Le Poids des Péchés

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"Deux cents piastres le kilo de belles pommes de terre ! Deux cents ! Deux cents ! Venez voir !" beuglai-je à travers la foule qui étouffait la rue.

Une petite femme encapuchonnée s'approcha de mon comptoir, la main tremblotante.

"Cent soixante ! Je vous prends deux kilos et vous donnerai trois cents vingt ! supplia-t-elle.

Son capuchon, une fois retiré, dévoilait un visage creusé par les rides et serti d'yeux d'une jeunesse encore éclatante.

- Pas possible, j'ai des marges à...

- S'il vous plaît, monsieur. J'ai deux enfants et n'ai presque plus rien pour les nourrir... Et puis, il n'y a plus rien à manger..."

La femme disait vrai. Le matin même, la voix graveleuse du président était sortie de toutes les colonnes de la ville et avait déclaré l'urgence alimentaire ; comme tous les ans à cette période, en somme. Ayant bien réfléchi au sujet, il me paraissait évident que ce n'était pas à moi et mon petit commerce de payer l'incompétence du gouvernement. Après tout, il me fallait tout de même remplir ma propre assiette, le soir.

À vendre des kilos de pommes de terre pour cent soixante piastres à peine, qui deviendraient cent quarante puis cent vingt, si je cédais aux tentatives de marchandage, je ne pourrais tout simplement plus me le permettre.

"Je regrette, deux cents piastres ou rien du tout, Madame, fis-je, impassible.

- Hm... Soyez... soyez maudit", grommela cette dernière à mi-voix.

Avant de remettre son capuchon, la femme plongea ses grands yeux bleus dans les miens et me fixa d'un air glaçant. Au bout de quelques secondes, elle s'éloigna enfin. Et puis... Pourquoi ne travaille-t-elle pas, d'abord ? Comme les honnêtes gens ? pensai-je, vexé de subir la colère de tas de mères comme elle.

Le Soleil se coucha enfin. Les énormes projecteurs, fixés sur les temples et mastabas, prirent son relais et transperçèrent le ciel de faisceaux lumineux. La journée de travail était enfin finie. L'annonce de pénurie alimentaire fut rediffusée à travers toute la ville, me poussant à ranger mes étals au plus vite, de peur de tomber nez-à-nez avec des voleurs du soir ou des soldats peu scrupuleux.

Menu du soir; pommes de terre aux épices et à la crème accompagnées d'une magnifique côte de porc. Je bavais comme un chien des rues en sentant l'odeur de la viande envahir l'appartement. J'avais pris soin de bien fermer toutes les fenêtres et ouvertures avant de commencer à cuisiner, de peur d'attirer des jaloux et fainéants, prêts à se tailler un repas de seigneur sans fournir le moindre effort.

Derrière les stores, j'aperçus les faisceaux de lumières se conjuguer de sorte à représenter successivement les différents dieux de la ville sur les nuages ; prétendument pour les apaiser. "Bah ! Tu parles, ça fait déjà bien longtemps qu'ils nous ont abandonnés, ces salauds. Si notre destin les intéressait vraiment, pourquoi est-ce qu'ils laisseraient la ville crever de faim?".

Le crépitement de la poêle indiqua que le porc était prêt. Les pommes de terre et la crème furent excellentes. La figure d'Anubis se dessina sur les nuages au fil du repas.

***

Entre deux patrouilles aériennes, un bruit étrange vint de la porte. Un cliquetis accompagné de chuchotements...

"Les enflures..." marmonnai-je, tâtant les murs de la chambre à la recherche de mon couteau de défense. La zone devait être en pleine panne d'énergie car il m'était strictement impossible d'allumer la moindre lumière. Le cliquetis se fit plus pressant et finit par s'éteindre. Pas le temps de chercher, pensai-je en dévalant les escaliers. Une silhouette famélique s'était glissée dans le salon et commençait à fouiller dans les tiroirs des meubles.

"Qu'est-ce que vous foutez là ? demandai-je.

- Monsieur... J'ai..." bredouilla la silhouette.

Un hélicoptère passa derrière la vitre et illumina brièvement son visage ; figure repoussante et en tous points semblable à celle des démons présents dans les livres sacrés. Des dents étonnamment blanches dépassaient de son visage chevalin. Le dégoût que m'inspira cette quasi-créature fut si fort que je l'attrapai par la gorge en y mettant toute ma force. Elle essaya de retirer mes bras avec ses mains tremblotantes: sans succès.

"Espèce de voleur ! On t'a jamais dit qu'entrer chez les gens la nuit était inacceptable ?

- S'il vous plaît, lâchez... souffla péniblement la bête informe dont la peau était passée du blanc crème au rouge vin.

- Tu veux que je lâche ? Pas de problème."

