Chapitre 6 : Vers la lumière (2/2)

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Zekan s’était réveillé lors des premières nitescences. Non que les tremblements l’eussent troublé, mais à la profondeur du repos s’opposaient d’opiniâtres tourments. Il s’était dirigé vers le rebord de sa fenêtre, sur lequel il s’était assis, en quête de plénitude.

Il ne ressentit nul besoin de prêter un œil dehors pour constater ce qu’il s’y déroulait. Une kyrielle de citoyens s’étaient rassemblés et cherchaient leurs réponses, interrogeant voisines et voisins à cette fin. Quelque peu gêné, la vitre entrouverte, le musicien épiait certaines conversations. Peut-être était-ce une source de divertissement, sans doute était-ce une distraction.

Il ne pouvait s’extirper éternellement la statuette trônant sur le guéridon. L’œuvre sculptée de cuivre représentait une ludrame brandissant une faux, qui flottait dans une tunique et un pantalon trop larges et émaillés de boutons. Parfois, happé par cette vision, Zekan effleurait son socle carré, et alors un rictus tordait son visage.

Dans de telles circonstances, l’arrivée de Makrine fut salvatrice.

Son amie était prête à le solliciter. Toutefois elle se heurta à sa mine rembrunie, et se contenta de refermer la porte derrière elle avec douceur. Elle s’installa sur le devant du lit sans lâcher Zekan des yeux, et ne lui adressa la parole qu’une fois immobilisée :

— Cette visite ne t’a donc pas aidé ?

Le barde confirma ses craintes d’un timide acquiescement.

— Nous pouvons en discuter maintenant, proposa Makrine, tant que nous avons le temps. Uniquement si tu le souhaites, bien sûr !

— À qui d’autre pourrais-je me confier, hormis Mélude ? fit Zekan. Je dois trouver le courage de tout t’expliquer.

Sur cette réplique, la guérisseuse escompta une réponse directe, pourtant elle se confronta à un silence complet. Zekan contempla l’extérieur pendant encore de longues secondes avant de se détacher de la fenêtre. Quand enfin il se retourna, c’était pour mieux croiser le regard de son amie, qui le gratifia d’un sourire mélancolique.

— Prends ton temps, suggéra-t-elle.

Zekan hocha derechef avant de s’asseoir à ses côtés. S’il pouvait compter sur cette vue rassurante, éviter la statuette restait ardu.

— La prêtresse Runafe Yaug est repartie depuis une semaine, dit-il. Pourquoi ses propos me hantent encore, dans ce cas ?

— Parce qu’il te faut du temps pour les digérer ?

— Du temps, oui… Je pensais en disposer. Était-ce naïf de croire que j’échapperais à mon passé pour de bon ? Runafe affirmait que je ne devais pas renoncer si facilement à prier Preizondalle.

Du sang monta à la figure de Makrine déjà déformée par ses traits révulsés.

— Comment ose-t-elle ? s’indigna-t-elle.

— Je comprends une partie de son point de vue, concéda Zekan. Runafe est originaire du Suikarax, une petite ville aux limites sud du désert de Qinosep. Prier Preizondalle l’a aidée à réaliser qu’elle était une femme alors qu’elle avait été désignée homme à la naissance.

— Tant mieux pour elle, vraiment. Mais ton histoire est différente, elle devrait le réaliser.

— C’est ce que j’ai essayé de lui expliquer. Elle s’est sentie désolée que mes propres compatriotes m’aient mis tant de pression. Si seulement elle avait réalisé l’ironie de sa venue…

Zekan s’interrompit. Inspira et expira lentement, chercha ses mots. S’abrita auprès de son amie de toujours, laquelle lui malaxa l’épaule. Bien qu’il fût tenté de clore les paupières, il finit par pleinement embrasser la vision de la statuette, face à laquelle il se redressa.

— Je respecte Preizondalle, affirma-t-il. D’où je viens, où il fait si chaud, où les sols sont si peu fertiles, les récoltes sont d’autant plus importantes. Non, mon problème vient plutôt de certains de ses fidèles. Voilà ce que Runafe m’a annoncé : depuis notre périple, les adeptes du Mowa n’ont jamais été aussi divisés.

