Chapitre 19 - Extase

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R'yline n'avait pas souvenir d'un baiser aussi envoûtant. Il était même plus que cela !

Elle se sentait tel l'assoiffé devant une source miraculeuse qui devait être bue goutte après goutte. Chaque gorgée en appelait une nouvelle. Pourtant, rien ne semblait combler cette envie de sentir ses lèvres contre les siennes, de presser son corps contre le sien.

Le mouvement de recul lui fit l'effet d'un coup d'épée en plein coeur. Pourquoi soudain cette distance ? Elle avait besoin de le sentir, de ne penser qu'au présent, de s'oublier auprès de lui.

Aucun homme n'avait jamais refusé sa couche. Pourtant, il semblait hésiter. La nymphe se surprit de l'intensité de la blessure, non pas de son ego, comme cela aurait dû être le cas, mais de... De quoi s'agissait-il ? De sentiments ? Etait-elle capable d'aimer ? Avait-elle le droit à l'amour ? Elle qui avait été abandonnée. Pire, vendue.

La douleur dans sa poitrine s'enflamma la forçant à se voûter. La danseuse appuya ses mains contre la zone embrasée, sans obtenir le moindre soulagement. Elle se consumait de l'intérieur. Les larmes pressaient pour venir inonder son visage. Comment pouvait-elle perdre ainsi le contrôle ?

Son corps se mit à trembler. Elle sentait quelque chose se fracturer en elle.

Puis, aussi soudainement qu'il était apparu, ce mal-être s'envola à l'instant où Kamal l'enveloppa de ses bras musclés. Le prince embrassa son front, sa tempe puis sa joue. Il hésita :

— Je... Je ne veux pas te posséder ni que tu te sentes obligée de m'offrir ton corps. Je... Je ne suis pas mon père.

Elle se perdit dans son regard noir où brillait l'authenticité.

— Je veux être tienne. C'est... C'est la première fois que je désire mon partenaire, si...

— Si ?

Non, il ne pouvait pas la regarder avec autant de douceur. Elle se sentait mise à nue, vulnérable et tellement belle.

— Si tu le souhaites.

R'yline se sentit rougir. Comment était-ce possible ? Elle qui avait maintes fois séduit. Elle, la femme du contrôle, perdait tous ses moyens face à cet homme.

— Je... commença-t-il.

Avant de venir poser ses lèvres contre les siennes, tout en caressant son dos. R'yline perdit tout contact avec la réalité. En cet instant, il était son évidence, sa vérité. Leurs corps exprimèrent ce que la pudeur les empêchait de mettre en mots. La nymphe attrape sa main et la glissa sous sa robe pour venir toucher sa peau. Son corps s'éveillait un peu plus à chaque contact. Elle s'enhardit à ôter la tunique du prince qui s'empressa de retrouver le chemin de ses lèvres à peine le vêtement passé par dessus la tête.

R'yline se recula, elle voulait lire son désir. Elle se déshabilla à gestes lents pour éviter toute douleur autant que pour sentir l'envie submergée son partenaire.

— Tu es magnifique !

Elle eut la sensation d'entendre ces mots pour la première fois. Peut-être pour toute la vérité qu'il contenait pour la première fois de sa vie. Elle n'était pas qu'un corps sublime, il la voulait entière, tout en elle était sublime à ses yeux. Et cela la galvanisait.

Entièrement nue, elle vint s'asseoir à califourchon sur les cuisses de son amant qui parcourut son corps de caresses : sa nuque, son dos, ses cuisses et son ventre. Il s'enhardit à effleurer sa poitrine. La langue de la nymphe répondit à cet appel et leurs bouches se mêlèrent entièrement. Il n'était que désir et passion. R'yline attrapa les mains de Kamal pour lui faire saisir en douceur ses tétons. Elle gémit d'excitation et son bassin se mit à bouger de sa propre volonté. Elle sentait le membre durcit du prince frotter à travers le tissu de son pantalon. Elle mêla ses doigts à ceux de son amant et le fit basculer sur la couche. Il se positionna aussitôt au-dessus d'elle pour couvrir son corps de baisers sans défaire le lien unissant leurs mains.

La nymphe se débattit un instant pour dégager ses doigts et venir déshabiller Kamal. L'envie se faisait impérieuse. Elle devait le sentir en elle. Il devait ne faire plus qu'un. Le prince se pressa contre elle pour unir leurs corps dans une explosion de plaisir. Etait-ce possible qu'il n'est jamais connu de maitresse ? Comment pouvait il lui offrir autant d'extase ? Puis ses pensées se stoppèrent. Le plaisir prenant toute la place, les corps bougeant plus vite , la jouissance allant crescendo. Un feu d'artifice éclata dans tout son être. Jamais elle n'avait connu pareille satisfaction charnelle.

Rassasiés l'un de l'autre, ils s'autorisèrent un temps de repos lovés l'un contre l'autre. Avant de sombrer dans les bras de Sommus R'yline se demanda comment elle pourrait dorénavant partager les bras d'un autre homme.

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