Je l'attrapai alors par le bras et la jettai avec dans la rue, histoire de donner l'exemple à tous les voleurs dans son genre. Le problème de la ville, c'était spécifiquement ces personnes qui se refusaient à toute forme de travail mais souhaitaient bénéficier de celui des autres. Les dents de la créature s'écrasèrent sur la terre. Après avoir repris ses esprits, elle détala à travers les ruelles.

"Qui est-ce ? demanda un soldat posté en face de chez moi.

- Un voleur... Encore un", déclarai-je, blasé.

Le soldat ne dit rien de plus et se lança à sa poursuite. Je pus enfin retourner dans mon lit et terminer la nuit.

***

"Deux cents vingt-cinq piastres le kilo de belles pommes de terre ! Deux cents vingt-cinq !

- Quoi ?! s'écria une voix parmi la foule. Hier encore, c'était deux cents !

- Il faut s'adapter aux lois du marché, ma bonne dame, répondis-je, bien préparé aux diverses critiques qui pourraient me tomber dessus. Et puis, le voisin les vend à deux cents cinquante, alors vous devriez être reconnaissante !

- Reconnaissante ? Vous vous foutez de moi, espèce de sale escroc ?" beugla la femme.

La foule cessa un instant son mouvement et prêta attention à la dispute qui venait d'éclater. J'avoue que je ne comprenais pas pourquoi le voisin ne subissait pas la colère des gens, lui aussi. Peut-être que cela tenait au fait qu'il eût une femme et deux enfants à nourrir ; ça avait le don de faire passer une crapule pour un ange, ce genre de choses.

"Et on peut savoir pourquoi elles ont autant augmenté en un jour, vos pommes de terre ? demanda un homme au corps puissant et dont le regard m'intimida quelque peu.

- Comme je l'ai dit, je m'adapte aux lois du marché... Et les lois du marché, en ce moment...

- Sont que la cité vit une énième pénurie alimentaire, et vous, espèce de monstre grassouillet, vous vous en mettez plein les poches ! Regardez-vous ! Vous êtes le seul ici à avoir le ventre aussi rempli ! C'est donc à cela que servent les vingt-cinq piastres de plus ! À vous servir une deuxième portion le soir !

- Pas du tout ! protestai-je, du sang battant dans les tempes.

- Alors quoi ? Expliquez-nous, salaud ! exigea l'homme.

- Eh bien... Oh et, si vous n'êtes pas contents, tournez-vous vers mes concurrents !"

Ma réplique sonna comme une déclaration de guerre. Plusieurs personnes parmi celles qui s'étaient arrêtées se jetèrent sur mes étals et volèrent le maximum de pommes de terre et d'oignons possible. Sans réfléchir, je dégainai mon pistolet de sécurité et le brandis devant la foule. Aucune réaction, les étals continuaient de se vider à une vitesse ahurissante. Je fis alors feu une fois, deux fois, trois fois ; la foule hurlante se dispersa enfin, à l'exception de l'homme au corps musclé. Ce dernier se jeta sur moi avant que j'aie le temps de tirer une quatrième fois. Il employa toute sa force à broyer mes malheureuses épaules sur le marbre de la rue. La douleur, fulgurante, inondait presque tout mon corps. Les mains épaisses de l'homme débordaient jusque sur ma gorge. Je sentis l'air s'échapper progressivement et ma vision se troubler.

La peau de l'homme me sembla soudain différente, presque grise. Ses oreilles laissèrent apparaître de longues cornes enroulées comme celles d'un bouc. Qu'est-ce que... Je deviens fou ? pensai-je dans un ultime sursaut vital. La chose accentua encore la pression sur mon pauvre corps, réduit à l'état de quasi-bouillie. Je tentais désespérement d'attraper ses nerfs situés derrière l'oreille ; sans succès. Le bouc, hilare, bêla longuement. Un voile noir recouvrit mes yeux. C'est donc ça... La mort ?

***

"Debout ! grogna la voix d'un homme à l'odeur de bière, que je distinguai difficilement.

- Que... où sommes-nous ?" demandai-je.

Une douleur effroyable tétanisait le haut de mon corps. Les effluves d'alcool s'intensifièrent et l'homme me glissa une petite capsule dans la bouche sans que j'aie le temps de réagir.

"Pouah ! Qu'est-ce que c'est ?

- On y va", ordonna l'homme.

La douleur s'évanouit en quelques secondes, et je retrouvai tous mes sens. Une grille rouillée, des corps éparpillés dans les coins, des chicotements derrière les murs. En prison ? Mais... pourquoi ?

