29. Une ombre dans le noir

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Combien de temps s’était-il écoulé depuis leur entrée dans les Catacombes ? Les voyageurs l’ignoraient. S’agissait-il d’heures, de jours ? Mieux valait ne pas y songer. Pour eux le temps n’avait plus le moindre sens, au point d’en oublier jusqu’à son existence. Les êtres vivants, une fois morts, abandonnent leur enveloppe décrépite et par-là même toute emprise sur le courant du monde. Les spectres entretiennent de vagues souvenirs de leur existence antérieure, bribes amorphes, lambeaux essaimés, lesquels se faufilent à travers les trous d’une mémoire rongée par les vers. Les fantômes sont des papillons aux ailes arrachées.

La vue de nos pèlerins était désormais coutumière de l’obscurité. Qu’importe où errait leur regard, les crânes, alignés, empilés aux murs ou pendus au plafond, parfois entassés au sol, les dévisageaient avec un intérêt malsain. Impossible d’échapper à la curiosité des morts. Ceux-ci se demandaient : « Qui sont donc ces étranges visiteurs qui viennent troubler notre éternel repos ? » La troupe hétéroclite étonnait jusqu’aux esprits trépassés. Nos tristes hères entendaient distinctement la rumeur silencieuse naviguer autour d’eux, les bruissements d’un vent absent. Leur malaise était palpable. Les tressautements réguliers de la corde les reliant par les hanches leur rappelaient qu’aucun d’eux n’était seul à errer dans l’antre de ces profondeurs, décidément très bruyantes.

L’abominable dédale se dessinait sans fin devant eux et derrière eux. Ils auraient très bien pu faire du sur-place ou bien tourner en rond qu’ils ne s’en seraient pas aperçus. Ils étaient nus, dévêtus de leurs sens. Seul leur instinct les dirigeait. Un instinct rattaché à la tablette que Nellis tenait fermement entre ses doigts au risque de fendre l’argile délicate. Les symboles ésotériques, auxquels Jilam n’entendait rien, brillaient désormais d’une aura incandescente. Plus le tissu des ténèbres s’épaississait, plus les étoiles incrustées dans la terre cuite rayonnaient d’ardeur. L’éclat demeurait néanmoins trop faible pour éclairer ne serait-ce qu’un pouce d’obscurité et permettait uniquement à la détentrice de la tablette de déchiffrer la carte mystique des trolls.

L’amoncellement d’ossements évoquait un édifice aux fondations fragiles. Les crânes, ainsi enchâssés pour soutenir les tunnels empruntés par nos aventuriers, figuraient un amas de briques sans mortier pour les souder. Le tableau général conférait une fragilité inquiétante. Qu’une des têtes de mort gesticule, éclate de rire ou apostrophe les visiteurs, et l’entièreté de l’édifice, à coup sûr, s’effondrerait sur eux, broyant en poussière les crânes, ceux des vivants comme des morts. Seulement, l’absence d’humidité ou de vent écartait l’hypothèse d’une telle horreur.

Parfois, le boyau débouchait sur un vaste estomac creux. Les feux-follets, gardiens des tombeaux, folâtraient parmi les immenses salles aux dômes de nuit soutenus par des colonnes d’ossements. Les squelettes se serraient, s'enlaçaient, s'arc-boutaient, se fondaient les uns dans les autres pour former un unique corps, celui d'un titan monstrueux. Certains piliers évoquaient des spirales grotesques, d'autres les colonnes florales d'un temple antique. Les œuvres de génie côtoyaient l’infâme médiocrité. Les esprits gardiens, mus par leur instinct, étaient irrépressiblement attirés vers les intrus en ce royaume des ombres. Les voyageurs devaient sans arrêt battre des bras comme pour chasser les moustiques durant la traversée d'un marécage. Le silence se régalait de la litanie des spectres.

Nellis tenta pour la millième fois de créer une sphère de feu, mais seule une flammèche naquit dans le creux de sa paume avant de mourir sur un soupir.