— À ce point ? demanda Makrine. Forcément, quand on apprend qu’une religion fondatrice trouve ses origines en des temps beaucoup plus lointains…

— Plusieurs factions se sont formées… en plus de celles qui existent déjà. Certains pensent qu’il s’agit d’une excellente nouvelle, prouvant que le Mowa en devient plus légitime que l’Enhéralion et le Runyavoz. D’autres, au contraire, n’y voient que calomnies destinées à nous décrédibiliser. Les plus motivés préconisent d’explorer eux-mêmes ces ruines d’antan afin d’y trouver toute l’étendue de la vérité, et maudissent les armées pour avoir installé un blocus sur toute la côte sud de Menistas.

— C’est beaucoup pour moi…

— Pour moi aussi. Runafe certifiait que si je retournais à Perponad, je pourrais être le porte-parole d’une version réformée du Mowa.

Tout à un coup un rire nerveux s’empara de Zekan, suscitant l’inquiétude de Makrine. Des larmes irritèrent même les joues du musicien alors qu’il s’évertua à les sécher.

— Où que j’aille, on me poursuivra ? marmonna-t-il. Était-ce seulement une bonne idée de me lancer dans ce voyage ?

— Je ne sais pas te répondre, avoua son amie. Peut-être qu’à l’époque, nous n’appréhendions pas toutes les possibles répercussions de notre trajet. Je suppose que tu as refusé sa proposition ?

— Évidemment. Mais est-ce que cela suffira ? Qu’on le veuille ou non, notre nom est désormais connu bien au-delà de notre communauté natale. Aspirer à la liberté ressemble maintenant à une ambition hors d’atteinte.

D’intenses pensées martelèrent le crâne de Makrine sans qu’elle pût les formuler. Elle en était réduite à fixer son partenaire de musique, à l’observer en se mordillant ses lèvres. Tous deux se consultèrent en restant muets, piégés dans une sensation de malaise, leur cœur serré battant avec rapidité. Peu de perspectives s’esquissaient comme leurs angoisses se prolongeaient.

Jusqu’au moment où Mélude débarqua, tout sourire, quoiqu’une lueur inhabituelle peignît son faciès.

— Tout va bien, ici ? s’enquit-elle. Je me disais bien que tu mettais du temps à le chercher, Makrine !

— Me chercher ? s’étonna Zekan. Pourquoi ?

— Je l’aurais presque oublié, admit Makrine en se grattant l’oreille. Guvinor et Yazden sont arrivés ce matin. Ils doivent s’entretenir avec nous sur un sujet très important.

Bouche bée, Zekan s’empressa vers le seuil. Il s’arrêta au milieu du couloir, ignorant où il devait se diriger, et décida de talonner Mélude à la démarche encore plus diligente. Tous trois arrivèrent à la chambre de Héliandri, où le rendez-vous avait été fixé, poussant énergiquement le battant.

La réunion s’entama sur de discrets grincements. Héliandri était installée sur son lit, adossée contre une paire d’oreillers, tandis que Kavel et Dehol étaient assis face à face, de part et d’autre d’une table carrée, disposée contre le mur latéral. Ils saluèrent leurs compagnons comme ils se devaient, mais les bardes s’étaient déjà positionnés devant les invités. De nouveau leur organe vital se contracta en constatant combien le groupe était incomplet. Contre le mutisme, Mélude se jeta alors dans les bras de Yazden, qu’elle étreignit des secondes durant. Makrine et Zekan accueillirent Guvinor d’un ample geste de la main pendant ce temps, et ce dernier le leur rendit sans le sourire.

Des étincelles d’euphorie crépitaient encore sur les joues de la chanteuse lorsqu’elle lâcha la garde.

— Vos serviteurs vous suivent partout ! s’exclama-t-elle. Quelles nouvelles ?

— Nous…, murmura Yazden. Nous revenons des funérailles d’Akhème.

— Je suis désolée… Du peu que je l’ai connue, elle avait l’air d’une femme formidable.

Et qu’en est-il de Turon ? N’y a-t-il plus d’espoir pour lui ?

— Il ne voyagera plus avec nous, hélas. Il pense succéder à Paravon en tant que chef du clan Kothan, et je ne peux que l’encourager vers cette voie.

Un air mélancolique s’étendit dans la pièce, ankylosa Guvinor sur le moment. Où qu’il promenât son regard, il se heurtait à la tristesse qui crispait le faciès de ses camarades. Lui-même dut les exhorter, aussi s’exprima-t-il sitôt après s’être éclairci la gorge :

— Il y a au moins une bonne nouvelle, selon comment vous l’interprétez. Il est vrai que nous avions été écartés dès que les îles sont sorties des profondeurs. Dorénavant, nous sommes lavés des crimes dont nous étions accusés, et de nouvelles opportunités s’offrent à nous.

