Chapitre 38 :

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Chez les ennemis, Laurène venait de causer un ravage inégalé. En effet, la lumière se pliait à la volonté de cette dernière. Elle n’avait pas souhaité tuer ses amis la dernière fois, donc la lumière était juste aveuglante. Pour s’enfuir, l’adolescente n’avait pas fait attention à la composition de la lumière, ni penser à aveugler. Surtout qu’elle n’avait pas du tout conscience de cela : qu’elle pouvait modéliser la lumière exactement comme elle le voulait. Cela ne changeait pas que la lumière envoyée par la Liée fut terrible pour le village. En effet, les UV et autres ondes dangereuses tuèrent énormément de personnes. Toutes les personnes présentes dans le centre hors des bâtiments furent décédés. Ceux qui étaient exposés durant un petit moment se retrouvèrent grièvement blessés.

Les chefs des ennemis n’en revenaient pas. Cet événement les laissait furax. Le Doyen se trouvait dans une colère noire sans précédent. Il ne laissait plus rien passer, plus aucune erreur. Intraitable, ceux qui commettaient des fautes se retrouvaient durement sanctionnés. Beaucoup déjà le vivait malheureusement…

La famille Laurewce vivait désormais comme des parias. Les parents et les grands-parents subissaient ce statut alors qu’ils travaillaient pour eux, pour les ennemis depuis des décennies. Ce n’était pas du tout facile à vivre pour eux. Ils se sentaient en marge total de leur communauté. Personne ne les traitait normalement désormais.

Luc, lui, n’avait pas à subir le regard de reproches des gens. D’une part car il avait l’habitude d’être assez mal perçu, mais aussi car il était actuellement menotté dans une pièce sombre. Dans une cellule, Luc avait les jambes pendantes à quelques centimètres du sol, les bras attachés à une poutre du plafond. Ces derniers lui faisaient extrêmement mal : cela faisait quatre jours qu’il se retrouvait dans cette position. À cause de Laurène. Puisqu’il devait veiller sur elle, on le tenait pour responsable de ce désastre. Luc en payait le prix désormais.

Il cracha du sang et releva le tête après avoir entendu le bruit de porte. Éblouie par la lumière artificielle, il se força à laisser ses yeux ouverts qui souffraient de cette décision. Luc avait une lèvre fendue en plus d’un œil au beurre noir. L’ensemble de son corps souffrait le martyr et ses anciens collègues se firent un grand plaisir de décocher un coup de poing en plein visage. Cela rappelait des anciens souvenirs à Luc, quand ses camarades le frappaient alors qu’il n’avait que dix ans. Tous ses mauvais souvenirs avaient refait surface. Toute son enfance qu’il détestait et dont il avait terriblement honte, notamment car il s’estimait comme fragile et faible. Mais cela l’avait forgé aussi et il avait reçu des précieux conseils de ce qu’il considérait comme une mentor, sa meilleure amie, comme une grande sœur ! Il aperçut la satisfaction dans le regard de ses camarades et cela le fit rire. Il trouvait cela minable leurs attitudes, leurs ambitions bien basses.

– Regardez-moi ça, il devient tellement fou qu’il rigole alors qu’il devrait être terrifié. Pas besoin de cacher ta peur, je la vois dans tes yeux. Fais gaffe à ne pas te faire dessus, Luc.

Ce dernier ne comptait pas se laisser faire même s’il demeurait impuissant. Pourtant, il lui cracha à la figure un mélange de glaire et de sang qui dégoûta les autres jeunes Dresseurs.

– Va te faire foutre Eliès. Je rigole juste car vous êtes ridicules. Autant les autres que toi ! Tu cherches à m’intimider ? Triste pour toi, mais cela fonctionnait quand on avait dix ans. Aujourd’hui, je suis plus fort que toi, c’est pour ça que je te battais toujours en duel et que tu avais besoin de ramener tes amis pour faire le poids. Mais crois-moi, je vais te défoncer !

Luc lui balança un coup de pied contre l’entrejambe et son camarade glapit à cause de la douleur. Alors que les autres allaient répliquer, le responsable des formations les stoppa. Même si Luc se retrouvait captif et considéré comme un traître, l’homme l’avait toujours apprécié grâce à ses compétences et à sa loyauté. Les jeunes partirent donc pendant que l’adulte laissa entrer deux autres compatriotes : les parents de Luc. Ce dernier détourna le regard. Ils lui mentaient depuis sa naissance, sur tout, toute sa vie entière n’avait été que mensonge. Garder son calme serait bien compliqué pour le jeune homme.

