Diabolus Ex Machina
Le Critique Xhritiq
Retour sur Implosion, tome 4 de la série Terre de Xhonsamsayam.
Xhonsa continue d’explorer son intrigante création nommée la Terre. Que les lecteurs ne se fient pas à ce nom anodin derrière lequel se déroule une tapisserie d’une richesse incroyable.
Ce nouveau tome, divisé en trois grandes époques, répond à des questions brûlantes et en pose bien plus encore.
Dans le tome précédent, nous espérions explorer la myriade sous-intrigues effleurées dans le dernier acte (interminable) confiné à une pandémie d’un calme plat. Tandis que nous grincions des mandibules, d’aucuns ont salué cette « exploration novatrice de l’ennui et de l’isolation ». La nature semble effectivement donner naissance à tous les goûts.
L’auteur semble avoir pris (trop) fort à cœur notre propre critique. Son dernier opus se déploie à une vitesse folle, au point de nous mettre au défi d’y croire. Le quasi animal microscopique mondialement dévastateur, grand méchant du dernier tome, dès lors promu à événement mensuel que ses narrateurs remarquent à peine, et ses leçons chèrement apprises déjà oubliées. Ainsi, pour des raisons que l’auteur n’a pas encore daigné expliquer, les personnages cessent de croire aux vêtements protégeants les voies respiratoires, au liquide inoculé pour améliorer les défenses immunitaires, et au système de magie de la saga : la science.
Il ne s’agit pas d’un cas isolé. Les ennemis précédemment vaincus reviennent tous à la fois pour une revanche qui refuse tout répit aux lecteurs : les Nazis génocidaires vus pour la dernière fois dans le chapitre « Seconde Guerre Mondiale » (que Xhonsa surnomme lui-même « Presque Mondiale » puisqu’elle ne concerne pas la totalité du globe), des maladies jusqu’alors exterminées, des catastrophes naturelles et extinctions rivalisants avec le chapitre « Cénozoïque » du premier tome, le poncif surexploité du dictateur fou que les personnages continuent d’élire pour une raison en mal d’explication, les « misogynes » (1) qui semblaient pourtant en voie de disparition depuis « Suffragettes », la menace Russe vue pour la dernière fois dans « Guerre Froide », l’inégalité croissante entre les possédants et dépossédés depuis « Agriculture », et cetera, et cetera, et cetera.
(1) Les créatures de Terre sont souvent divisées en deux moitiés à des fins de reproduction, entraînant chez les Humains (l’espèce narratrice) des clivages socio-culturels intéressants et fréquemment mortels.
Somme toute, bien que la saga nous aient auparavant donné des raisons d’espérer pour l’avenir de notre espèce fictive préférée et sa lente marche vers le progrès, tout ce développement est parti dans la poudrette. Croisons les antennes pour qu’il s’agisse d’une tentative temporaire de renverser nos attentes à l’aide de rebondissements inattendus et d’ennemis surprises fraîchement ressuscités, mais ce tome franchement pessimiste donne du poids aux fans qui avertissaient, si Xhonsamsayam parvient un jour au point final, de n’aspirer à rien de mieux qu’un dénouement aigre-doux.
Sur une note personnelle, ce tome a la couleur d’un prélude grandiloquent à la mort du monde fictif. Il me vient aisément à l’esprit l’image de notre auteur bien-aimé rassemblant tout son arsenal meurtrier pour se libérer dans le sang d’avoir à écrire une page de plus à cette histoire sans fin.
83 ère 13, Toriqimsayam.
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