Chapitre 8, Les présentations

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Chapitre 8, Les présentations


La rue des Éveuses, qui donne son nom au quartier, abrite des maisons et de petits immeubles récents, un peu du style lotissement, avec beaucoup de verdure, et très calme. Nous entrons directement avec la voiture dans l’allée du numéro vingt-trois, Aurélie ayant laissé la porte ouverte à notre intention, puis je coupe le contact. Nous ouvrons les portières et posons tranquillement nos pieds sur l’allée de gravillons qui crissent sous leur poids, puis, j’ouvre le coffre pour prendre mon sac. Nous sommes contents d’être arrivés dans les temps. La demeure, une belle petite maison en meulières et briques, dénote par son côté bourgeois. Tout en observant les lieux, nous nous dirigeons vers l’entrée principale, surmontant un petit perron à six marches, orné d’une délicate marquise en fer forgé peinte en blanc, assortis à la porte d’entrée en bois. L’ensemble, plutôt sobre, est entouré à gauche d’une glycine dont la période ne nous permet malheureusement pas d’admirer ses fleurs, et à droite, d’un joli rosier remontant nous gratifiant de quelques boutons vieux rose commençant tout juste à s’ouvrir. Je laisse passer Laureen devant moi pour gravir les marches, lorsqu’elle s’arrête net.

— Passez devant Maxence, je ne connais personne, je préfère que vous entriez et que vous fassiez les présentations.

— Timide, alors ? Dis-je en lui souriant doucement. Je comprends !

Je tape trois coups aux carreaux de la porte d’entrée, la sonnette étant sûrement sur l’entrée extérieure que nous n’avons pas empruntée, lorsque qu’elle s’ouvre aussitôt.

— Bonsoir Maxence, pile à l’heure ! Je suis contente de te voir, je t’attendais avec impatience !

— Bonsoir Aurélie, ravi de mon côté aussi. Il n’y avait personne sur la route, nous n’avons eu aucun problème pour venir... Mais je te présente Laureen. Laureen, je te présente Aurélie.

— Bonsoir Aurélie, merci beaucoup pour votre invitation, c’est vraiment gentil.

— Bonsoir Laureen, le plaisir est pour moi. Mais, vous me permettez de vous tutoyer ?

— Oui, bien sûr, vous pouvez...

— Bien, je vous fais visiter ?

— Avec plaisir, répondons-nous de concert...

La maison est très joliment décorée. La grande entrée donne sur une petite chambre à droite, et débouche directement sur une très grande pièce avec d’un côté une belle cuisine américaine, moderne et chic, et de l’autre, le salon très cosy, traversant, articulé autour d’une cheminée avec un feu bien vivant. L’odeur chaleureuse extrêmement agréable et le doux crépitement du bois, nous enchantent instantanément. Je ne fais pas de feu sur Paris, et à voir les yeux émerveillés de mon invitée, elle non plus ! Aurélie nous montre ensuite les toilettes, la salle de bain en carreaux de faïence blanche et mosaïque bleue nuit du plus bel effet pour en finir avec le rez-de-chaussée. Nous montons ensuite l’étroit escalier en bois pour arriver à l’étage. Sur la gauche en arrivant, un vaste espace ludique est partagé entre un billard, un baby-foot, une table basse avec un très bel échiquier, et au fond, des canapés en cuir avec une croix de Saint-André solidement fixée au mur. Ni Laureen ni moi ne formulons le moindre commentaire, et nous terminons la visite par les trois chambres et la salle de bain avec toilettes. Nous redescendons dans la foulée au salon, lorsque la sonnette se fait entendre. Aurélie nous indique les canapés.

— Installez-vous, je vais ouvrir.

— Bonsoir Aurélie, contente de te voir, tu vas bien ? Tiens, c’est pour toi.

— Merci Julie, mais il ne fallait rien apporter, ce n’est pas sérieux ! Hé, elles sont magnifiques !

— Ce sont des roses anciennes, je sais que tu les adores...

— Oui ! Bonsoir pierre, et toi, comment vas-tu.

— Bonjour Aurélie, bien, merci, toujours autant de travail. Ton mari nous soigne tu sais ? - Dit-il en riant franchement - N’est-ce pas Julie ?

— Oh oui, on va finir par y rester si ça continue ! Mais Francis est déjà rentré et peut-être nous entend-il ? Dit-elle en s’esclaffant !

— Non, il avait du travail à finir, il nous rejoindra après le dîner.

— Ah, très bien.

— Venez, je vais vous présenter.

Les invités arrivent au salon, et la maîtresse de maison fait parfaitement les présentations. Ils travaillent tous les deux dans la société de Francis, au service marketing. Julie est une belle femme, la quarantaine ou un peu moins, blonde dégradée aux yeux verts, mince et sportive. Elle est habillée d’une jupe courte en tweed rouge et blanc, d’un teeshirt troué rapiécé par des épingles à nourrice, de chaussures à talons très hauts en maille et lacets vraiment sexy. Pour parfaire sa silhouette, une chaînette de cheville vient orner son pied droit, et arbore de magnifiques lunettes écailles plutôt épaisses, rouges, parfaitement assorties à sa jupe. Elle est la responsable du service. Pierre, quant-à lui, fait environ un mètre soixante-dix, et est plutôt costaud avec beaucoup de prestance. Il doit avoir autour de quarante-cinq ans. Les yeux gris, les cheveux courts, il est habillé d’un costume bien taillé le mettant en valeur, avec une chemise blanche imprimée de superbes fleurs de pavot, parfaitement repassée. Il est son bras droit. Apparemment, tous deux ne manquent pas de travail, enchaînant charrettes sur charrettes. Aurélie profite de ce moment et débouche une bouteille de champagne qu’elle nous sert en nous proposant des amuse-gueules visiblement de sa préparation. Elle commence par Laureen.

— Tiens, des petites douceurs aux anchois et des pruneaux au lard.

— Humm, merci, ça a l’air délicieux. Tu as trouvé le temps de faire toi-même les gâteaux d’apéro ?

— Oui, ça me fait plaisir que tu t’en aperçoives, je ne travaillais pas aujourd’hui, je suis la seule apparemment ! Mais sers-toi aussi Maxens.

Tout le monde dévore avec appétit ces délicieuses préparations merveilleusement accompagnées d’un très bon champagne. Aurélie, manifestement, sait recevoir. La maison, si elle ne correspond pas vraiment au standing du couple qu´elle semble former avec Francis, est vraiment très agréable, et parfaitement décorée, avec goût et savoir vivre, tout en sachant rester simple malgré tout. Ce côté assez peu démonstratif mais vraiment convivial me plait beaucoup. L’ambiance est très agréable, et la discussion va bon train lorsqu’Aurélie nous convie à dîner. Elle se place en bout de table et nous place précisément. Pierre à sa gauche, suivi de Laureen, moi à sa droite, suivi de Julie. Elle commence alors aussitôt un petit discours qu’elle semble avoir préparé…

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