Penser comme un statisticien

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Je cherche une façon de rendre artistiques les statistiques et tout l'arsenal mathématique qui peut se déployer derrière les données. Cette couche d'abstraction que l'on peut superposer à la réalité démontre d'une formidable capacité à expérimenter des configurations qui n'existent pas, et qui pourtant permettent de mieux comprendre ce qu'on a sous le yeux, ce qu'on sent (mais pas ce que l'on ressent ?)

Prenons l'exemple des sept ponts de Königsberg. La question est de savoir s'il existe un chemin permettant de traverser tous les ponts exactement une fois. Un statisticien pensera à représenter Königsberg sous la forme d'un graphe, et la question initiane deviendra : dans ce graphe, existe-t-il un chemin eulérien ?

C'est bien beau de suivre cet exemple, mais je n'ai rien inventé ici, rien écrit, je n'ai conquis aucun territoire de connaissance réellement ? Comment le pourrai-je ? Sinon avec une confiance exacerbée ?

Alors je me lance. Je vais prendre un cas qui m'intéresse particulièrement : est-il possible ou non pour un personnage de roman (disons Leopold Bloom) de passer exactement une seule fois à travers les rues de Dublin ? Nous obtiendrions ici une histoire assez unique du passage d'un individu à travers une ville, un simple passage, aucun retour ? Et quelle serait la psychologie d'un personnage qui n'a jamais pu visiter le même endroit deux fois ? Aurait-il surement la mémoire de quoi que soit ? Personnellement, je crois que toutes les premières fois s'impriment, s'encodent avec force dans notre esprit : aéroport de Beauvais, visite de Barcelone...ce personnage aurait d'ailleurs une collection de souvenirs plus intense que quiconque, puisqu'il béneficierait du charme infi de l'etonnement, qui serait le début et la fin de tous ces souvenirs.

Quelqu'un a-t-il utilisé le statistiques et mathématique comme matériau d'une oeuvre littéraire ?

Mais ce que je recherche, personnellement, c'est de passer à travers les mêmes chemins encore et encore, pour qu'ils me soient familiers et que je retrouve une mémoire.

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