Chapitre 23 : Les gaufres

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Alors que Loënia retournait dans sa chambre, elle revoyait l’eau et l’écume bordeaux de son bain. Adrien l’attendait. Il s’était assis sur son lit et se releva quand elle arriva.

A quelques pas l’un de l’autre, Loënia hésita. Elle ne savait pas quoi dire en premier alors elle opta pour le plus évident.

-Merci beaucoup de m’avoir donné ton sang. Sans ton aide, je serais probablement au paradis des fées.

Et naturellement ils se prirent dans les bras de l’autre. C’était la première fois qu’ils étaient aussi physiquement proches.

-Comment te sens-tu ? Tu n’es pas trop éreinté après tout ça ?

Adrien, après avoir regardé de haut en bas son arrière-arrière-petite-fille, partit dans un éclat de rire.

-Tu aurais pu mourir et c’est toi qui me demandes si je suis fatigué ? Je suis un vampire, je cicatrise et je me régénère extrêmement vite.

Il s’assirent tous les deux sur le lit, Loënia se réfugia sous ses draps. Raison avait dû user d’un enchantement pour les laver car c’était toujours les mêmes draps roses qui la bordaient.

-J’ai demandé à Malo de mettre des vampires autour de la maison, au moins pour ce soir.

-C’est vraiment nécessaire ?

-Ca l’est jusqu’à ce qu’ils retrouvent ce Sajus.

Loënia s’inquiétait de ce qu’allait devenir leur voisin si les vampires tombaient sur lui avant les soldats du palais. Elle tenta de reculer cette idée dans un coin de son esprit, en priant pour qu’elle y reste. Il l’avait poignardée. Il avait effacé de sa mémoire deux mois de sa vie ainsi que son meilleur ami. Il devait aller en prison.

-Tu as le nez de ton père.

Loënia dévisagea un instant Adrien avant d’esquisser un sourire sur ses lèvres maigres.

-Parle-moi de mes parents, s’il-te-plaît.

-Avec plaisir. Commençons par Lysandre, mon petit-fils. Dans son enfance, il était aussi sage qu’une image. Il ne débordait jamais, il était calme, posé. Il adorait lire comme toi, mais sa véritable passion était la peinture. Par ailleurs, lors de l’une de tes visites, tu as déjà pu apercevoir l'œuvre à laquelle il était le plus attaché.

Loënia, en signe de réflexion, fronça les sourcils avant de percuter.

-Le portrait de la dame à la robe bleue dans la chambre ?

-C’est ta mère. Et c’était la chambre de ton père.

- Oh ! Pourquoi ne m’as-tu pas dit cela avant ?

Adrien sourit en voyant Loënia écarquiller les yeux. Il reprit, le regard teinté de sérieux.

-Ton père me répétait continuellement qu’il se sentait vieux. Il plaisantait, bien sûr. Enfin, je crois. Il a rencontré ta mère, Lune, quand il avait vingt-deux ans. Il avait pour habitude de bourlinguer de gauche à droite, de visiter la France du Nord au Sud. Il appréciait énormément la Vendée. Il s’était créé un groupe d'amis à la faculté. Il allait également à l’UPB, comme toi.

L’Université Publique de Bretagne était un établissement regroupant un grand nombre de formations, de la licence au doctorat. Placée à Cryset, Loënia et Raison y étudiaient.

-Sa bande était composée de ta mère, de sorciers et de loups. Ils étaient très mal vus. Pas particulièrement par les enseignants mais par certains élèves qui les jugeaient dangereux parce qu’ils se mélangeaient aux non-fées. Ils étaient perçus comme des dissidents.

Loënia se sentit mal. Lorsqu’elle avait perdu la mémoire, elle exécrait les sorciers et avant de connaître Adrien, elle craignait les vampires. Elle tripota ses draps. Elle se rasséréna en se disant qu’elle n’était plus ainsi.

-Tes parents ont fini leur maîtrise. Lysandre avait étudié les sciences de l’éducation, il n’a jamais eu son CRPE mais il pouvait enseigner tout de même.

-Le CRPE ?

-C'est le Concours au Recrutement des Professeurs des Écoles. C’est mieux de l’obtenir, au moins pour gagner un peu plus par mois.

Loënia hocha la tête, captivée par toutes ces informations qui l’ensommeillaient progressivement.

-Ta mère avait choisi un master en sciences de l'ingénieur. Elle a hésité à continuer avec un doctorat mais elle s’est arrêtée là. Elle est donc devenue ingénieur. Elle était tout le temps prise. Tantôt par son travail, par toi, ou par sa vie sociale.

Adrien avait les yeux brillants. Que ce devait être dur, se rappeler d’une époque et de personnes qui n’existeront jamais plus. Qu’il devait être dur d’être le seul à pouvoir témoigner, le seul à avoir survécu.

