Évolution et Création 

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L'évolution avait créé, détruit, choisi et classé, jusqu'à aujourd'hui. Nombre d'espèces étaient apparues, toutes plus différentes les unes que les autres, que ce soit chez les individus terrestres ou marins, animaux ou végétaux, ou encore avec les entités vivantes ou non vivantes. Les Créateurs avaient peint un tableau éternel en y rajoutant des éléments ou en effaçant ce qui ne paraissait plus être au goût du jour. Un vrai travail d'orfèvre, où chaque représentant d'une classe façonnait les siens comme il le voulait, selon les envies.
Nabi et Tori se sont souvent vus pour discuter couleurs. Les deux étant eux-mêmes tout vêtus d'or et d'azur, voulaient créer des créatures à leur image, colorée. Ce fut d'eux d'ailleurs que l'on devait les couleurs magnifiques de certaines espèces de sexe mâle, pour ainsi les reconnaître des femelles, dont Nabi était la protectrice. Le papillon aurait eu comme souhait auprès de son ami à plumes que les femelles puissent facilement se cacher pour élever leurs petits et ainsi perpétuer la famille. Et ce fut de Tori que vint l'idée des parures de plumes pour impressionner et séduire, chose que Krybdyr se permit de reprendre pour sa propre famille. On raconte que pour avoir la plus belle parure, la plus belle collerette de sa famille, le serpent ailé demanda à tous les jeunes reptiles de lui donner leur première mue, car elle était toujours la plus belle, la plus brillante, ainsi que la dernière mue des plus vieux, car plus résistante et transparente. De cette fructueuse récolte il créa sa collerette, que jamais les reproductions ne purent égaler. Il était reconnu de part et d'autre dans le monde, et était vénéré par les siens pour sa beauté.
Mais en réalité, le désir d'être reconnu n'était pas pour les siens au départ, car le serpent Krybdyr était épri de Nabi aux Mille Couleurs, de son innocence ainsi que de sa voix. Pensant la séduire avec une collerette aussi grande que les ailes de la belle, il avait tout fait pour attirer son regard mais elle restait souvent avec Tori pour parler poésie des couleurs.
Et pourtant l'insecte divin essayait d'accorder de l'importance à tous. Elle ne voulait laisser personne sur le côté et cet aspect aimant fit de Nabi la déesse de l'amour, de l'amitié et des relations, ainsi que de la fertilité. Pattedyr la nomma même comme protectrice des femelles et des bébés.
Justement, parlons de Pattedyr. Comparé à Nabi il est considéré comme la figure paternelle. Il est le dieu Mâle, des batailles et du patriarcat. C'est lui qui apprit l'esprit de groupe et la protection de la meute. Comme Nabi il protégeait les siens et aidait les autres à faire de même.

Il était une chose qu'il ne supportait pas: l'irrespect envers sa personne. Être l'un des Créateur lui montait souvent à la tête et lorsque c'était le cas son orgueil ne pouvait être ignoré. Dans l'histoire, nombreuses furent les guerres entre lui et les autres dieux tentant de le calmer. Il y eut trois grandes batailles destructrices, où Pattedyr le Grand Chien connu d'humiliantes défaites.