Sa mère adoptive colla sa main contre une joue de Luc et fit pivoter sa tête vers elle. La femme, les larmes aux yeux, serra fort la main de son mari. Luc se demandait comment elle pouvait jouer si bien la comédie. Comment pouvait-elle lui donner un pincement au cœur ? Elle l’avait élevé, aimé… mais maintenant, Luc ne savait plus si tout était sincère ou seulement par intérêt. Il redoutait que ce soit faux. Elle l’avait élevé, pansé ses blessures, soutenu quand cela n’allait pas… Il aurait voulu croire qu’elle restait toujours de son côté mais la vérité venait d’ébranler cette confiance. Avait-il vraiment compter pour eux ? Sa mère encadra son visage avant de sangloter…

– Ils… ils ne t’ont pas fait trop de mal chéri ? Dis moi, qu’ils ne t’ont pas traité durement.

– Ils m’ont traité comme une personne suspectée de trahison envers son peuple.

Luc culpabilisa directement d’avoir répondu trop sèchement à sa mère. Cette dernière explosa en larmes dans les bras de son mari. Leur fils ne parviendrait pas à les rassurer. La situation demeurait trop grave pour lui. Alors il préféra s’abstenir de toutes paroles rassurantes. Malgré les doutes, il voulait les prendre dans ses bras, lui qui n’aimait pas les contacts physiques. Cela restait ses parents. Il ne pouvait pas rester insensible à eux. Ils semblaient souffrir aussi. Son père le regarda avant de lui prendre la main. Luc s’en voulait de ressentir tout de même de la colère contre eux. Pourquoi ne leur avaient-ils jamais dit qu’il n’était pas leur fils ? Pourquoi n’avaient-ils jamais été honnête ?

– Luc, je sais à quel point tu apprécies l’élue mais…

– Laurène. Elle a un nom. Elle s’appelle Laurène.

– Oui si tu préfères. Laurène, rectifia le Dresseur. Tu es très ami avec elle je le conçois, mais là Luc, tu dois penser à toi. Seulement à toi. Elle n’est plus là pour te défendre et à cause d’elle tu te retrouves dans cet état. Mon fils, que tu la trahisses ou non, cela ne change rien pour elle mais tout pour toi. Tu ne lui dois rien. Elle ne mérite pas d’être protégée après tous les morts qu’elle a causés. Tu comprends, n’est-ce pas ? Cette fille est dangereuse.

– Oui je comprends, assura Luc. Mais je ne détiens aucune information utile pour les chefs. Je te le jure que sinon je l’aurais dis. Tu la penses idiote au point de me révéler des informations importantes pour elle ? Elle n’a rien laisser transparaître, rien dit. Laurène sait se maîtriser et jouer le jeu apparemment. Donc, non, malheureusement je n’ai rien d’intéressant à dire même si j’ai autant que vous envie de lui faire mordre la poussière.

Ses parents paraissaient dépités, mais ils le croyaient sur parole. Luc ne mentait pas : il fulminait contre Laurène pour l’avoir abandonné de la sorte, lui qui n’avait rencontré que deux personnes qui l’aidaient et le comprenaient mieux que lui même. Jamais il n’avait eu une connexion avec quelqu’un à part Laurène. Leur relation lui était indescriptible. Son acte le blessait profondément et il comptait bien obtenir des explications de la jeune fille avant de lui faire payer le prix fort. Élue ou non, cela ne lui donnait pas la permission de jouer avec les autres humains d’une telle manière ! Luc comptait bien se venger. Laurène devait être sanctionnée pour tout ce qu’elle avait fait ici. Et Luc voulait vraiment s’en charger.

Néanmoins quelque chose le perturbait depuis son départ : ce que Laurène lui avait révélé était-il vrai ? Pourquoi lui aurait-elle menti sur cela si elle jouait la comédie ? Il en avait marre, marre qu’on se fiche de lui. Tout le monde se payait sa tête mais lorsqu’elle lui avait tout avoué, elle était si sincère. Elle lui avait semblé si sincère ! Il refusait de croire qu’il ne s’agissait que d’une apparence ! Ses parents avaient toujours réfuté ses doutes.

– Au moins, elle est la seule à avoir été honnête avec moi en me disant la vérité.

– Quoi ? Comment ça ?

– Je sais que je ne suis pas votre fils, bluffa Luc la voix tremblante. Je ne connais pas mes parents, ma naissance reste mystérieuse… mais vous n’êtes pas mes vrais parents. Et je doutais depuis longtemps. Laurène m’a juste tout confirmé.

– Mais, chuchota sa mère. Mais… comment… Comment a-t-elle su ?

