Chapitre 3

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Roulant au milieu de ses nombreux amants, Visu mit une seconde avant de se repérer dans la pièce. C’était l’une des grandes chambres qu’il avait demandé d’obtenir dans sa zone personnelle, seulement même s’il la connaissait par cœur, il ne se réveillait pas toujours sur l’un des tapis moelleux, complètement à l’envers, loin de son lit. Quelle soirée !

Il dévisagea un instant la femme la plus proche de lui tout en cherchant à se souvenir de qui il s’agissait. Peu importait son nom ou son identité propre au fond, ici, le plus important était de savoir à quel grand sélectionné la personne avait été rattaché. Lydar. Il pouffa, imaginant sa tête, lorsqu’il découvrirait qu’il avait entraîné sa chère et tendre dans une orgie débridée. Lydar ne l’appréciait pas. En réalité très peu l’appréciaient et en se retournant vers la porte pour découvrir ce qui l’avait réveillé, il tomba sur la cause exacte de ce manque de popularité.

- Une friandise m’attend ? demanda-t-il en s’étirant langoureusement.
- Oui, monsieur.
- Homme ou femme ?
- Un homme, monsieur.
- Humm… soit. Allons déguster cela.

Un sourire carnivore aux lèvres, il se releva dévoilant son corps presque parfait. Il manquait peut-être un peu de muscles, et une très légère masse graisseuse s’était installé au niveau de son ventre. Une petite brioche de rien du tout qui n’altérait en rien à sa beauté. Mais il aurait bien pu être borgne, brûlé sur une grande partie du corps ou même avoir perdu l’usage d’un membre ou deux, on l’observerait toujours avec cette même admiration, alors la beauté… ce n’était pas le plus important, seulement la cerise sur le gâteau aurait-il pu dire.

Marcher nu à travers la ville ne le dérangeait pas le moins du monde, mais il consentit à prendre le peignoir que le serviteur lui tendit respectueusement. Il le noua, cachant son seul et unique bijou, un médaillon où était inscrit le chiffre 94. Un record. Le sien.

Visu aurait pu faire ce trajet les yeux fermés, c’était comme un rituel. Pour chaque personne arrivant pour servir de réceptacle, tout commençait par un examen. S’il se déroulait bien, alors il fallait finaliser le test et il s’était offert ce droit. Tous les tests étaient pour lui.

Il adorait cet instant précis, celui où on lui ouvrait la porte et où il glissait un œil dans la salle d’examen. Là il pouvait admirer les courbes du dos et du fessier du futur réceptacle. La doctoresse Johan était généralement assise dans un coin, à ruminer. Elle détestait ce genre d’examen et plus encore, elle détestait l’immense majorité des réceptacles. Elle ne l’appréciait pas davantage d’ailleurs. Habituellement, il prenait un long moment pour l’observation savourant l’idée de ce réceptacle qui savait qu’il allait venir et qui l’attendait en frissonnant. Seulement, ce jour-là Johan n’était pas assise dans un coin. Elle se tenait au niveau du visage du jeune homme et elle lui parlait d’une voix étrangement douce, alors il entra sans plus attendre. Si ce jeune avait réussi à apprivoiser la doctoresse, il méritait bien quelques égards.

Il ne lui fallut que quelques enjambés pour les rejoindre. Il lui caressa le flanc, machinalement tout en remontant jusqu’à son visage. Il aurait aimé croiser son regard, mais le garçon baissa immédiatement les yeux pour cacher ses pupilles dans un geste d’humilité rare en ces lieux.

- Salut toi.
- Bonjour.
- Je suppose que notre bonne doctoresse t’a expliqué ce qui allait se passer ?
- Oui.

Nashran se mordilla la lèvre, il était tenté d’en dire plus. Il ne doutait pas que l’homme face à lui ne soit rien de plus qu’un technicien, chargé d’effectuer la première saillie et que pour lui, ce serait tout au plus mécanique, mais de son côté, il n’avait connu que du sexe par envie et cette différence l’effrayait un peu.