Reyn, qui fermait la marche, était obnubilée par le ballet des feux-follets chaque fois qu’ils traversaient une nef mortuaire. Son esprit, enivré par l'obscurité, bourré aux hallucinations, percevait des volées de papillons, bleus, verts, rouges, jaunes, aux ailes de toutes les teintes de l'arc-en-ciel. Elle déambulait ainsi, traînée par ses congénères, et seule la corde la rattachait au chemin du réel.

Soudain, son regard s'anima d'une lueur de raison. Elle observa autour d'elle sans plus voir les feux-follets, en quête de l'ombre devant elle, la silhouette difforme de Tête-de-Pie qui la précédait. Elle fut prise d'un sursaut de panique en ne discernant rien. L’angoisse sourde s’apaisa dès qu’elle croisa de nouveau la forme évasée aux allures de silhouette dans l’obscurité. Elle la suivit, rassérénée… sans s’apercevoir que les tressautements de la corde avaient cessé.

Le reste du groupe avait quitté l’estomac et regagné l’intestin et son réseau de boyaux osseux. Aucun ne s'était aperçu qu'il manquait un élément à la cordée. Ils continuaient sans se préoccuper d'autre chose que de ce qui se trouvait devant eux, l'esprit vaseux tiré par l'espoir de retrouver la mère-lumière et son compagnon le jour.

Reyn s'évertuait à suivre l'ombre mouvante sinuant au sein des ténèbres immobiles sans plus se soucier d'autre chose. Sa conscience avait retrouvé un semblant d'être. L'être, en revanche, luttait encore pour retrouver sa conscience. À chaque pas, et bien qu’il ne fasse pas si froid, elle serrait davantage le manteau de visombre autour de ses épaules grelottantes, enfouissait sa tête givrée plus profondément sous la capuche. Comme si se fondre dans la nuit afin d'échapper à la nuit répondait à une quelconque logique.

Au bout d'un moment – il aurait pu s'agir de l'équivalent d'une pincée de sable ou bien de plusieurs tours de sabliers – quoi qu'il en soit, au bout d'un moment, l'elfe commença à douter de l'ombre-guide. Nee sentant plus la corde se tortiller autour de ses hanches, elle appela. Pas de réponse. Ses doigts tâtèrent le nœud de corde. Battement de latence. Effroi. Des tentacules l'agrippèrent brutalement. Elle se débattit de toute son énergie, dévorée par la sombre folie née de la terreur irraisonnée.

Des profondeurs béantes, l'ombre réapparut, s'approcha de l'elfe en proie à la plus sinistre frénésie. Reyn empoigna sa dague, prête à trancher la gorge des ténèbres. L'ombre s'évanouit. À la place, debout devant l'elfe accroupie, percluse de spasmes, se tenait une petite chose, vague créature, pantin tiré par le marionnettiste du néant.

Une main frêle aux doigts osseux se posa sur ses cheveux ébouriffés et entama une tendre caresse. « Allons, allons, ça va aller. Ça va aller. » La voix fluette et rauque évoquait aussi bien un enfant qu'un vieillard.

Reyn, pétrifiée, s’abandonna à cette voix et à cette caresse. Elle avait inconsciemment abaissé sa lame. Elle releva la tête, prisonnière de ses genoux, eux-mêmes captifs de ses bras. La créature la dévisageait de ses yeux d’encre privés de pupille et d’iris. C'était une fillette, ou bien peut-être un garçon, sans cheveux ni oreilles, ni silhouette, un bâton, une peau grise à demi translucide tendue sur un squelette de porcelaine. Elle portait des vêtements faits de côtes, de fémurs, un chapeau fabriqué à partir d'un bassin de gnome, et deux crânes, l'un d'humain, l'autre d'elfe, lui grossissaient les épaules. Un collier de petits crânes de toutes sortes d’espèces miniatures ainsi que des bracelets de phalanges aux pieds et aux poignets agrémentaient l'ensemble du funèbre attirail. L’enfant lui souriait, et ses dents étaient aussi noires que son regard. Reyn songea à un gnome, mais beaucoup de détails ne collaient pas. Ce sourire lui inspirait autant la confiance que la méfiance. L'ombre embrasse toujours un visage aimable.

