Journal - Paul Lorens - 21.01.2021
Sans stress, sans angoisse morbide et dévorante, au calme, je ralentis doucement, et avec cette décélération arrive l'improvisation. L'improvisation parce que je connais peu cet état, et que j'y vois souvent un signe d'alarme, comme si j'avais relâché mon effort trop tôt, la ligne d'arrivée est encore trop loin. Je ne peux pas me permettre de lâcher aussi tôt. Puis la conscience arrive et me fait un clin d'oeil : "Ressens-tu une pression ? As-tu peur en ce moment même ? Ou te sens-tu génial parce que tu peux relâcher et pour autant continuer à gagner"
Relâcher tout en continuant à gagner. Comme le skieur, la marathonien ou la nageur qui tout en relâchant la pression sent que son corps accélère encore un peu, mais par lui-même, branché sur un pilotage automatique qui surpasse l'entendement et les projections de la conscience.
Quelque chose a cédé en moi, quelque chose est mort en moi. Le deuil de la perfection. Il y a une liberté rare que l'on ressent en faisant les choses en les jugeant, en les trouvant "simples", sans comédie ni drame. Nues et terrestres. Des sesnsations nues et terrestres.
La question reste : comment vivre dans ces sensations nues et terrestres tout en restant outrageusement confiant ("on est constamment des génies") ?
Vraiment rien, vraiment aucun jus, aucune idée, aucune pression, aucun stress. Je ère en pleine absurdité. Vais écrire toute l'absurdité de mon travail, en détail. Et surtout, n'avoir aucune ambition en termes de productivité
Expérience No1 : créer un socle de données communal
Donc là, je bosse sur une liste de course de données, pas bien plus évoluée que ça, et je tape sur les touches d'un clavier un peu au hasard, pour poser des questions : savoir est-ce qu'on a bien tout ce qu'il faut dans la liste de course.
Puis j'ai défini des niveaux de maturité de l'open data en reprenant une étude sur le sujet. Mais j'aurai mieux fait de piocher au hasard. Quoi que si j'arrive à capter "l'effet multitude" et l'effet algorithme humain (plein de personne répondent, et classent les données), je deviens plus intelligent.
Travailler pour Datactivist, cela ne veut-il dire pas dire ajouter ses 50 cents dans plein de projets. Travailler, c'est contribuer à un effort collectif.
Je fais mille milliards de petits trucs, pas de grande oeuvre aujourd'hui.
Va faire du sport, t'es cramé.
14:57h
Maintenant, c'est de l'impro, pas après pas. Les symtpômes de la dépression sont là, alors on abaisse doucement son niveau d'exigence, on veut pas terminer la méthodo en 2 jours, on veut pas ressentir l'adrénaline de longues heures de travail, on veut pas apprendre 50 choses. On se pose, et on fait minute après minute. La minute du soldat, la minute écoulée est déjà morte, celle qui vient n'est pas encore née. Mais on peut avoir un miroir, on se fait une saignée d'écriture. On écrit, on écrit, on densifie pour retisser les fils de la broderie qu'est la vie. On tisse, pas après pas, mot après mot.
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