- Est-ce que vous avez des préférences ? demanda-t-il dans l’espoir de pouvoir au moins lui faire du bien.

Le technicien émit un léger rire avant de répondre :

- Tu peux me tutoyer et je m’appelle Visu. Je veux bien voir tes yeux, mon beau.

Le jeune homme frémit avant de relever lentement les paupières, dévoilant un regard étonnamment décidé. Des yeux vairons, une rareté en zone de reproduction. Son ventre se contracta d’envie devant ce qu’il savait être un fruit défendu. Le futur père qui l’avait fait venir allait avoir bien du mal à le garder pour lui tout seul. Ce serait peut-être même impossible.

- Ne caches plus un tel spectacle. Ils sont magnifiques.

Dans le champ périphérique de sa vision, il pouvait voir la doctoresse qui semblait presque surprise. Habituellement, il évitait les compliments, les badinages et même de leur parler. Il aimait le pouvoir qu’il avait sur eux et ces petits culs étaient friands de ce qu’il avait à leur donner. C’était gagnant-gagnant. Johan se détournait parfois pour leur laisser un semblant d’intimité, mais le plus souvent, elle observait froidement avant de le chasser d’un revers de la main dès le dernier protocole accompli.

- Une suggestion Johan ? demanda-t-il en l’observant franchement.
- Nashran est un peu… chamboulé de se trouver ici. Soyez doux.

Chamboulé ? Voilà un étrange choix de vocabulaire se dit Visu tout en haussant d’un sourcil, perplexe. Doux ? Elle-même leur faisait subir une pénétration profonde dès leur arrivée, le matériel était toujours là, en attente de désinfection ! Doux… Quelle blague.

A peine s’approcha-t-il que Nashran se mit en position, lui offrant une lordose de toute beauté. Il savait se cambrer joliment ! Le tableau était à croquer, alors Visu se pencha pour embrasser sa croupe. Sa peau était douce et chaude. Délicieuse.

Tranquillement, il laissa ses doigts courir sur sa peau, glissant le long de ses courbes et il se prit à sourire en voyant le petit corps se tortiller pour lui donner un meilleur accès aux zones les plus sensibles. En quelques caresses, Visu découvrit à quel point il pouvait être sensible et il passa un certain temps à passer ses doigts sur l’intérieur de ces cuisses, tout contre ses bourses fermes.

- Je vais entrer en toi, d’accord ?

L’acquiescement que Nashran souffla était plein de luxure alors que les doigts curieux de ce qu’il pensait être un technicien s’aventurèrent aux portes de son corps. Avec quelques pressions douces qui firent palpiter son intimité, il le prépara à ce qui allait suivre. Ils n’étaient pas là pour faire l’amour alors il s’attendait à un coït rapide et brutal, mais Visu prit son temps. Ses doigts massèrent son corps contracté jusqu’à obtenir l’élasticité idéale et sa voix, profonde et douce, le félicita, l’encouragea, comme s’il était un amant timide. Ce n’était clairement pas le cas même si les manipulations rudes l’avaient crispé plus que de raisons.

Visu sentit son souffle se faire plus chaud et plus profond alors qu’entre ses jambes, son sexe enflait. Comme toujours, il s’efforça de patienter. C’était un signe de rébellion, ridicule et totalement vain, mais néanmoins présent. La majorité d’entre eux avaient ce sursaut de colère et sa manière à lui de l’exprimer était de reprendre le contrôle sur la quantité de sperme qu’il donnait : plus qu’ils n’auraient pu en vouloir et sur le moment où il le donnait : lorsque son corps n’avait plus qu’une envie, celle de se jeter à l’assaut d’un autre corps. Ce n’était jamais, strictement jamais à leur demande.