— Encore heureux ! lança Kavel. Ferenji ne méritait pas de croupir derrière une cellule. Mais donc… Insinuez-vous ce que je pense, Guvinor ?

— Exactement. Je vous propose de revenir là d’où nous venons.

Une vague de surprise satura la chambre. Si les bardes émirent de guillerettes exclamations, ce n’était guère le cas de Héliandri, qui dévisageait le parlementaire avec scepticisme.

— Nous y serions les bienvenus ? demanda-t-elle. Ma précédente expérience avec les hauts gradés de l’armée n’a pas été très positive, souvenez-vous.

— L’armée…, grommela Kavel. Ou comment détourner les armes du peu de bien qu’elles pourraient apporter. Ils auraient dû envoyer des érudits et des linguistes ! Il faut croire que les nations ne s’entendent que dans l’optique de préparer la guerre.

— La présence de quelques académiciens nuance cet amer constat, dit Guvinor. Justement, Kavel, nous avons l’occasion de changer la donne. J’avais affirmé que je ne voulais plus vous exposer au danger… Si vous m’accompagnez dans la forêt de Sinze, je dois être certain que c’est de votre plein gré.

Soudain Kavel se leva, sa chaise grinçant sous la promptitude de son geste. Des flammes de résolution le cerclaient telle une aura nouvelle et interloqua les occupants de la pièce. Contrastées par une morosité à peine voilée, elles survirent tout le temps de sa réplique :

— À quoi bon ruminer ici ? Ces terres furent le tombeau de mon frère, et pourraient tout à fait me tourmenter. Mais elles furent l’éveil d’un peuple disparu. Adelris et moi avons voyagé ici pour une bonne raison. En son honneur, mais aussi au mien, je vais aller jusqu’au bout de nos ambitions.

Déjà la satisfaction emplit Guvinor. Il n’eut néanmoins pas le temps de répondre que Dehol se leva à son tour, galvanisé tout autant, renfrogné à l’avenant.

— De sinistres rumeurs sont parvenues jusqu’ici, expliqua-t-il. On a rapporté des personnes ayant récemment eu la mémoire effacée au Xeredis et au Ruldin. Nous savons tous qui est la coupable. Tout n’est pas fini car j’ai découvert sur moi-même… d’autres personnes souffrent encore. Et d’une façon ou d’une autre, la mémoire des victimes est liée aux souvenirs des terekas.

Dehol soupira à la fin de son discours, comme allégé des poids de ses réflexions longtemps enfoui en lui. Il remarqua combien Mélude le lorgnait, pétrie d’admiration. Il notait combien Guvinor acquiesçait, ses lèvres étirées en un sourire teinté d’amertume. Il choisit pourtant de consulter Kavel, aussi raide que lui à sa hauteur, quitte à ignorer les murmures.

Ignorée jusqu’alors, Héliandri sollicita ses compagnons sans se mouvoir. Tous l’examinèrent alors, en particulier Guvinor, dont les paupières s’étaient plissées et les bras s’étaient relâchés.

— J’envie votre éloquence, dit-elle. Ça me donnerait presque envie de vous suivre là-bas. Malheureusement, ma décision est prise.

— Quelle décision ? s’étonna Yazden. Tu as été bien discrète, jusqu’à présent.

— Avant de la révéler, j’aimerais vous demander si vous voyez aux coïncidences. Guvinor, Yazden, vous n’êtes pas sans savoir qu’un tremblement de terre a eu lieu cette nuit ?

Yazden secoua la tête comme sa gorge se noua. Puisque sa réplique s’effaçait sous son hésitation, elle céda la parole au parlementaire, qui s’était approché de l’aventurière.

— Et il a fallu qu’il se produise juste avant notre venue ? termina-t-il. Plus rien ne me surprend, dorénavant.

— Vous tombez donc bien, poursuivit Héliandri. En quelque sorte. Pour une fois, j’aimerais voyager avec vous, Guvinor. Ainsi qu’aux côté du gamin, bien sûr ! Mais au risque de paraître égoïste… C’est le nord qui m’appelle, pas le sud.

— La nouvelle s’est donc répandue jusqu’ici. Je comprends parfaitement. Ceci dit, Héliandri, loin de moi l’idée de briser tes illusions, mais ton ultime conversation avec Wixa ne laisser pas présager un avenir radieux.