« Tu veux venir voir les étoiles ? » La voix sans âge vibrait de la malice de l’enfance, innocente car ignorante de la fourberie.

Reyn était seule, privée d’attaches. Il lui fallait quelque chose à quoi se raccrocher. Aussi saisit-elle la main qui lui était destinée. Au toucher, cette main dégageait le froid de la mort tout en étant aussi douce qu’une peau de bébé. Elle sanglota. « Oh oui, j’aimerais beaucoup. »

L’elfe se laissa docilement guider. C’était elle l’enfant, et l’enfant était sa lanterne. Elles déambulèrent ainsi à travers les méandres des Catacombes. La petite guide ne cessait de marquer des arrêts pour montrer tel ou tel « truc » à une Reyn désintéressée de tout. Elle décrivait les choses avec la patience et la monotonie de la vieillesse sans se départir d’un vocabulaire enfantin.

La gamine le mena devant un large gouffre sans fond situé à l’intersection de quatre boyaux. La gueule noire se prolongeait en cheminée et remontait le long du tronc de la montagne tel un œsophage. « Attention de ne pas trop t’approcher. Il y avait de l’eau avant. Mais ceux d’en-bas ont tout bu. Les soiffards. Maintenant, on les appelle les Assoiffés.

─ Qui ça, on ? demanda Reyn. Il y a quelqu’un d’autre ici ? »

La créature émit un ricanement. La question, de toute évidence, l’amusait. « Oui, bien sûr, hihi, j’ai des amis tu sais. Mais ils sont timides. Alors ils se cachent. Tu ne les verras pas. Sauf s’ils le veulent bien. »

Reyn préférait ne pas les forcer.

Le fol spécimen la conduisit ensuite dans une alcôve, un lieu plutôt douillet comparé au reste du domaine. Reyn y contempla, incrédule, une farandole de crânes de toutes tailles et de toutes formes, soigneusement rangés, alignés avec zèle et agencés au millimètre, à l’évidence selon un ordre délibéré. La collection se divisait en plusieurs sections réparties entre les orbites, les mâchoires, les nasaux et l’occiput d’un crâne de géant. Ledit géant présentait une mâchoire inférieure démantibulée ; peut-être suite à un puissant coup de poing.

« C’est toi qui a ramassé tout ça ? » s’étonna Reyn. Elle dénombra, au jugé, plus d’une centaine de trophées hérités d’autant d’espèces. Son guide acquiesça avec fierté. Il dodelinait en fait sans arrêt de la tête ainsi que le font couramment les enfants et les anciens. « Ça c’est Racambabur, désigna-t-il un petit crâne de mustélidé. Celui-là c’est Gostillon. » Il chatouilla le menton d’un démon.

La liste des présentations s’éternisa, en ce lieu où le temps est figé. Reyn retourna plusieurs fois le sablier de ses pensées. « ...Et puis y a Toubatabrik. » La créature enlaça le crâne du géant comme on enlace un ami ou un frère. « Tous les autres ils habitent dans sa tête. Toubatabrik il rêve et puis, pof, y a un nouveau bébé qui naît. C’est comme ça que ça se passe. Il est trop fort Toubatabrik, hein, tu trouves pas ?

─ Oui, très, marmonna Reyn, guère convaincue, encore moins convaincante.

─ Après je te montrerais ma chambre, mais avant, on va voir les étoiles. »

Oui, s’il te plaît. L’elfe en avait plus qu’assez de ces détours. Sa piètre patience était depuis longtemps morte et elle en était presque réduite à supplier. Ce n’est que maintenant qu’elle commençait à songer qu’il y avait peut-être anguille de brume sous roche. Mais quel autre choix s’offrait à elle ? Errer seule jusqu’à tomber dans quelque gouffre ou jusqu’à sombrer dans la démence ?

