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Hier, j'évoquais l'acceptation, ou peut-être quelques jours plus tôt... Je perds aisément la notion du temps. Cela me perturbe davantage quand mon esprit oscille entre ma raison (et la réalité) et mes envies (et ma liberté actuelle de mouvement, de choix, d'emploi du temps, etc.).

La vie nous offre parfois de bonnes opportunités, d'autant plus que certaines semblent inespérées. Mais est-ce une raison de foncer vers elles si elles peuvent nous faire perdre une grande part de ce que nous aimons dans notre existence ? Même si les accepter serait symbole de facilité sur un pan de notre quotidien au détriment de notre essence ? Ne serait-ce pas comme mettre un oiseau libre de parcourir le ciel dans une prison dorée ?

Je ne fais qu'y penser. Il a fallu d'une proposition, tombant au moment où j'avais pris une décision. Une éventualité qui pourrait changer beaucoup de choses, autant positivement...que négativement. Comme, par exemple, assurer un revenu régulier, mais perdre mon énergie pour mes passions (sans compter le manque de temps à y consacrer).

La petite voix de la raison dans mon esprit me dit que ça serait jouable. Celle de ma créativité crie au meurtre. Celle de mon corps me réclame des vacances. Mon être est perdu.

Tout au long de ma vie, on m'a répétée combien la vie était dure. On n'a cessé de me ressasser qu'étudier était important. Le résultat, finalement, a été peu probant. On m'a souvent soutenu l'hypothèse que le plus important était d'être réaliste. Je me demande alors jusqu'à quel prix. On m'a appris qu'assurer son niveau de vie était vital pour être, en quelque sorte, libre et bien. Et si ce n'était pas le cas ?

Depuis maintenant un an, j'ai fait de mon bien-être et de ma santé mentale mes priorités. Écrire, me retrouver un peu seule, décider de sortir si le besoin est là,… J'avais les clés de mon destin en main et, bizarrement, à la simple idée que je doive me poser pour une routine où pratiquement tout contrôle m'échappe...cela m'effraie.

Je sais que beaucoup pourraient me dire que c'est passager et que je devrais bien passer par là, un jour. Mais suis-je prête ? Est-ce que ce sentiment de peur n'est pas un signe montrant que ce n'est pas pour moi ? Alors que je redoutais déjà ce test sur un court terme, m'ayant donné un sentiment désagréable d'être une pseudo-spectatrice de ma fin – ou presque, tentons de ne rien exagérer –, voudrais-je de cette vie sur le long terme ?

Voudrais-je vraiment composer avec une multitude de paramètres qui échapperaient encore plus à mon contrôle pour m'assurer un semblant de sécurité apparente ? Est-ce réellement ça « vivre » ? Prioriser le matériel au détriment de ce que nous sommes ? Et si je n'en voulais pas ?


Je suis perdue. Bien trop d'alternatives, de doutes, de questions, de possibilités ont l'air de s'étaler devant moi comme si n'en choisir qu'une allait faire disparaître les autres.

Et si je ne grandissais plus ?

Si on en restait là ?

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