Le vampire lançait de discrets coups d'œil à ce nouvel environnement. La chambre de Loënia était une grande pièce remplie d’objets de son enfance. L’endroit sentait la camomille, comme la reine des lieux. Des peluches, des bouteilles de parfum, une paire de chaussettes en laine occupaient la plupart des lieux, juchés sur des étagères ou sur la mince bibliothèque bourrée de livres jusqu’à l’explosion. Plus loin, un psyché de bois dominait de ses larges piedset effaçait une partie de la fenêtre.

Plus loin, assise sous les draps, les bras autour des genoux, les cheveux mouillés, la jeune femme se remettait de toutes ses émotions. Elle ne souriait guère que pour rassurer son entourage. Elle jouait avec le feu à chaque effort qu’elle faisait pour s’exprimer ou se tenir droite.

Adrien, en remarquant cela -ainsi qu’un bâillement difficilement dissimulé- se releva. Loënia ouvrit les yeux tout grand, autant pour se débarrasser de cette désagréable impression de sommeil que pour recouvrer contenance.

-Je vais me mettre à la recherche de Sajus avec les autres. Un groupuscule de vampires montent la garde dans le quartier et autour de ta maison. Tu n’as rien à craindre.

-Je n’en doutais pas.

La phrase manquait quelque peu d’affirmation malgré les efforts de la fée. Elle se hissa ses genoux pour lui faire la bise avant qu’il n’ait le temps de lui dire de ne pas bouger. Sans avoir ingurgité son sang, elle n’aurait jamais pu faire cela -ni survivre. Adrien s’arrêta devant la porte, et se retourna.

-Tu peux venir vivre au manoir, lâcha Adrien. Tu y as ta place.

Loënia le constata longuement du regard, autant touchée par sa proposition que choquée par l’irréalisme de celle-ci. Pourrait-elle vivre sans ses sœurs ? Pourrait-elle partager sa vie quotidienne avec une cinquantaine de vampires ? Et un tas d’autres questions dont son cerveau n’avait plus la force nécessaire d'y réfléchir.

-Une dernière chose, insista Adrien. Après le procès, j’ai pu rencontrer Ambatine.

Les battements de coeurs s'accélérèrent.

-Je n’ai pas pu la voir plus de quelques secondes.

Loënia leva les yeux au ciel, sans doute au bord des larmes.

-Elle a eu le temps de me supplier de faire quelque chose pour elle. Elle souhaitait que je vous dise qu’elle vous aimait, toi et tes sœurs. Qu’elle n’avait jamais cessé.

Loënia se frottait encore les yeux chassieux collés à son visage lorsque Raison lui servit une assiette où trois gaufres épaisses étaient superposées comme les livres sur sa bibliothèque bancale.

-Que veux-tu ? Chocolat ? Sucre ? Confiture ? Nous n’avons plus de sirop d’érable, Amare et moi avons fini le pot ce matin.

Amare, le petit-ami loup garou de Raison, était arrivé en urgence hier soir. A presque une heure du matin, il avait dû affronter trois vampires enragés qui lui refusaient l’accès à la demeure. Il avait presque dû en venir aux mains, jusqu’à ce qu’il prouve son identité avec force de carte d’identité et, surtout, de l’intervention de Raison. Cette dernière s’était mise à râler depuis le perron et avait menacé de jeter un enchantement sur les vampires en poste ce soir-là s’ils ne laissaient pas entrer Amare. Ils avaient finalement obéi.

-Nature, c’est bien aussi.

Raison haussa les yeux au ciel avant de poser en vrac toutes les garnitures possibles -et socialement acceptable pour des gaufres- devant le nez de sa petite-sœur.

Plus loin, assis à la même table, Amare lisait le journal en le dépliant bruyamment. Il était vêtu d’un pull anthracite qui faisait ressortir son allure d’armoire à glace. Raison vint s’asseoir à côté de lui, une fois qu’elle vérifia par la fenêtre que personne n’entrait en courant dans la cour avec un couteau -du moins, c’était ce que Loënia pensait. Elle portait un pantalon beige avec une chemise épaisse en lin assez courte pour permettre à tout un chacun de regarder son tatouage féerique parfait sur son poignet. Loënia avait opté pour une délicieuse robe bleu nuit et une paire de collants épais pour faire face à ce mois de février.

Loënia ne pouvait s'empêcher d'observer le tatouage de sa grande-soeur. Le sien ne ressemblerait plus jamais à cela. Le matin-même, elle avait passé plus d'une demi heure à fixer son bras. Une once de regret la frôlait souvent.

-Rash va passer pour le déjeuner. Je crois que je n’aurais pas dû lui apprendre ce qu’il s’est passé hier soir.

