ABBY & MAX

2 minutes de lecture

Des escaliers.

Encore des escaliers.

Toujours des escaliers.

Abby n’en pouvait plus de ressembler à un bichon maltais asthmatique dès qu’elle arrivait à son étage. Elle avait l’impression de frôler le malaise chaque fois qu’elle arrivait devant son palier, chose qu’elle n’avait pas spécialement remarqué au moment où elle était venue visiter l’appartement – tout comme le fait que son voisin (sexy et insupportable) s’avérait être le jumeau de son ex… Mais bref, ce soir-là, au lieu de s’évanouir par manque d’oxygène, elle faillit défaillir lorsqu’elle reconnut la personne adossée contre le pas de sa porte. Comble de l’ironie, elle avait espéré toute la journée ne pas avoir à faire à lui, mais à croire que le Monsieur-Tout-Puissant qui vivait là-haut avait un sacré sens de l’humour…

Max avait l’air tellement dépité qu’elle sentit une vague de… compassion rouler dans son estomac. Et puis une autre de colère se déferler juste après. Dire qu’elle s’était retrouvée dans le même état que lui pas plus tard que cette nuit, et à cause de lui ! Alors, elle était partagée entre l’envie de l’ignorer et de rentrer direct chez elle, ou de se rapprocher lentement – comme si elle cherchait à apprivoiser un animal sauvage –, de s’incliner de quelques degrés seulement – parce que son ventre ne le lui permettait pas plus –, et de demander gentiment :

— Max ? Qu’est-ce qu’il se passe ?

Le regard dans le vide, Max ne releva même pas les yeux. Il avait bien trop peur de se faire trahir par leur éclat brisé et de se taper la honte devant sa jolie voisine.

— Alors il est gay ? C’est pour ça que… Tom est parti ?

En temps normal Abby se serait effondrée, parce que cette foutue histoire lui explosait sans cesse à la figure. Parce qu’elle était cette pauvre fille en cloque abandonnée par un boxeur de renommée qui vivait le parfait amour avec une rock star ! Elle aurait pu hurler sa frustration, sa rancœur, sa colère, parce que depuis le début, tout tournait autour de Tom et son coming out ! Mais elle ne fit rien. Elle se contenta de tendre sa main en direction de Max et de calmer sa voix chevrotante.

— Je sais pas… peut-être…

Le contact chaud de sa paume contre la sienne, de ses doigts mêlés aux siens : cette sensation était si… douce et bienvenue.

— Abby, je… Je suis désolé de ce que Tom t’a fait subir. Je suis désolé de tout ce que tu as dû endurer avec cette histoire. Et je… je suis désolé d’avoir mal agi cette nuit. Je crois qu’on est pas frères pour rien, lui et moi. On est pas super doués avec les gens, on sait juste comment foirer une relation…

Elle s’était pourtant juré de ne pas pleurer, mais peut-être que ça devenait trop dur de contenir toutes ces émotions. Et puis tout ça là : Max, sa façon presque craquante de s’excuser, ses mots, sa voix, sa main dans la sienne… C’était juste… trop. Elle le détestait pour sa réaction à la con de cette nuit, sa façon de la traiter de marshmallow, sa manière de s’incruster dans sa vie (et dans ses rêves) sans aucune gêne, de juger ses goûts, de se foutre d’elle et surtout, parce que tous ces traits lui rappelaient un peu trop Tom.

Mais… il fallait qu’elle se rende à l’évidence que malgré ses côtés irritants, elle l’appréciait bien plus qu’elle ne voulait l’admettre.

Annotations

Vous aimez lire Megara [en pause] ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0