Chapitre 31 (2) - Shame on you !

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Barbara s'était assise à une table près du radiateur, à l'entrée du café. Elle portait un pull en laine évasé, un collier de grosses perles, une robe de velours et des bottes en cuir. Elle rejeta ses cheveux en arrière, avec un stylo à plume à la main, pensive. Elle prit son temps pour ajouter une dernière phrase à sa lettre, plia les trois feuillets et les glissa dans une enveloppe. Elle en lécha délicatement les rabats afin de la sceller définitivement. Les yeux fermés, elle appliqua un léger baiser sur le papier. Le courrier partirai dans les prochains jours pour la Russie. Elle imaginait déjà ses parents, assis autour de la table de leur cuisine, ouvrant religieusement l’enveloppe, sa mère faisant la lecture à voix haute à son mari. Celui-ci attentif à ce que sa femme lui révélerait de la vie de leurs deux filles.

Soudain, elle vit Rickie s'asseoir à sa table. Ses yeux remplis d’amour laissèrent place aux reproches.

- Tu exagères quand même. Cela fait plus d'une semaine que tu ne m'as pas donné de nouvelles. Shame on you ! Même Lucas n’a rien voulu me dire. Pourtant, je sais quand il ment celui-là, il ne peut rien me cacher, comme à toi d’ailleurs.

Rickie savait que Barbara ne pourrait pas lui en vouloir longtemps. Ce n’était pas dans son caractère. Elle rangea son stylo plume et l’enveloppe dans son sac.

Lorsque Rickie eut finit de lui raconter, dans les moindres détails, ce qui s’était passé chez Marc, Barbara resta un moment interdite.

- I don’t believe it ! Je sais que tu as fait ce que tu as pu. Mais quand même, Marc avait une arme à feu ! La situation aurait pu être pire. Et si Lucas n’était pas intervenu ? Je comprends mieux pourquoi il m'évitait depuis quelques jours.

Rickie était au bord des larmes.

- Je ne sais pas si tu mérites le cadeau que je t’ai apporté.

Lorsqu’il ouvrit le paquet, il reconnut le livre de photographies de Frank Lloyd Wright dont il aimait le travail. Encore un grand architecte américain que Marc lui avait fait découvrir. Il ne put s’empêcher d’avoir les larmes aux yeux, mais de joie cette fois-ci.

- Tu as fait une folie, comment pourrais-je te remercier ma chère Barbara ?

- Tu veux me faire vraiment plaisir ? Alors soit heureux Rickie ! dit-elle avec son sourire habituel.

Ils commandèrent un deuxième café que Marie vint leur apporter.

- Bon sinon, pour changer de sujet, nous avons un nouveau problème! Depuis qu’elle a dansé avec lui pour la Saint Sylvestre, ma chère petite sœur Zofia ne parle que de Paul. Paul par ci, Paul par là. Je crois bien qu’elle a le béguin pour lui. C’est comme ça que l’on dit, béguin ?

- Si c’est le cas, on est mal. Évidemment tu lui as pas dit que Paul et Tom…

- Comment le savoir si tu ne me dis plus rien ? Rappelle-toi que la dernière fois que j’ai vu Paul, c’était au réveillon. J’espérais bien qu'ils se retrouveraient avec Tom. Je suis heureuse pour eux. En attendant, j’ai bien essayé de faire comprendre à ma sœur que Paul n’était peut-être pas celui qu’elle croyait. Elle m’écoute à peine de toute façon. Et puis Marianne lui a fait le portrait du prince charmant idéal. Anyway. Quand elle va apprendre la vérité.... Et je ne parle pas seulement de ma soeur.

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