La Trahison du Vent
Sus un manguier, Amélévi aide Boby à réparer un vieux micro pour la prochaine fête. Les fils s’emmêlent, leurs rires fusent, et leurs mains s’effleurent, allumant une étincelle. Mais une tempête éclate au village : Fifamè répand une rumeur venimeuse, inspirée des commérages qui divisent souvent les communautés rurales. « Boby ? Un voleur ! Il a fuit Cotonou après avoir dépouillé un commerçant ! » Les langues s’agitent : « Ce sourire, c’est celui d’un serpent ! » siffle une vieille. Même Tatah Zinsou, d’ordinaire sage, plisse les yeux. Amélévi, indignée, défend Boby au marché : « Fifamè mentirait pour un miroir cassé ! Vous la croyez ? »
Déchirée, Amélévi profite que Boby répare une roue pour fouiller son sac. Elle y trouve une photo : lui, plus jeune, riant avec une femme aux yeux doux. Son cœur se fend. Une amante ? Une épouse cachée ? Quand Boby revient, sifflotant, elle s’enfuit, la gorge nouée. Kokou, 12 ans, un gamin maigrelet aux oreilles en éventail, espionne tout, vendant des potins pour des arachides. Il imite Fifamè, secouant une perruque volée, et le marché explose de rire. Kokou chute, la perruque de travers, et Mama Gaga rugit : « Rends ça, voleur de tresses ! Ou je te fais manger mes piments crus ! » Amélévi trouve une deuxième plume noire dans le sac de Boby, près de la photo. Qui les sème ? Seule, elle serre la photo, murmurant : « Pourquoi tu mens, Boby ? » Tatah Zinsou, songeur, dit : « La vérité est un mil qu’on pile : lente à venir, mais elle nourrit. » Fait réel : Les rumeurs, amplifiées dans les petits villages, peuvent détruire des réputations, comme dans les conflits autour des terres à Athiémé.
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