La mère adoptive de Luc pleura à chaude larme contre le torse de son mari, aussi ébranlé qu’elle. Luc ferma les yeux, une larme roulant sur sa joue gauche. La Liée avait vraiment été sincère, contrairement à tout le monde, elle ne lui avait pas raconté des balivernes. Mais jusqu’à quel point ? Il fixa ses parents, ceux qui l’avaient aimé et élevé. Il ne les détestait pas mais il ressentait une grande colère envers eux, envers le village, envers Laurène… envers tout le monde !

– Dites-moi la vérité, implora Luc. Qui sont mes parents ? Pourquoi m’avoir adopté ? Je veux juste savoir.

Sa voix se brisa pendant que son père lâcha sa main pour retenir sa femme debout. La femme s’était accrochée à cette famille pour ignorer et oublier le deuil de son fils biologique. Cette famille recrée s’effritait, disparaissait et permettait au deuil d’abattre les barreaux de sa prison. Cette situation restait incroyablement difficile pour elle. Son mari s’occupa donc de fournir des réponses.

– Luc… sache qu’on t’a toujours considéré comme notre fils. Même si on n’est pas relié par le sang rien ne change pour nous. Tu es notre fils. Pour toutes tes questions on ne peut malheureusement pas vraiment te répondre, soupira le Dresseur. On ne connaît pas tes parents. C’est le doyen qui un matin, t’as ramené à nous, tu étais dans ses bras. Au début on ne voulait pas. On était en plein deuil d’Alexandre… et on a vu ta bouille, ton air calme. On ne pouvait pas te laisser, alors on t’a pris.

– Donc… vous ne connaissez pas l’identité de mes vrais parents ?

– Non, j’en suis désolé mon grand. Mais ta mère a dû vivre des choses dures et violentes car tu as été un bébé très calme qui ne pleurait pas. Un bébé qui ne pleure pas… tu sais ce n’est pas banal mon grand. Tout ça pour te dire que seul le doyen et les autres chefs connaissent tes parents biologiques.

Luc ne sut que réponde. Le jeune homme n’avait plus assez de force pour exprimer. Cependant Luc ne leur en voulait plus pour certaines choses. Désormais il devait juste regagner la confiance du doyen. Ses parents attristés repartirent bredouille. Luc avait conscience qu’ils venaient pour qu’il dise tout au doyen après, pour mieux l’amadouer et mieux le manipuler, sauf que le jeune homme faisait attention maintenant car il en avait marre de passer pour un idiot influençable. Ce n’était pas ce qu’il était ! Lui-même savait qu’il était plus que ça. Lui-même savait à quel point il le considérai plus comme un sous-fifre qu’autre chose et il en avait marre.

En fin de mâtiné, juste après qu’on l’ait nourri, ses camarades débarquèrent à nouveau, accompagnés du doyen. Eliès détacha Luc. Le Dresseur se laissa tomber au sol, savourant aussi pour ses bras, le répit qu’il tenait. Il releva la tête vers le doyen qui s’approchait de lui. Il ne le regardait plus comme le petit espoir ce qui fit frémir de peur Luc. Il ne possédait plus cet avantage et cela l’angoissait quelque peu. Le doyen le tira par les cheveux pour qu’il ne rebaisse pas la tête. Les camarades de Luc le maintinrent immobile. Luc retint une grimace et fit face à eux, ses monstres.

– Bien, je pense que tu es disposé à parler maintenant. Quel était le plan de Laurène ?

– Vous pensez vraiment qu’elle me l’a dit ? Si j’avais su, vous auriez été le premier au courant, vous le savez ! Je vous ais toujours écouté ! Je ne l’ai pas laissé filer lorsqu’elle s’est échappée au début ! Je ne sais pas ce qu’elle a en tête ou ce qu’elle a entendu.

Sa réponse bien qu’elle soit la vérité, ne plut pas énormément au doyen qui fit signe aux autres jeunes hommes de se faire plaisir. Ayant prévu le coup, Luc limita les dégâts. Les quatre jeunes l’attaquèrent en même temps. Eliès lui tailladait le mot ‘‘traître’’ sur le bras gauche pendant que deux autres l’immobilisaient. Le dernier s’amusait à lui donner des coups de pieds à l’entrejambe. Luc hurlait de douleurs, les larmes coulant contre son gré au grand bonheur de ses tortionnaires. Luc focalisa toute son énergie pour se redresser. Il balança un coup de pied en pleine tête à celui qui le frappait. Les deux autres s’éloignèrent impressionnés mais surtout intimidés par la rage qui émanait de lui.

