Chapitre 16 (1) - Vidéo club

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Paul ouvrit les yeux avec un mal de tête atroce. Ses mains endolories lui faisaient un mal de chien. Heureusement, il pouvait quand même les plier, presque normalement. Dans quelques jours, il n’y penserait plus. Il faisait déjà jour dehors. Il se leva et alla aux toilettes. Il nettoya ses mains et frotta le sang séché collé à ses phalanges. Il se fit couler un café, le temps d'aller prendre une douche rapide, pour se réveiller.

N’imagine même pas un instant de réviser dans cet état. Toi qui voulait faire une pause durant tes vacances, te voilà servi se dit-il amèrement. Autant reprendre son roman et rejoindre Sal Paradise sur les routes infinies des États-Unis. Mais là encore, impossible de se concentrer. Malgré ses mains douloureuses, il se lança dans le ménage de son appartement qu’il repoussait depuis trop longtemps. Au moins, cela lui éviterait peut-être de penser à cette course invraisemblable, dans ce parc. Peu avant midi, il essuya les quelques gouttes de sueur sur son front, plutôt satisfait du résultat. Un appartement propre et rangé. N’ayant pas très faim, il décida de prendre l’air. Au moment où il descendait les escaliers, il entendit la sonnerie du téléphone. Marianne attendrait bien une fois de plus.

Il se rendit au vidéo club, déposa sur le comptoir la cassette VHS qu’il aurait dû rapporter avant Noël et paya les pénalités de retard en grimaçant. Il traîna un long moment dans les rayonnages pour choisir son prochain film. Mais rien ne lui faisait réellement envie. Il ressortit les mains vides. Il continua tranquillement à pied en direction de l’université et s’efforça de faire le vide. Tu as eu ta dose d’adrénaline et de surprises Paul. Alors maintenant, fini les conneries. Il s’arrêta bientôt devant la vitrine d’une librairie dans laquelle il avait l’habitude d’acheter ses ouvrages universitaires. En entrant, il tomba nez à nez avec Barbara, vêtue de sa longue cape noire brodée. Décidément, ce n’est plus une coïncidence à ce niveau-là ! En même temps, il se trouvait dans le quartier où elle habitait, alors… Elle réglait un ouvrage et avait demandé à le faire emballer. “Un livre de photographies pour un ami” lui dit-elle avec enthousiasme. Paul était, quant à lui, venu pour savoir si son livre sur l’histoire du Japon médiéval, qu’il avait commandé, il y avait une dizaine de jours, était arrivé. Le papier cadeau terminé, la jeune fille l’avertit qu’elle l’attendait à l’extérieur. Le libraire récupéra le livre, mis de côté sur une étagère et Paul paya. Quand il sortit, il vit Barbara qui patientait tout en feuilletant une brochure publicitaire d’une maison d’édition d’art. Avec un grand sourire, elle lui proposa de venir chez elle, partager une soupe qu’elle avait préparée dans la matinée. Il accepta avec joie.

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