le lit. Il me laisse le choix. Si je ne veux pas m’installer dans ce lit, j’ai le droit de ne pas y aller. Mais si au contraire, j’en ai envie, je peux aussi le faire.

Mais ma décision est prise. Je monte sur le lit et m’installe à califourchon sur les cuisses de Riley. Lentement, je penche mon torse au-dessus du sien jusqu’à le toucher, lui et tout le reste du corps de Riley. J’approche mon visage du sien, mes lèvres des siennes mais sans jamais m’y poser. Je les frôle avant de commencer à bouger mon bassin contre le sien. Ses soupirs caressent mes lèvres et je peine à garder les yeux ouverts tant son plaisir décuple le mien.

C’est bon. Beaucoup trop bon. Je ne sais pas comment les gens font pour rester vivant après ça. Pourtant, nous ne sommes qu’à ce qu’ils appellent plus communément les préliminaires. Mais en quoi ce qu’on fait est des préliminaires ? C’est du sexe, simplement. C’est de la luxure, des gémissements, des contacts et des mots. Et j’adore ça.

Ses mains se posent à nouveau sur mes fesses et les compriment avant de m’intimer à bouger plus. Je souris contre les lèvres de Riley avant de l’embrasser et d’accélérer le mouvement. Mes doigts serrent le drap recouvrant le lit, de chaque côté de la tête de Riley. Nos regards sont plongés l’un dans l’autre, pourtant, je doute que même si l’on se voit, on se regarde réellement. Le plaisir devient trop fort et tout commence à devenir flou.

Je pose une main sur son torse et la fait glisser lentement vers le bas. J’ai envie de le toucher, plus. C’est comme un besoin vital que je veux assouvir maintenant. Je commence par son torse, le contour de ses muscles, de ses tétons, de son nombril, je découvre à chaque centimètre parcouru, une zone plus sensible qu’une autre. Je continue ma descente.

— J’ai envie de te toucher … là, je lui dis en passant ma main juste à côté de nos érections. Dis-moi que tu le veux toi aussi. Dis-moi que tu as envie que je nous prenne en main, que je nous amène jusqu’au point de rupture. Je veux sentir ton sexe palpiter contre ma main alors que je te regarderai perdre pied sous la force du plaisir. Je veux te faire du bien, alors dis-moi que toi aussi tu le veux.

Je ne me reconnais plus. Je n’arrive pas à croire que ce soit moi qui lui aie dit tout ça. Mais j’en ai besoin … j’en ai envie. Je veux le sentir au plus près de moi. Et j’ai beau ne pas me sentir prêt pour aller plus en profondeur, je veux lui apporter le plus de plaisir possible et je veux être sûr que c’est ce qu’il veut aussi, qu’il m’accorde le droit de le toucher et de lui faire perdre le contrôle de son propre corps.

— Si tu continues à me parler comme ça, je vais venir sans que tu fasses quoi que ce soit d’autre. Touche moi … et laisse-moi le faire aussi.

J’hoche la tête avec un énorme sourire avant de laisser ma main atteindre son but. J’attrape l’érection de Riley et reste momentanément perplexe. La sensation est bizarre mais en même temps, ce genre de proximité me paraît familière, comme si ce n’était pas la première fois que nous étions dans cette position. Instinctivement, je sais même ce qu’il aime, de quelle manière je dois bouger mes doigts pour le rendre fou.

Mes pensées sont cependant rapidement coupées par la main de Riley qui vient à son tour pour attraper nos deux verges. Il démarre alors un mouvement ample et lent. Je sens dans sa poigne qu’il sait ce qu’il fait. Lui aussi, même si on a tout oublié, semble se souvenir de ce qu’il doit faire. Il sait quel baiser me coupe le souffle, quelle parole fait augmenter mon plaisir, quel geste pour me faire décoller.

Il brouille mes sens et je suis au bord du précipice. S’il continue encore un peu, je vais jouir et il le sait. D’un coup de hanche, il échange nos positions. Installé au-dessus de moi, entre mes cuisses, il reprend en main nos érections. Ses gestes se font plus rapides, plus saccadés aussi et je sens que lui aussi atteint sa limite. Mon bassin se décolle du matelas et ondule comme il peut contre celui de Riley, intensifiant encore plus le contact de nos sexes entre ses doigts.

Mes mains plongent dans ses cheveux et je l’attire jusqu’à moi pour un dernier baiser avant la jouissance. Nos langues dansent l’une contre l’autre avant que ses dents viennent prendre ma lèvre inférieure entre elles. Il la tire lentement, me faisant gémir encore un peu plus, puis replonge vers moi.

— Je crois que je vais venir, chuchote-t-il tout contre mes lèvres.

J’ouvre la bouche pour lui dire que moi aussi mais trop tard. Je sens une vague de chaleur envahir mon bas ventre, se propager dans tout mon corps. Pour finalement jaillir de mon érection. Une de mes mains descend jusqu’aux fesses de Riley pour l’attirer encore plus près de mon plaisir alors que la seconde tire inconsciemment ses cheveux vers l’arrière. Et lorsque je le sens jouir lui aussi, j’approche mon visage du sien et pas une seule seconde, ne le lâche du regard.