Luc ne voyait qu’Eliès. Eliès qui a dix ans le frappait et encourageait les autres à le suivre. Eliès qui l’enfermait des heures dans la douche à l’eau froide des vestiaires en laissant couler, dans l’espoir qu’il se noie. Luc avait pris une première revanche mais il restait marqué à vie. Le Dresseur hurla toute sa rage en envoyant un coup de poing en plein face qui cassa le nez de son ennemi. Il le frappa, encore et encore. Sans lui laisser le temps de répliquer. Jusqu’à ce qu’Eliès finisse à terre, en sang, résistant aux ombres sous ses yeux.

– Espèce de connard ! T’es qu’une horrible personne Eliès. Tu voulais que je crève quand on avait dix ans ? Ce n’est pas le cas et je suis plus fort que toi. Et toutes ses années tu vas le payer, fils de !

La colère qui provenait de Luc surpris tout le monde, lui qui se montrait toujours très calme en société. Mais là, il dérapait totalement. Il continua de le frapper en l’insultant de tous les noms. Et plus il faisait cela, plus sa colère diminua, mais à quel prix ? Il s’arrêta, paralysé au moment où il entendit un craquement. Ses amis se précipitèrent vers Eliès mais il n’y avait plus rien à faire. Avec la nuque brisée, Eliès était décédé sur le coup. Luc cria en voyant ce qu’il venait de faire, il fixa ses mains, atterrés. Il n’avait pas pu faire ça… si ?

Il ne pleura pas la mort d’Eliès. Luc le détestait tellement pour tout ce qu’il avait fait. Il pleurait pour ce qu’il avait commis car contrairement à ses camarades, Luc n’avait jamais tué quelqu’un. Il avait tué un allié. Et la deuxième personne serait Laurène quand il la retrouverait.

D’autres soldats arrivèrent pour évacuer le corps pendant qu’on rattachait Luc. La douleur de ses bras se raviva mais il maintint son regard sur le doyen qui s’avançait vers lui. Suspendu en hauteur, le Dresseur le regardait de haut mais le vieil homme faisait toujours aussi peur.

– Et tu ne sais vraiment pas où elle a pu aller ?

– Puisque je vous dit qu’elle ne m’a pas parlé de son plan… et vous, de quoi discutiez-vous avec elle ?

– On parlait de la prophétie et de notre voyant la dernière fois.

– Eh bien vous avez trouvé, répondit sarcastiquement Luc.

– Comment ça ?

– Cette fille, c’est une éponge. Elle absorbe toutes les informations et en plus de cela, elle en veut toujours plus. Si vous lui avez révélé l’emplacement du doyen, je pense qu’elle est allée lui faire un petit coucou.

Cela paraissait évident pour Luc qui connaissait Laurène, qu’elle irait là-bas. Le vieillard écarquilla les yeux avant de sourire : maintenant, il avait une piste ! Alors qu’il s’éloignait sans un mot, Luc comprit qu’il ne comptait pas le libérer. Il décidait de le laisser comme cela même si Luc lui avait toujours été fidèle, même s’il venait de lui donner une piste afin de retrouver la Liée. Alors le jeune Dresseur hurla :

– Je sais que vous êtes le seul à connaître l’identité de mes parents ! Qui sont-ils ?

Le chef du village ennemi s’immobilisa avant de retourner sur ses pas, le visage si près du torse de Luc. Il semblait perdre de son calme et de sa confiance habituelle : quotidiennement, il contrôlait les situations à la révélation près. Actuellement, cela n’était plus le cas, la situation se libérait peu à peu de son emprise. Le doyen le sentait et cela l’inquiétait de plus en plus. Et que Luc soit au courant… c’était le pompon !

– Ils te l’ont dit…

– Laurène me l’a dit et ils m’ont dit que vous étiez le seul à détenir la vérité, corrigea Luc. Et je l’ai appris par moi-même que je suis une des trois personnes de la prophétie avec Laurène. Mais en quoi mes origines sont-elles importantes ? Qu’avez-vous fait il y a quasiment 22 ans ? Pourquoi sont-ils morts ? Que leur avez-vous fait ?

Désarçonné par les révélations du jeune homme, le vieillard ne répondit pas. Aucun son ne traversa sa bouche. Le vieux Dresseur partit de la prison sans fournir aucune explication à Luc qui criait rageusement. Le jeune homme savait qu’il n’aurait pas vraiment d’explication mais il avait quand même espéré, résultat : il ne connaissait pas l’identité de ses parents et en plus il restait frustré ! Ils ne comptaient pas le libérer. Le jeune homme se demandait donc comment il allait pouvoir s’en sortir. Il devait trouver une solution.

