Chapitre 2.4 : L’aube d’une principauté
jeremy chapi :
Enfin, je pouvais commencer à me projeter dans l’avenir. Les dirigeants des différentes nations avaient validé la création de ma principauté, Riveria. À mes côtés, Natali, revenue discrètement durant le débat, me félicita d’un sourire tout en applaudissant dans ses mains. Ce geste déclencha une vague d’applaudissements dans l’assemblée. Toute la tension que j’avais accumulée depuis des heures s’évapora enfin, comme si un poids colossal venait de me quitter.
Sur l’écran de la tablette, ma fille Iris célébrait bruyamment à sa manière. Des confettis virtuels éclataient dans tous les sens, accompagnés de son rire joyeux. Elle était visiblement fière, et cette vision me réchauffa le cœur.
Après le résultat du vote, tout s’enchaîna assez rapidement. Certains dirigeants quittèrent la salle de l’ONU, visiblement agacés ou contrariés. D’autres, au contraire, vinrent me saluer et me montrer leur soutien. Natali joua un rôle crucial, se chargeant de traduire leurs propos tout en maintenant la diplomatie que, selon elle, je devais incarner. À plusieurs reprises, elle n’hésita pas à me pincer discrètement le bras lorsque mes réponses s’écartaient légèrement du ton formel qu’elle m’avait si bien appris à adopter.
Quelques-uns de ces dirigeants proposèrent de soutenir mon projet, aussi bien financièrement que matériellement, en échange, bien sûr, de l’accès à l’énergie promise par mes anneaux célestes. D’autres, plus audacieux, tentèrent même de me persuader de leur vendre les brevets de cette technologie. Mais ma réponse resta catégoriquement négative. Ces négociations improvisées, bien que parfois intéressées, m’offraient tout de même un certain soulagement. Il était agréable de voir autant de nations prêtes à coopérer, même si leur soutien était souvent motivé par des intérêts propres.
Je ne pus m’empêcher de penser à Atlas. Il avait été là depuis le début, un soutien constant dans cette arène politique impitoyable. Sans lui, je ne serais jamais arrivé aussi loin. Je réalisais à quel point je lui étais redevable. Mais cette pensée s’effaça rapidement lorsque je croisai le regard de certains dirigeants qui quittaient la salle. Leurs yeux étaient chargés d’une hostilité à peine voilée. Ces regards me mettaient mal à l’aise, bien que je ne puisse précisément en définir la raison.
Alors que les dirigeants quittaient la salle un à un, je me retrouvai finalement seul, accompagné uniquement de mes gardes et de Natali. C’est à ce moment qu’une main se posa sur mon épaule, me faisant me retourner. Je constatai avec surprise qu’il s’agissait d’Atlas. Son imposante carrure contrastait avec le grand sourire qu’il arborait.
« Alors, ça fait quoi d’avoir des responsabilités maintenant ? » me demanda-t-il, son ton légèrement moqueur mais bienveillant.
Je lui répondis avec un sourire fatigué : « Pour l’instant, je dirais que je devrais m’en sortir. »
Atlas éclata de rire, un rire franc et profond. « On en reparlera dans deux mois. Mais sinon, sache que j’ai discuté avec les dirigeants de la Chine et de la Russie. Ils aimeraient te parler dans une atmosphère plus… privée, si tu vois ce que je veux dire. »
Je hochai la tête en signe de compréhension. « Je n’hésiterai pas à le faire. Mais avant cela, je dois rencontrer les dirigeants français pour négocier les termes du territoire. Il est essentiel d’apaiser les tensions et de commencer au plus vite à concrétiser ce projet. »
Atlas acquiesça, son expression se faisant plus sérieuse. « Je comprends ton empressement. Mais souviens-toi que tu es en sécurité pour l’instant dans mon pays. Prépare soigneusement ton jeu de cartes avec d’autres dirigeants avant de les rencontrer. Tu ne peux pas te contenter de la main que tu as actuellement. »
Alors qu’il terminait sa phrase, ma tablette vibra dans ma main. Je la levai pour montrer Iris, dont le visage s’afficha à l’écran. Elle semblait impatiente de participer à la conversation.
« Tu devrais écouter Atlas, père, » déclara-t-elle d’un ton sérieux. « Mon premier contact avec des politiciens a été bien amer. Tu dois te préparer et rassembler tout ce qu’il te faut pour affronter ces négociations. »
Atlas acquiesça aux paroles d’Iris, visiblement impressionné par sa maturité. « Elle a raison, » dit-il avec un sourire approbateur. « Tu as de la chance d’avoir un tel soutien. »
Je pris une profonde inspiration et hochai la tête. « Très bien, dans ce cas, préparons cela. »
Nous quittâmes enfin cette scène où la création de Riveria venait d’être validée. Alors que nous prenions la route pour retourner en Atlantide, mes pensées étaient déjà tournées vers les défis à venir. D’autres projets étaient en cours, loin d’être achevés, mais je savais une chose avec certitude : je vais changer ce monde.
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