Son petit-ami ne l’avait pas laissé raccroché jusqu’à ce qu’il fût sûr qu’elle allait bien, soit quarante cinq minutes après que Loënia ne l’ait appelé. Il travaillait ce matin à sa boutique et il l’aurait fermé si la fée ne lui avait pas répété et assuré que Raison s’occupait d’elle.

-Aucun problème. J’espère qu’il aime le couscous, j’ai prévu d’en faire un ce midi.

Raison et Amare échangèrent un regard de connivence.

-Qui a-t-il ?

Loënia déchiqueta un morceau de gaufre avec ses dents.

-Je vais rester quelques jours ici, pour vous aider, lui apprit le loup tout en passant sa main dans ses courts cheveux bruns.

-Pas de soucis.

La rescapée haussa les épaules puis se força à sourire au couple assis devant elle.

Elle contempla un instant ses mains. Non, elle n’avait décidément plus de sang séché sur elle. Inconsciemment, elle savait qu’elle aurait dû exulter de joie à l’idée qu’Amare reste ici. Cela voulait dire que Raison avait enfin décidé de vivre pleinement sa vie avec son amoureux et qu’il allait l’aider à survivre dans cette nouvelle épreuve. Toutefois, mentalement, Loënia était loin de ressentir la joie scandaleuse dès jeunes découvrant la vie étudiante. Elle n'avait envie de rien, et encore moins de ses gauffres qui la réjouissaient auparavant.

Elle savait également que Raison cuisinait plus que d’habitude pour s’occuper l’esprit. Aux dernières nouvelles, elle n’avait jamais à ce jour réalisé de couscous. La seule recette qu’elle connaissait par cœur était celle des crêpes. Le phénomène se répétait également pour le ménage : bien que Loënia n’était toujours pas très réveillée, elle avait remarqué que l’escalier avait été lustré -parce qu’elle avait failli glisser- et que les vitres étaient si nettes qu’elles semblaient être invisibles. Bien sûr, Raison avait pu utiliser de la magie pour réaliser ces tâches, ce qui lui aurait pris moins de temps.

-C’est très gentil de rester ici.

Loënia esquissa un sourire franc à Amare qui lui répondit d’un éclat encore plus grand. Elle ne l’avait pas vu depuis des mois, et c’était pour ainsi dire la seconde fois qu’elle le croisait mais partager avec lui la maison où elle vivait depuis deux décennies ne la dérangeait pas du tout. Il avait dans les yeux un élan de gentillesse propre à lui-même et une chaleur caractéristique des loups. Dès que Loënia croisait le regard d’Amare, elle se sentait à l’aise, et elle songeait à son amie Rubis.

Elle monta un instant à l’étage pour se brosser les dents et, quand elle redescendit, un sorcier aux yeux d’un vert flamboyant l’attendait au pied de l’escalier. Plus elle progressait vers lui, plus il ouvrait ses bras. Elle fondit dans ses bras comme une braise dans une cheminée. Rashnoé était chaud, contrairement à son manteau beige qui était parsemé de gouttelettes d’eau. Les mains légèrement humides, Loënia enserra encore davantage son sorcier préféré. Elle fixait le mur couleur miel du couloir qui donnait une atmosphère guillerette à la pièce.

-Je vais bien.

Trois minuscules mots qui devraient suffire à Rashnoé, Loënia n’avait pas pour habitude de s’épancher sur ses émotions.

Loënia se rendit alors compte que les mains de Rashnoé, posées contre ses côtes, tremblaient. La jeune femme s’éloigna légèrement pour mieux regarder son petit-ami. Il la regardait dans les yeux. Ses prunelles vertes hurlaient des larmes.

-Si Adrien n’était pas arrivé au bon moment, tu ne serais sûrement pas là.

Loënia eut envie de pleurer, sans savoir si c’était parce qu’elle voyait son meilleur ami le faire ou parce qu’elle réalisait que oui, elle aurait pu ne plus être sur Terre.

-Je vais bien, répéta-t-elle, la voix plus faible. Je vais bien, Rash. Je. Vais. Bien.

Il hocha la tête fébrilement, sans la quitter du regard. Il était incapable de se détourner d’elle un seul instant.

-J’ai peur de te perdre. J’ai toujours et continuellement peur de perdre, maintenant.

-Je ne vais pas mourir.

Elle était désespérée, désolée de lui faire ressentir tout cela.

-Cela n'arrivera plus.

Loënia posa ses mains sur les tempes de Rashnoé. Elle essuya ses larmes d’un revers du pouce.

-Je déteste vraiment te voir pleurer, Rash.

Le sorcier lui aurait répondu si Adrien de Val n’était pas entré telle une rafale dans la demeure. Il n’avait pas pris la peine de frapper et la maison, vivant cela comme un affront, fit grogner l’escalier en signe de rébellion. Le vampire jeta un oeil mauvais aux marches en bois de l'escalier.