La journée se rapprocha plus de l’éternité pour Luc. Ils ne le soignèrent même pas. Ils le laissèrent comme ça, accroché tel un malpropre. Il redressa la tête et aperçut un individu débarqué. Habillé tout en noir, un masque et la capuche rabattue. Ils n’avaient pas réussi à le tuer comme espéré. Le Dresseur soigna les blessures de Luc qui le regardait outré.

– Vos yeux… je les connais. Qui êtes-vous ?

– Ça n’a pas d’importance.

– On se connaît, insista-t-il.

– On se connaît, confirma l’inconnu.

Et il ne rajouta rien de plus, ce qui frustra le jeune homme. Lorsque Luc fut soigné, il le détacha avant de l’aider à se relever. Luc ne l’attaqua pas mais il ne comprenait pas ce que lui voulait cette personne et pourquoi elle lui apportait de l’aide.

– C’est le doyen qui vous a dit de me libérer ? Ou l’autre camp ?

– Je n’agis que selon mes propres règles. Que selon mes propres intérêts. Je suis un homme libre.

– Et quel est votre intérêt de m’aider à sortir d’ici ? La prophétie ?

L’individu ne répondit pas mais l’entraîna avec lui. Luc ne contesta pas, il n’avait plus rien à perdre à suivre l’individu. Il l’emmena hors des prisons et ils marchèrent une bonne heure dans la forêt. Plus ils s’éloignaient du village, plus Luc se sentait apaisé. Ils ressortirent dans des prés où il y avait des vaches. Un dragon aux écailles noirs, aux ailes de chauve-souris et une queue récemment brûlée : un dragon de feu, celui de Luc.

– On fait quoi maintenant ?

– Je vais te déposer au campus nord. Mes contacts t’aideront à t’intégrer.

– Je… je suis navré, mais tout de suite, je ne peux pas, affirma Luc. Je dois retrouver l’élue. On a des comptes à régler.

L’individu, étrangement ne s’y opposa pas même si cela chamboulait ses plans.

– Avant, je voudrais savoir pourquoi vous m’avez sauvé. Avec qui êtes-vous ?

– Je ne suis avec aucun groupe. Je suis un solitaire, rien de plus. Je t’ai sauvé, car il y a longtemps, j’ai promis à ta mère de veiller sur toi et de te protéger. Alors même si je ne peux pas toujours car je suis débordé, j’essaye de la tenir au maximum.

– Quoi ? Vous connaissez ma mère biologique ?! s’écria Luc en s’avançant.

– Pas vraiment. Juste le temps d’une promesse avant qu’elle parte. Je ne l’ai plus jamais revu depuis. Je ne suis pas le mieux placé pour te donner les réponses. C’est pourquoi il faut que tu ailles vers les campus. Quand tu seras intégrés, ils feront le lien facilement.

– Mes parents étaient du côté du gouvernement… comment ai-je pu finir avec eux alors ?

– Ça… seuls tes parents et leurs proches t’expliqueront.

– J’ai attendu presque 22 ans. Je peux patienter un peu. Actuellement je prends cap dans les Pyrénées pour retrouver Laurène. Vous allez m’y empêcher ?

– Tu es majeur. Personne n’a à décider à ta place. Cependant je te conseille de ne pas commettre de bêtise. Tu vois ce que je veux dire ?

– Oui, mais je ne peux rien vous garantir…

– Alors bon voyage jeune homme ! Et réfléchis bien pour prendre les meilleures décisions possibles car j’ai le sentiment que tes choix vont certainement déterminés la dernière ligne droite. N’entraîne pas le monde à sa perte.

– J’essayerai, assura Luc.

Le jeune homme commençait à monter sur son dragon. Il jeta un regard au mystérieux individus qui le fixait. Luc se pinça la lèvre.

– A quoi elle ressemblait ma mère ?

– C’était une jolie jeune fille. Plutôt jeune pour être enceinte mais malgré tout ça n’avait pas l’air d’être une mauvaise chose pour elle… tu as ses cheveux.

Un bruit d’explosion retentit et un artifice rouge s’éleva dans le ciel noir : le signal d’évasion. L’absence de Luc avait été signalée ! Ce dernier monta son dragon et l’animal monta dans le ciel. Luc passa devant le village et sourit en voyant le village en ébullition. Ils ne le retrouveraient pas et cela le satisfaisait encore plus. Il vérifia bien que l’individu lui avait rendu ses poignards, il en aurait besoin.

Il ne pouvait pas laisser Laurène s’en tirer comme cela. Il lui ferait payer.

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