Mon cher voisin

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Au lycée, on est rangés par ordre alphabétique dans la majorité des cours. Autant dire que si tu ne t'entends pas bien avec ton voisin, c'est un peu embêtant car tu dois le supporter environ vingt heures par semaine toute l'année. Ma petite victoire à la rentrée, c'est que je n'étais pas la dernière de la liste, pour une fois. Mais quand j'ai vu qui était mon voisin, je ne sais pas ce que je me suis dit en premier. Soit "Oh putain, non c'est une blague, pas lui !", soit "Attends lui qui a l'air plus con que mon pied et qui a la tête du pire branleur, il est en S ?!". Je ne le connaissais pas du tout, je l'avais juste aperçu dans les couloirs les années passées. Les ingrédients parfaits pour laisser libre court à mes jugements. Il était moche, avec une putain de tête de Playmobil à laquelle on aurait ajouté une petite barbe. 

Les premiers jours, on ne s'est pas adressé la parole. C'était gênant, on n'échangeait même pas un regard. Puis on a commencé à se poser une question de temps en temps, mais le genre auxquelles tu réponds par oui ou non, alors ça allait pas très loin. Mais en même temps c'était moins malaisant et on ne se considéraient plus comme de parfaits inconnus.

Finalemant, il s'est trouvé que Glénis est quelqu'un de vraiment sympa. On ne s'attardera pas sur le fait que j'ai mis deux semaines à comprendre comment il s'appelait, mais plutôt sur nos fous rires et délires en classe, nos discussions. Maintenant, il n'hésite plus à me poser une question sur le cours, il sait que j'y répondrai volontiers. Et c'est réciproque, bien que ce soit moins fréquent dans ce sens-là. Maintenant, son visage et sa voix me sont familiers et je me suis attachée à lui. En fait, je le trouve touchant. Je sais qu'il a une vie pas facile et une situation instable, mais je n'en connais pas les détails. Il a un fort caractère et en même temps, c'est le genre à te sortir "eh te voir, ça m'a refait ma journée" sans crier gare.

Non, vraiment, y a pas. C'est vraiment une belle rencontre. Par contre Glénis, si tu savais comme j'ai honte de mes putains de préjugés ! Franchement, si quelqu'un m'avait dit le jour de la rentrée qu'on s'entendrait bien comme ça, je l'aurais envoyé chier. Et je me rends compte à quel point je me suis trompée sur la chouette personne que tu es. Crois-moi, je ne suis pas fière... Belle morale pour moi, donc. Tu ne sais pas quelle leçon de vie tu m'as fait, et heureusement que tu était là pour m'ouvrir les yeux. Alors merci pour ça, et merci pour le reste.

À nos prochains rires,

Ton affreuse voisine.

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