Le moment arriva et il plongea à l’intérieur de son partenaire en un seul et unique grand coup de hanche. Il alla s’enfouir au plus profond de lui, savourant le cri de surprise de Nashran et la tension de son corps. Certains se figeaient totalement pour le reste du coït, une telle entrée en matière pouvait avoir ce genre d’effet. Seulement, ce ne fut pas le cas de Nashran qui commença immédiatement à jouer avec ses muscles internes, reprenant la maîtrise de son corps et par la même occasion la maîtrise de l’union.

Visu resta immobile, fasciné, alors que lentement, le bassin du réceptacle se mit en mouvement, coulissant le long de son sexe, le retenant d’une pression ferme de ses entrailles, le relâchant pour l’engloutir avant de se refermer de nouveau sur lui. Les sensations le long de sa verge le firent gémir alors qu’un profond sentiment de bien-être s’emparait de lui. Il accepta durant près d’une minute ce traitement, immobile, se retenant simplement de jouir sous les sensations fortes, puis, il se pencha jusqu’à reposer sur le dos fin de Nashran et là, il reprit le contrôle.

Les premiers coups de butoirs partirent, empalant le plus jeune. Ils se mirent à haleter de concert. Visu fit de son mieux pour trouver les zones les plus sensibles de son partenaire tout en suçotant son épaule afin d’y laisser une marque. Il s’amusa de sa facétie : le futur père qui l’avait fait venir détesterait sans doute son geste, puis, il se reperdit dans le plaisir.

Au bout de quelques allers-retours, Nashran avait compris le rythme que son partenaire recherchait, il avait attendu encore un moment, pantelant, avant de se décider à participer activement. Il répondit aux coups de butoirs en se cambrant, approfondissant la pénétration, et à chaque retrait, il arrondit son dos afin de s’extraire, presque entièrement. Le coït gagna en puissance. Entrouvrant les yeux, il chercha la doctoresse. Elle se tenait assise à quelques pas d’eux seulement et semblait surveiller que tout se passe bien. Machinalement, il tendit une main vers elle dans une invitation muette.

Si Johan en fut surprise, elle ne laissa rien paraître et s’approcha. Elle lui offrit sa main comme un support tout en caressant doucement ses cheveux. Incertaine de ce qu’il pouvait vouloir. Certains réceptacles préféraient les femmes et leur présence pouvait les aider lors de certains coïts. D’autres aimaient surtout la pluralité des partenaires. C’était peut-être le cas de Nashran, se dit-elle, alors qu’il entreprit d’embrasser sa main. Alors pour l’aider à atteindre plus rapidement la jouissance elle glissa, difficilement, ses doigts jusqu’à ses tétons qu’elle pinça par surprise avant de les saisir plus franchement afin de les faire tourner entre ses doigts. Elle obtient un cri, Nashran se crispa de la tête au pied et la sensation brusque acheva Visu qui leur offrit un halètement choqué alors qu’il jouissait.

Sans attendre, Johan tourna autour d’eux, sans s’inquiéter de Visu dont le dos s’arrondissait au rythme de sa jouissance. Elle saisit le sexe pendant de Nashran. Il était bandé au possible, rougeoyant, débordant de désir. Il gémit et en quelques coups de poignets à peine elle réussit à le faire venir à son tour. Les spasmes qui le secouèrent firent encore gémir Visu, mais plus tout à fait pour la même raison. Son corps rentrait dans sa période sensible où son gland ne supporterait plus la moindre pression. Il avait besoin de sortir, seulement, Johan n’était pas d’accord. La doctoresse avait posé une main ferme sur son dos pour le garder dans cette position. C’était tout à fait habituel, donc il n’en fut pas surpris. Après tout, cela faisait maintenant plusieurs années qu’elle le punissait ainsi.

- Une seconde, Visu.

Il soupira, mécontent. C’était rare qu’elle participe et durant un instant, il avait eu envie, lui-aussi, d’avoir le droit à ses doigts sur lui. L’instant était passé et c’était maintenant qu’elle allait le toucher.

- Nashran ? Nous allons passer à la ponction.

Visu se renfrogna totalement. Nashran quant à lui jeta un regard fatigué à l’arrière de son corps, curieux de savoir ce qui allait se produire.

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