Adrien, après avoir détaillé Loënia de ses iris sombres - Loënia qui avait toujours les mains posées sur son petit-ami - se mit à observer Rashnoé avec une certaine hauteur. Il devait se dire qu’un homme ne devait jamais pleurer, encore moins devant une femme, mais ni le jeune sorcier, ni la jeune fée ne pensaient à cela.

-Bonjour.

Jamais ce mot n’avait été prononcé avec plus de dédain. Loënia se racla la gorge, gênée d’être interrompue dans un moment d’intimité. Elle retira ses bras des épaules de Rashnoé, mais il lui prit la main en nouant ses doigts aux siens.

-Tu vas bien ?

Adrien, qui n’avait pas non plus l’habitude de blablater émotions, balaya la question futile.

-Sajus a été retrouvé. Il a été condamné à cent soixante-dix ans de prison ferme.

Le couple hocha la tête. Les fées de Cryset et de toute la Bretagne savaient que les jugements en cas de peine avec la justice étaient terriblement lourds. Les fées étaient dures entre elles, mais ce n’était tout de même pas la perpétuité. Bien que les fées et les sorciers vivaient plus longtemps que les humains, ils ne dépassaient guère les cent trente ans.

-Ce sont mes hommes qui l’ont retrouvé au petit matin. Nous l’avons amené à Horod qui l’a immédiatement jugé.

-Merci beaucoup.

Adrien reprit la parole comme si Rashnoé ne lui avait pas parlé.

-Je fais le pigeon voyageur pour lui : vous devez le rejoindre dès que possible, toi et tes sœurs.

C’est à ce moment-là que Raison et Amare entrèrent dans le couloir, tout vêtu de bottes et de vestes épaisses et de la paille dans leurs cheveux emmêlés. Ils venaient du jardin, où ils avaient fait la litière de Bickie.

-Oh, bonjour !

Raison sourit d’adoration devant Adrien. C'était un phénomène complètement nouveau, qui interloqua Loënia.

-Je ne vous ai pas vu entrer. Vous voulez boire quelque chose ?

Elle retira sa veste et la donna à Amare qui failli la faire tomber.

-Que venez-vous faire ici ? Oh, je vous présente Amare, mon petit-ami. C’est un loup-garou. Vous vous connaissez peut-être ?

Amare fit non de la tête avant de sourire à son tour et de tendre la main vers le vampire. Adrien sembla lui serrer la main à contre-coeur. Adrien pratiquait peu les contacts physiques.

-Sajus s’est trouvé des geôliers pour les deux cents ans à venir.

-Cent soixante-dix ans seulement, Loënia, la reprit Adrien avec froideur.

-Et votre oncle veut vous voir, ajouta Rashnoé qui avait recouvré contenance.

-Ah, fit Raison en jetant un regard interrogateur à Adrien. Que nous veut-il ?

-Je n’en sais rien, il ne m’a pas donné de détail. J’espère uniquement qu’il ne vous chassera pas de la région à cause d’Ambatine.

-Ce n’est pas près d'arriver, assura Raison avant de se tourner vers sa sœur. Est-ce que Liséa est descendue ?

Loënia secoua la tête de gauche à droite. Raison passa entre Adrien et Loënia et sauta sur la deuxième marche de l’escalier, faisant voler ses boucles autour de sa tête comme les ailes brunes d’un papillon.

-Liséa ! Descends immédiatement, le couscous est prêt et nous avons des invités !

Puis, dans un mouvement gracieux malgré les bottes en caoutchouc à ses pieds, elle sourit à Adrien comme la princesse qu’elle était.

-Resterez-vous pour déjeuner ?

-Non, j’ai de nombreuses interventions à réaliser aujourd’hui.

Il se tourna vers son arrière-arrière-petite-fille, lui fit la bise et s’en alla aussi vite qu’il était arrivé. Le courant d’air fit voler les cheveux des deux fées, du sorcier et du loup.

Loënia sentit alors son téléphone vibrer dans sa poche.

-C’est Rubis ! s’étonna-t-elle tout en décrochant.

-OUI, C’EST RUBIS. CELLE QUE TU AS OUBLIÉ DE PRÉVENIR QUE TU AVAIS PRESQUE CLAMSE.

Rashnoé et Amare sifflèrent de surprise, Raison s’échappa dans la cuisine en prétextant devoir mettre le couvert.

Heyyyyy !

Me revoilà.

Je suis en train d'avancer au MAXIMUM les corrections de la seconde partie. Je divise également mais chapitre en petits bouts (parce que 20 minutes de lecture... Bon.)

Comment allez-vous ?

J'espère que votre rentrée s'est bien déroulée !

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