La gamine – ou bien le gamin ; Reyn ne parvenait pas à statuer. En fonction de l’angle, du degré d’obscurité, les traits du visage lui évoquaient tantôt l’un, tantôt l’autre, et contrastaient toujours avec les formes de la silhouette – l’enfant, donc, embrassa l’impressionnante canine du géant Toubatabrik avant de déguerpir sans attendre l’elfe qui s’empressa de la suivre, non sans accorder un dernier regard au clan des crânes. La petite chose produisait un bruit d'osselets chaque fois qu’elle se mouvait. Et elle sautillait sans arrêt. Elle rebondissait sur ses pieds menus, ses bracelets vagabondant le long de ses chevilles, et s’amusait à tournoyer autour de Reyn, laquelle songea à un chaman œuvrant à chasser les mauvais esprits et envoûté par sa propre danse rituelle. Le visage juvénile était entièrement noir, la joue, le front, le menton, les pommettes et le nez peints de suie, les yeux d’encre et les dents en charbon, si bien que, sous couvert des ténèbres, elle ressemblait à une créature sans tête, un revenant qui s’égayait malgré son absence de chef pour le guider. Et néanmoins, cette figure d’ombre resplendissait d'un sourire dont elle ne se séparait jamais. Ce bonheur inébranlable agaçait Reyn au plus haut point. Les gens heureux lui faisaient cet effet.

L’enfant, jugeant que Reyn traînait, la tira par la main à travers l’obscur dédale. « On est bientôt arrivés. Viens, viens ! »

L’espoir de Reyn s’évanouit à la seconde où elle posa le regard sur les fameuses étoiles.

Elle et son camarade de fortune se tenaient à l’intérieur d’une vaste caverne, mais beaucoup plus modeste que les incroyables nefs aux allures de temples des cieux mais sous terre. On n’y trouvait non plus trace de feux-follets. Le plafond, très haut, demeurait néanmoins visible grâce aux innombrables lueurs scintillant à sa surface, des étincelles de toutes les couleurs, embryons d’étoiles peignant une voûte céleste à la splendeur hélas factice.

L’elfe, au fond d’elle, s’injuriait, maudissait sa bêtise. Elle aurait dû s’en douter dès le début. Tout ceci était trop beau pour être vrai. Ses cheveux, à la lueur fantomatique des ténèbres, tombaient en un ramassis de toiles d’araignée entremêlées par le flot tumultueux de sombres pensées.

L’enfant, lui, ne se souciait aucunement de la mine lamentable de Reyn. Elle sautillait, possédée d’une joie inaltérable, et pointait du doigt le dôme étoilé. « Quand tu te rapproches, elles te murmurent des choses. » Sa voix fluette s’évanouit dans la nuit sur un rire idiot.

Reyn manqua de défaillir à l’idée que sa petite guide l’ait abandonnée à son sort après lui avoir infligé une sérieuse farce. Aucune honte, ni colère cependant, rien que le monopole de l’effroi.

Auquel succéda un immense soulagement lorsque la silhouette osseuse réapparut, escaladant une stalagmite. De la pointe de l’excroissance calcaire, elle enlaça la stalactite en surplombs, réunissant ainsi, l’espace d’un fugace baiser, les deux amants pétrifiés après des siècles, des millénaires à se consumer d’un ardent désir. Avec grâce et agilité, toujours accompagnée de ses cliquetis, qu’un chœur invisible s’amusait à fredonner, l'ombre grise se hissa jusqu'au ciel mensonger et ses étoiles trompeuses. La silhouette de mouche, à peine visible à cette hauteur, tout juste dessinée par l’éclat décevant des prétendus astres, agita ses mains, invitant Reyn à la rejoindre. L'elfe, sur un soupir, obéit sans trop connaître la raison. Peut-être, avec un peu chance, l'une de ces étoiles se trouvera être un vrai trou de soleil. L'espérance s'en était allée. Que me reste-t-il ?