La première fut contre l'oiseau du Soleil Tori. Le maître de l'air était le plus sage des Créateurs, et détestait les combats, encore plus quand il y était confronté, car il savait que s'il était le plus sage il n'était pas le plus fort. Il apprenait toujours de ses erreurs mais jamais il ne parvint à dépasser Krybdyr et Pattedyr jusqu'à cette fameuse victoire qu'il remporta sur le Grand Canidé. Par son excellent sens de la vue il su comment battre son adversaire. Fonçant vers la terre, il avait semblé que les rayons du soleil étaient accrochés au bout des plumes de ses ailes. Ainsi aveuglé, Pattedyr ne pu gagner son combat, calmé sur le coup.
La seconde bataille fut donnée contre le dragon Krybdyr, ce dernier ayant voulu protéger sa dulcinée qui aidait une mère lynx à élever sa progéniture. Ce n'était donc pas pour calmer le chien que le reptile avait engagé le combat mais pour protéger Nabi et passer sa rage. Le combat avait manqué de déclencher catastrophes sur catastrophes, mais comme à chaque bataille il y eut un gagnant. On dit que Krybdyr avait ordonné aux siens de lui mordre la queue afin de lui donner une partie de leur venin. Ce mélange, accordé aux pouvoirs de la bête d'écailles, permit à celle-ci de le contrôler pour en faire à sa guise un poison mortel, un paralysant, ou un somnifère. Devant un tel panel, le mammifère ne pu que se retirer du combat.
Le dernier combat fut sûrement le plus dévastateur, et le plus meurtrier, opposant Pattedyr face au duo que composaient Krybdyr et Tori. La terre s'était ouverte, des cieux avait plu le tonnerre et les éclairs avaient frappé le sol. Nombre de créatures avaient péri, et il était impossible de refaire naître des races disparues ni de rendre la vie aux défunts. Ce jour là, Pattedyr était dans une colère encore plus grande que les autres, d'où la violence du combat. Alors que l'Oiseau et le Serpent étaient gravement blessés et que la défaite était proche, une plainte s'éleva dans la nuit sans lune. Krybdyr reconnut ces pleurs qu'il pourrait distinguer parmi mille autres voix. Nabi était triste de la mort de tant des siens et des blessures de ses compagnons. Ce fut la première fois qu'elle se montra dans un combat, elle, la fragile déesse. Ses pleurs étaient assourdissants, trop assourdissant à l'oreille de Pattedyr. La tristesse et la colère mêlées du papillon avaient mis en avant sa sensibilité. Elle mit fin au combat d'un écartement d'ailes. De ce mouvement les nuages se dispersèrent pour montrer la pleine lune, dont les rayon furent filtrés par les fines membranes des ailes de l'insecte. Le tonnerre cessa, le vent se calma, et la lumière de la lune fut amplifiée. C'étaient une image tellement belle que les efforts de tous furent pour la contemplation. Chaque combattant tomba à terre, ne pouvant que regarder la Déesse. Nabi ne voulait pas que cette fin de bataille ne reste comme une cuisante défaite aux yeux de Pattedyr. Mais elle le sermonna, en pleurs, lui reprochant son orgueil et toutes les bêtes que son égoïsme avait tuées. Ce fut mort de honte et de regret que le maître des mammifères se retira, au plus profond d'une forêt aux feuilles vertes foncées et de conifères. Nabi soigna Tori et Krybdyr avec ses larmes. Elle leur en fit également cadeau pour que tout deux puissent l'aider à soigner les survivants.
Ce fut également à partir de ce moment que Nabi resta un peu plus avec Krybdyr, pour finalement se lier à lui, qui avait juste un grand besoin d'affection et d'amour.
- Les terres se sont séparées, constata l'Oiseau. Les eaux s'y engouffrent, créant des frontières.
- De nouvelles contrées? se demanda Krybdyr.
- Oui, affirma Nabi. Nous devons donc tout aménager pour l'arrivée de la nouvelle génération qui les peuplera.

- Nous laisserons la nature reprendre ses droits pour cela, elle sait quoi faire. En revanche j'aimerais essayer quelque chose de nouveau, fit le Roi des reptiles. Et j'aurai besoin de vous deux pour parvenir à mes fins. Nabi la Belle, tu me donneras un peu du bleu nuit de tes ailes. Tori, donne moi le feu de tes plumes.
Sans comprendre d'abord, les deux lui donnèrent ce que le dragon demandait. Du bleu nuit et du feu il créa deux créatures jusqu'ici non imaginées par les autres. Deux bipèdes se tenant droits, avec de la fourrure juste sur la tête. Des femelles à en croire les mamelles visibles sous leurs draps de tissus. L'une avait la peau pâle, avec les cheveux et les yeux de la couleur des ailes de Nabi. L'autre était lumineuse comme le Soleil, les cheveux et les yeux roux oranges.
- Voici Amina, Déesse de la Lune, et Obarian, Déesse du Soleil. Leur mission sera de gérer le cycle des jours et des saisons. Ainsi la Lune et le Soleil ne seront plus aussi capricieux et grâce à elles, de nouveaux écosystèmes pourront voir le jour.

Sur l'actuelle Isia, plusieurs animaux, tous plus grands que leurs congénères, s'avancèrent en voyant ces merveilles créées par le grand serpent. Plus forts, plus résistants, ils se mirent aux service des Créateurs pour refaire ce monde, demandant faveur à Krybdyr de leur donner quelques unes des créatures bipèdes qu'il avait créé après Obarian et Amina. Le dragon accepta, et pour les récompenser de leur participation à la construction, les trois Créateurs présents les nommèrent chacun comme dieux représentatifs de l'espèce qu'ils voudront créer. Ces animaux décidèrent de faire une race commune avec les caractéristiques de leur espèce, alors que les Uhdras s'en allaient pour un repos bien mérité après ce combat des plus rudes.

Alors après de longs mois de réflexion et de débat, naquit la Race Commune: les Sorénials.

En apprenant de quelques espions les créations des sujets des autres Uhdras, Pattedyr refusa d'être dernier. Dans son orgueil habituel, il créa en cachette, dans sa grotte cachée par son épaisse forêt, une espèce très proche des Sorénials, qu'il nomma Humain. Il était inconcevable pour lui que les Humains ne deviennent qu'une race primitive. Après avoir lâché une dizaine de couple, le Grand Chien regarda son œuvre. Le temps passait et les Humains se multipliaient, écrasant la supériorité de certaines espèces, contraignant les Sorénials à se cacher dans la nature sous leur formes animales, à se fondre dans le paysage et à les obliger à agir en tribus. Certains, de par leur caractéristiques ou leurs capacités dans certains domaines, purent faire alliance, ou au moins participer au commerce des Humains pour espérer être tranquilles.

Aujourd'hui les Humains étaient de l'espèce dite la plus intelligente et régnaient sur deux des quatres continents, à savoir Cians et Isia.

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