Si en temps normal, Riley est beau, il est tout simplement sublime dans la jouissance. Les pupilles dilatées et le souffle haletant, je sens ses gémissements se répercuter contre mes lèvres et son corps se tendre contre le mien. Le bras qui le maintenait faiblit et il se laisse tomber sur moi. Son poids m’écrase mais je me sens bien.

Je l’entoure de mes bras et le sers tout contre moi. On essaye de reprendre notre souffle, ce qui ne m’empêche pas de me mettre à rire.

— C’était wow, je lui dis entre deux rires.

— Ouais, totalement wow.

Je ne sais pas à quoi on ressemble actuellement, l’un sur l’autre, nus et transpirants, à rire après avoir joui. On a aucune envie de bouger mais je me sens collant de sperme et n’ai maintenant qu’une envie, aller me nettoyer. Riley finit par se laisser tomber à côté de moi, non sans m’avoir embrassé d’abord, et m’invite à aller me doucher en premier. J’espère juste que ses parents ne sont toujours pas arrivés, sinon, pas question de sortir d’ici et encore moins dans le plus simple appareil.

Jamais encore une douche ne m’avait paru aussi délicieuse. Mes muscles se dénouent doucement sous l’eau chaude comme après une séance de sport intensif et c’est un peu ce qu’il s’est passé. Je me savonne sans pouvoir m’empêcher de sourire comme un idiot. J’ai couché avec Riley et c’était génial. Il est parfait, mais ça, je n’en doutais pas. Je pense que je n’aurais jamais pu trouver meilleure personne pour ma première fois … et même pour mes potentielles multiples premières fois.

Je ne reste pas trop longtemps sous l’eau, même si j’en aurais bien profité encore un peu. Je me sèche rapidement et m’habille avant de rejoindre Riley dans sa chambre. Je me laisse tomber à côté de lui, sur le lit, et pendant quelques secondes, on se regarde. Tout simplement.

Je vois dans ses yeux qu’il est heureux et il semble même plus paisible que tout à l’heure. Il n’en donne pas l’impression, mais tout ce que nous traversons doit lui peser, à lui aussi. Il a même dû être rempli de doutes et de peurs différents des miens. J’aimerais pouvoir le rassurer pour toutes ses craintes mais pour l’instant, je me contente de l’embrasser. Encore. Cette fois-ci, ce sont juste ses lèvres sur les miennes et nos yeux clos. Rien de plus. Rien de moins. C’est doux et pourtant, ça m’apporte autant de papillons dans le ventre que nos baisers de tout à l’heure. Peut-être même plus.

— Bon, moi aussi je dois aller me doucher, me dit-il en se levant. Au fait, ton téléphone a sonné quand tu es parti.

J’attrape mon téléphone et l’allume. Sûrement Reece qui se demande comment s’est passée cette journée. Est-ce que je lui raconte ce qu’on a fait ? Non … non, je ne pense pas. C’est … J’ai un coup de chaud rien qu’en y pensant. Je ne pense pas que ce soit judicieux d’en parler, à moins que je ne souhaite me ridiculiser à force de rougissements et de bafouillages.

De toute façon, loupé. Ce n’est pas Reece qui a essayé de me contacter mais mon frère … et une bonne dizaine de fois. C’est bizarre. Mes parents aussi ont essayé d’appeler et ça, c’est encore plus étrange. J’ai des sms et même deux messages vocaux. J’ouvre d’abord les sms, on verra pour les vocaux plus tard.

Ils sont tous de Jude et plus je les lis, plus je commence à m’inquiéter. Il n’a pas l’air dans son état normal. Il commence par me dire que je suis un frère horrible mais ça, je le sais. Je m’en veux toujours pour tout à l’heure. Puis, il m’envoie des messages qui ont de moins en moins de sens. Il a l’air confus … Il me demande même de le rejoindre parce que finalement, il est encore un peu malade. C’était il y a plus d’une heure. Je me sens mal de l’avoir ignoré.

Je passe aux messages vocaux. Ils ne sont que deux pourtant j’ai reçu un bon nombre d’appels manqués. J’inspire un bon coup et écoute le premier. Il est de Jude et l’heure coïncide avec le moment où j’ai ignoré son appel pour suivre Riley. Je ne l’ai pas encore écouté mais je m’en veux déjà.

Le message commence mais je ne reconnais pas la voix qui parle. Ça m’inquiète et le reste ne va rien arranger.

— Bonjour, commence un gars que je ne connais pas. Je suis avec Jude et il ne va vraiment pas bien. Il a répété votre nom plusieurs fois alors je me suis dit que j’allais d’abord essayer de vous appeler. En tout cas, je ne sais pas ce qu’il a fait, mais Jude est dans un état chelou. Je pense qu’il faudrait venir le chercher.

Il m’explique où ils sont et je suis à deux doigts d’y courir lorsque le second message démarre. Celui de mes parents. Mon père pour être plus précis. Le message est court mais il me glace le sang. Il ne tient qu’en quelques mots. Les pires que j’ai pu entendre un jour.

— Ton frère est au Grand Hôpital. Rejoins-nous-y.

Vraiment les pires.

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