Les amants de calcaire s'embrassèrent une seconde fois par l'intermédiaire de Reyn. Après des millénaires d'une infinie patience, le destin les récompensaient en cet instant bienheureux, à l’aune de la même nuit inamovible. L’elfe, pourtant habituée à virevolter dans les arbres, tâtonnait en escaladant la roche humide. Ses membres étaient si engourdis, ses muscles si tremblants, qu'elle manqua par deux fois d’accomplir une chute mortelle. L'autre garnement, chaque fois, empêcha son squelette de rejoindre les habitants des Catacombes.

« Tu trouves pas que c'est trop beau ? » Reyn était trop occupée à reprendre son souffle pour répondre. Puis, une fois ses poumons rassasiés : « Qu'est-ce que c'est ? » dit-elle en tendant le bras. Du doigt, elle effleura la plus proche « étoile ». Sa déception, s'il était possible, s'aggrava encore.

Un ver luisant. Un satané ver luisant. Voilà donc les étoiles que ce vilain gnome désirait lui montrer. Ils se trouvaient dans une grotte, quoi de plus normal que d'y dénicher des vers luisants. Dans ces ténèbres à l'épaisseur insondable, les invertébrés paraissaient grotesques, les braises timides d'un feu au plus profond de la nuit. Effleurer l'un d'eux lui brûla la griffe.

« Attention, elles n'aiment pas qu'on les touche. » Son périple n'avait même pas laissé à Reyn la force de s'énerver. Que quelqu'un ose se moquer d'elle ainsi, la faire passer pour la parfaite idiote, la mauvaise graine aurait déjà reçu sa correction depuis belle lurette, et les larmes auraient dès lors évincé le sourire espiègle.

L'elfe descendit prudemment de son perchoir. Elle se dégota un coin d’où elle n’avait vu sur rien, puis se mit à contempler la nuit des origines, celle qui attend chacun des êtres et que même les immortels connaissent. Cette nuit, différente de toutes les autres, voile le regard qui s’y plonge, obscurcit les sentiments qui s’y enfoncent, promet à l’esprit suffocant de le libérer de son fardeau de remords et de regrets.

Mais cette obscurité était encore trop terne au goût de Reyn. Aussi enterra-t-elle sa tête dans le cercueil de ses bras et de ses genoux et ferma les paupières. Reine parmi les ombres, elle demeura là, captive des tréfonds de son âme, aussi immobile qu’un rocher, à la merci de la nuit et de ses dieux cruels.

Un tapotement sur son avant-bras l'éveilla de sa torpeur moribonde bercée par le chuchotement des âmes au repos. Son regard se posa sur une figure plus sombre que l'ombre de minuit et pourtant aussi éclatante qu'un soleil couchant au milieu de cette fournaise de noirceur.

« Tu es triste.

─ Je cherche mes amis.

─ Hum... Non, ce n’est pas ça qui te rend triste.

─ Je ne suis pas triste.

─ Si, tu es triste.

─ Non je ne le suis pas.

─ Si je le vois.

─ Tais-toi.

─ Si je me tais, ça te rendra moins triste ? »

Reyn lâcha un long soupir. Se voir supporter sans broncher de se faire materner par cet enfant de l'ombre. Était-elle descendue si bas ? Elle était désormais convaincue que jamais plus elle ne reverrait ses compagnons, ni la lumière du jour. Les Rats Chevelus seraient orphelins de leur mère.

En fin de compte, qu'avait-elle accompli ?

Le sourire de la nuit se métamorphosa en un autre sourire. L’espièglerie devint sournoiserie. Ce sourire-ci disait : « Tu vois. Je te l'avais bien dit. » Le fantôme à qui ces lèvres appartenaient était dépourvu d'yeux, et néanmoins Reyn devinait avec aisance son regard empli de la fierté narquoise du réel face au dépit du rêve.

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