ILLUSIONS BRISEES

de Image de profil de natachanatacha

Avec le soutien de  Maude 
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Ta vie est comme un roman,

Certains chapitres sont tristes,

Certains sont heureux,

Certains sont intéressants,

Mais si tu ne tournes pas la page,

Tu ne sauras jamais ce que la suite de l'histoire te réserve.

Quatre heures trente du matin. Une nouvelle journée à affronter. Je m’extirpe de la chaleur de ma couette.

Aucun bruit ne vient perturber mon réveil, pas même les pas incessants de mon voisin qui, quotidiennement, résonnent au-dessus de ma tête. Tout comme mon HLM, il dort.

Dans la cuisine, assise sur une chaise, les yeux dans le vague, je fixe ma tasse de café sans vraiment la voir. Comme si elle s’effaçait peu à peu de ma réalité… Les larmes montent, silencieuses, glissant sur ma joue sans que je les retienne.

Un malaise m’envahit. Un vide immense me submerge.

Le seul être qui me donnait la force, le courage, l’espoir est parti poursuivre son chemin d’homme. Un repère disparaît. Une raison vacille. Une bataille s’efface… Et une femme reste seule, face à elle-même.

Un instant suspendu. Le silence pèse, le vide s’installe.

Puis, lentement, je me lève. J’avance, dans une brume solitaire, un quotidien qui m’impose de vivre, de continuer le combat : je n’abandonnerai pas.

On dit que nous naissons tous égaux. Une belle pensée. Une croyance que l’on se répète pour apaiser les consciences. Mais est-ce vraiment réaliste ?

Cette affirmation semble vide de sens, une idée entretenue pour adoucir les injustices du monde. La vérité est tout autre : nous ne naissons pas égaux.

On ne m’a pas imposé cette voie, je l’ai tracée moi-même, avec la certitude que rien n’est figé, que chaque route peut évoluer.

J’ai choisi d’élever mon fils seule, un choix guidé par mon libre arbitre, assumé pleinement. Je ne suis pas définie par une condition imposée, mais par ma propre décision.

J’ai dû me battre deux fois plus, travailler sans relâche, prouver ma valeur là où d’autres avaient simplement à être.

Combien de nuits suis-je restée éveillée, à douter, à me demander si j’en étais capable ? Combien de larmes ai-je versées en silence ?

Mais j’ai tenu bon. Je n’ai pas fui.

L’égalité des sexes ? Une chimère. Depuis des siècles, les femmes se battent encore pour obtenir la reconnaissance qu’elles méritent.

Camille Claudel… Sculptrice de génie, éclipsée par Rodin. Indépendante et brillante, reléguée à l’oubli et à l’injustice.

Alors, où en sommes-nous aujourd’hui ?

Avons-nous réellement le choix de notre existence ? Peut-être. Mais ce choix demande une force immense, une volonté inébranlable.

Ai-je été libre dans ce rôle de mère ? Ou ai-je été une actrice guidée, manipulée ?

Manipulée par celle qui m’a élevée, cette figure maternelle qui aurait dû être une lumière. Qui ne l’a jamais été, et ne le sera jamais. Seulement une ombre. Une présence oppressante, étouffante.

Ai-je été aveuglée… Ou ai-je refusé de voir ce qui me détruisait depuis toujours ?

Faible… d’avoir été aveuglée par la peur d’une mère abusive et possessive. Faible… d’avoir cru qu’elle était plus forte que moi. Faible… de penser qu’elle avait toujours raison. Faible… de croire que je lui étais redevable—de ma vie, de mon existence.

Et pourtant… était-ce réellement de la faiblesse ?

Mais alors… Nos choix sont-ils toujours judicieux ? Était-ce judicieux d’avoir connu le père de mon fils ? Oui. Parce que je l’ai aimé.

Parce que j’ai cru en nous, en un avenir qui semblait alors évident. Parce qu’à cet instant, rien ne pouvait me faire douter.

J’ai porté cet amour avec sincérité, avec la conviction qu’il pouvait bâtir quelque chose de fort.

Mais parfois, croire ne suffit pas. Aimer ne suffit pas.

Est-ce une bonne décision de m’inscrire sur un site de rencontre ? Je ne sais pas…

Comme le disait un poète : "Nous sommes notre propre bonheur."

Nous avons le pouvoir de créer notre propre bien-être, malgré les circonstances.

Comme Descartes l’a écrit : "Il n'y a personne qui ne désire se rendre heureux ; mais plusieurs n'en savent pas le moyen."

Alors, que faire ? Attendre que le bonheur vienne à moi, que ma condition change ? Non.

Il faut se relever, agir, et avancer.

Allez, Kalia, il est temps d’arrêter de pleurer sur ton sort. Le travail t’attend. Tu es seule, oui. Mais les factures, elles, restent.

Ce matin, il fait froid. Comme une voyageuse, je revêts mon manteau et sors.

Une page se tourne.

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ILLUSIONS BRISEESChapitre9 messages | 1 semaine

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