L'homme à la hache défit mes chaînes et m'ordonna de marcher dans ce qui s'apparentait à un immense complexe souterrain. Le marbre blanc et les innombrables peintures de dieux sur les murs avaient été remplacés par des gribouillages taillés à même la roche et des alignements de corps tous plus difformes les uns que les autres. La terreur faisait battre mon cœur à toute vitesse. Chaque pas demandait un effort considérable. L'air chaud et humide embourbait ma respiration, devenue presque aussi sifflante que celle du gardien.

Nous passâmes sur plusieurs ponts bâtis au-dessus d'étendues vaseuses avant d'arriver devant une petite porte recouverte de marbre. Du marbre, enfin... ! pensai-je, plus heureux que jamais de retrouver la noble matière de nos ancêtres.

"Les yeux... grogna le gardien. (Son haleine de bière trop fermentée provoqua chez moi un spasme de dégoût.)

- Mes yeux ? demandai-je, le haut-le-coeur passé.

- Cacher... Faut cacher..." grommela le gardien.

Ses mains calleuses vinrent se poser avec une délicatesse surprenante sur mon visage, qu'il recouvrit d'un tissu noir à l'odeur de pomme. Puis le gardien me fit monter un escalier situé derrière la porte de marbre.

L'ascension dura longtemps. Les odeurs pestilentielles de la prison s'évanouirent après un instant, remplacées par des souffles fruités venus d'en haut. Le gardien me flanqua par moments des coups aux fesses, pour être sûr que j'avançais bien. Ce que cet abruti n'avait pas compris -et, comment le lui reprocher ? Il était clair qu'il faisait partie des consanguins habitant les bordures de la ville - c'est qu'il n'y avait aucun besoin de me pousser. L'odeur des fruits m'attirait avec la même force que celle des poubelles attirait les mouches. Un épais filet de bave tenta de s'échapper du coin de ma bouche lorsque je sentis de la fraise. Cela faisait des années que je n'en avais goûté aucune. L'odeur me rappela l'internat, où, n'étant pas plus haut que trois pommes, j'avais l'habitude de dévorer avec mes amis des ramequins remplis de purée de fraises au lait, avant d'aller courir sous le ciel bleu. L'époque, qui remontait à bien longtemps, était plus clémente.

Les marches s'arrêtèrent. Le gardien déverouilla une autre porte dont la texture m'était inconnue, puis nous nous engouffrâmes dans un long couloir. Je profitai du moment où il était occupé à refermer la porte pour relever légèrement le voile qui recouvrait mes yeux. Je découvris un long couloir terminé par une ouverture d'où s'échappait une lumière impénétrable. Puis je remis le voile sur les yeux, de peur de prendre un coup pour avoir défié l'autorité du gardien.

L'odeur de fruits embaumait complètement l'air, et l'excitation me fit sautiller comme l'un des gamins qui rôdaient souvent dans mon quartier.

"Faites-le s'asseoir, ordonna une voix suave. Le gardien écrasa ses mains sur mes épaules, et mes fesses vinrent taper sur un bloc de pierre. Vous pouvez disposer, ajouta la voix. Les pas lourds et le cliquetis du gardien s'éloignèrent. Alors... Qu'avons-nous là ? Un commerçant du quartier 444-S-T-N... Bien... Des voix invraisemblables gloussèrent un peu partout. Savez-vous pourquoi vous êtes convoqué ici ?

- Absolument pas, Monsieur ! répondis-je. Un homme m'a agressé sur mon étal et... Je me suis réveillé tout en bas. Deuxième vague de rires difformes.

- Bien, bien... Que diriez-vous d'y voir plus clair ? demanda la voix.

- C'est-à-dire ?

- Enlevez donc votre voile !"

Je m'exécutai sans réfléchir. Ce que je vis me glaça d'effroi. Dans une salle au plafond invisible se tenaient, serrés comme des sardines en boîte, une cohorte de démons aux visages tous plus infernaux que les autres. Les verrues suintantes côtoyaient les dents éclatées, les nez tordus et surtout des regards emplis de malice. Mon cœur se figea au moment où je découvris le visage d'où venait la voix. Une sorte d'hybride, à mi-chemin entre l'homme et le bouc, vêtu d'un manteau de fourrure pourpre digne des plus grands princes, se tenait tranquillement assise derrière un large bureau rempli de papiers et surmonté d'un porte-plumes. L'horreur au regard ennuyé me fixait, ses pupilles dorées traçaient des allers et retours de mes pieds jusqu'à ma tête.

"Bien, j'imagine que désormais, vous comprenez, souffla la bête en se redressant. Maintenant, nous allons passer au chef d'accusation.

- Mais... Je suis innocent ! protestai-je.

- Ah bon ? déclara la bête, devenue rieuse elle aussi. C'est ce que nous allons voir. Shâ hy-ê qtuludim ! ordonna-t-elle en se tournant vers l'un des coins sombres de la pièce. Le grincement d'une porte résonna et je vis la femme au capuchon et aux yeux bleus.

