Néosensiphase
Époque : Art contemporain
Philosophie : Réalisme
Émotion : Nostalgie
Contexte social : Conflits mondiaux
Autre art lié : Photographie
Thème : La guerre
Manifeste du Néosensiphase
Dans un monde fracturé par la répétition des conflits, le Néosensiphase choisit l’écriture comme forme première de résistance. Le mot devient trace, preuve, cri silencieux.
Nourri par une philosophie réaliste, ce mouvement s’ancre dans le concret, le témoignage, la mémoire directe des événements. Il refuse le détour par le symbole vide : chaque phrase est un vestige, chaque silence une preuve.
L’émotion dominante est la nostalgie, non comme refuge, mais comme vibration persistante du monde d’avant — celui qui a brûlé, disparu, ou qui continue de tomber sous les balles.
Dans son engagement, le Néosensiphase observe les conflits mondiaux avec la gravité de ceux qui savent que l’histoire bégaie. Il s’inscrit dans un dialogue fécond avec la photographie : ce que l’image fige, le mot développe, creuse, interroge.
Son thème : la guerre. Non pas celle des manuels, mais celle des ruines habitées, des souvenirs qui tremblent encore, des journaux intimes perdus dans les gravats.
Le Néosensiphase n’apporte pas de réponse. Il expose les cicatrices avec lucidité et dignité, et laisse les cendres parler.
"La guerre ne finit jamais — elle s’écrit encore."
Poème – Cendres lentes
Ils sont partis sans bruit,
ni tambours,
ni drapeaux.
Seulement les portes entrouvertes
et l’odeur du pain refroidi
sur les tables vides.
Dans la poche d’un manteau,
un mot plié en quatre :
"Reviens quand tu peux."
Le reste est silence,
fissuré par l’éclat bref
d’une balle anonyme.
Les photographes viendront plus tard,
à pas de loups,
cueillir l’écho des visages
dans les cadres éclatés.
Mais toi,
tu as vu la lumière plier les murs
avant même que le toit ne cède.
Il n’y a pas de cri.
Il n’y a que ce souffle de vent
dans les rideaux calcinés,
et la lenteur étrange
des cendres
qui retombent
en forme de lettres.
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