- Bien, rappellez-moi le prix de votre kilo de pommes de terre que vous avez proposé à cette femme, je vous prie, ordonna l'homme-bouc.

- Eh bien, deux cents piastres environ, bredouillai-je.

- Environ ? N'êtes-vous pas sûr ?

- Lorsque je vous ai demandé une réduction, déclara la femme, vous y avez tenu, à vos deux cents piastres toutes rondes !

- C'est-à-dire que j'ai des marges à respecter et...

- Épargnez-nous vos excuses, ordonna l'homme-bouc. Cette femme qui a une famille à nourrir vous a demandé de lui faire une réduction à titre exceptionnel, et vous...

- Tout le monde me demande des réductions ! Comment voulez-vous que...

- Taisez-vous ! cria l'homme-bouc, éteignant par la même les derniers rires qui parcouraient la salle depuis mon arrivée.

- Vous achetez vos pommes de terre à soixante cinq piastres par kilo. En comptant vos frais de fonctionnement, et en vous laissant une marge tout à fait acceptable, vous pourriez les vendre à seulement cent vingt ! La marge que vous vous laissez vous sert uniquement à vous resservir trois fois de votre plat du soir !

- C'est faux, beuglai-je, au bord des larmes.

- Ah bon ? Vous pensez ? reprit l'homme-bouc. Eh bien, dans ce cas, expliquez-moi comment vous faites pour être l'homme le plus gras de tout le secteur, alors que la famine dévore tout !

- Je... ne fais pas beaucoup de sport et...

- Assez de mensonges ! Shâ sledhyêm qtuludim ! ordonna le bouc. La silhouette famélique et l'homme du marché sortirent de la même porte et vinrent s'asseoir dans l'assemblée. Vous reconnaissez ces gens, n'est-ce pas ?

- O...oui, bien sûr. Ce sont deux criminels.

- N'allez pas trop vite en jugement, surtout que vous n'êtes pas en position de donner votre avis, il me semble." Le concert de rires reprit.

L'homme-bouc, par d'habiles manoeuvres rhétoriques, trouva à nouveau le moyen de m'incriminer pour les deux événements qui eurent lieu avec ces deux personnes. À les écouter, la famine semblait presque être de mon ressort, quand bien même je n'étais qu'un petit commerçant parmi d'autres. Je n'eus pas le droit de protester et dûs me résoudre à les écouter déblatérer des horreurs sur mon compte pendant quelques minutes.

"Bien, cela me semble concluant, déclara-t-il enfin. Il se mit à écrire sur de petits feuillets.

- Qu'est-ce que c'est ? demandai-je.

- Les chefs d'accusation vous concernant. Laâmbra, grogna l'homme-bouc. Un petit homme à la peau noirâtre surgit de l'ombre, une balance de sa taille dans les bras. Il la déposa péniblement sur le bureau de l'homme-bouc et se faufila à nouveau dans l'ombre. Des bouts de papiers étaient déposés sur les plateaux. L'un ne devait pas comporter plus d'une dizaines de feuillets, tandis que l'autre était recouvert d'un tas qui semblait relativement riche. L'homme-bouc, après avoir fini d'écrire, déposa trois feuillets supplémentaires sur le tas. L'équilibre de la balance ne bougea pas le moins du monde.

"Qu'est-ce que... demandai-je malgré moi.

- Eh bien, voici l'évaluation de vos péchés et bonnes actions. Comme vous le voyez, le jugement ne fait aucun doute. L'un des deux tas est, je dois le dire,exceptionnellement peu fourni, souffla l'homme-bouc.

- Attendez, vous allez m'envoyer en...

- Oui. À vrai dire, cela fait déjà un moment que vous y êtes. Certains juges ont demandé à ce que l'on vous laisse trois dernières chances de vous sauver, ce qui est, vous en conviendrez, particulièrement généreux. Vous avez laissé passer ces trois chances. Shtêmeq. La femme au capuchon, la silhouette famélique et l'homme musclé se métamorphosèrent et prirent une apparence semblable à celle de l'homme-bouc. Voici vos évaluateurs. C'est terminé. Bienvenue dans votre dernière demeure."

Une force surnaturelle me cloua sur mon siège, tandis que la salle se vidait. Un petit homme trapu prit soin de tirer les rideaux de la fenêtre située derrière le bureau de l'homme-bouc. Je découvris alors, sans même avoir la force de pleurer, les immenses étendues noirâtres, parsemées de tours en feu dont parlent les légendes. Mais le pire, je crois, ce fut cette odeur de fruit délicieux qui émanait de derrière la porte, impossible à déverouiller. Un faim féroce se mit à creuser dans mon ventre.

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Le Poids des PéchésChapitre2 messages | 11 mois

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