Les mots cinglèrent de plein fouet l’aventurière, même si elle tenta de le dissimuler. Avisés de ses traits assombris, les bardes réduisirent la distance pour mieux la soutenir, parés à interpréter de salvatrices notes.

— Ce n’est que partie remise ! affirma Héliandri. Wixa n’est plus la même, je le sais mieux que quiconque. Mais si elle n’était pas aussi différente qu’elle le prétendait ? À moi d’en avoir le cœur net. Surtout maintenant qu’elle s’éloigne de l’influence néfaste de Nasparian.

— Il y a autre chose, devina Guvinor.

— En effet… J’hésitais à en parler, car j’ai peur de ne pas être prise au sérieux. Hier, les secousses ne m’ont pas tant bouleversée. Au moment de me rendormir, une lumière m’a aveuglée… Elle était irréelle, pourtant, je suis certaine qu’il y avait une signification au-delà du rêve. Tout ce que je sais, c’est qu’elle provenait du nord. Wixa accompagne les terekas jusqu’au Ryusdal, n’est-ce pas ? Alors même s’il s’agit d’une maigre piste, je veux les suivre.

Inspirés, Dehol et Kavel s’étaient placés aux côtés de Guvinor. Exhortés, ils fixèrent l’aventurière jusqu’au fond de ses prunelles, laquelle ne flanchait pas malgré toute l’attention qui lui y était consacrée. Héliandri trouva de l’impulsion auprès de ses autres compagnons, mais c’était l’approbation du parlementaire à laquelle elle s’accrochait le plus.

— Je ne me demande pas comment cela ait pu se produire, rassura Guvinor. Plutôt pourquoi.

— Serait un appel ? suggéra Mélude.

— Une vieille prophétie prenant vie ? ajouta Zekan.

— Le destin qui nous contraint à nous séparer de nouveau ? proposa Makrine.

Le politicien se surprit à laisser les musiciens monopoliser la parole. Entre quelques chuchotements se développaient leurs pensées. Entre quelques échanges s’accrut un enthousiasme dont des flammèches grésillaient déjà. Plus d’une minute s’égrena avant qu’ils ne se retournassent vers leurs camarades. Opinant vers Zekan et Mélude, Makrine fixa intensément Héliandri.

— Un choix difficile, pour sûr ! rapporta-t-elle. Mais peu de personnes savent être à deux endroits en même temps. Héliandri, nous permettras-tu de t’accompagner ? Nous sommes trop intrigués que pour nous détourner de cette opportunité.

— Le voyage ne serait pas le même sans vous, répondit l’aventurière en souriant. Comment pourrais-je refuser ?

Une vague d’allègement submergea jusqu’à chaque recoin de la pièce. Tant pis si une mine obscure pavait encore le faciès de Guvinor, il accorda ce répit à chacun de ses compagnons. Yazden, Kavel et Dehol restaient à sa hauteur, prêts à entamer le voyage lorsqu’il le désirait, tandis que Héliandri n’exhibait plus aucune inquiétude ostensible pour le moment.

Joignant les bras, Guvinor les interpella une fois qu’un semblant de calme fut rétabli.

— Puisque vous mentionniez les coïncidences, dit-il, Yazden et moi avons laissé nos ghusnes à proximité du port de Parmow Dil. Je connais quelqu’un qui pourra vous emmener à votre destination.

— Qui donc ? demanda Héliandri.

— Ijanes Surl, marin chevronné du Ryusdal. Un ami de mon ex-épouse.

Les bardes écarquillèrent les yeux, mais l’aventurière les devança tant elle faillit bondir hors de son lit.

— Vous avez été marié ? s’écria-t-elle.

— Par deux fois, précisa Guvinor. Torouna Pjol et moi étions tous deux membres du parlement nirelais. Après notre divorce, il y a plus de quinze ans, elle a décidé de devenir bourgmestre d’un village à l’est de Nirelas. La politique locale est plus aisée, qu’elle disait sur le ton de la plaisanterie. Au fond d’elle, je suis sûr qu’elle le pensait.

— Pourquoi vous vous êtes séparés ?

— Non que je ne souhaite pas communiquer sur ma vie privée, Héliandri, mais nous avons d’autres priorités. Il faut…

Une déflagration mentale impacta Guvinor.

Aussitôt il s’agrippa au sommier du lit, posa un genou à terre. Ses compagnons accoururent auprès de lui, déplorèrent les râles qui s’extériorisaient de son corps ébranlé. Pourtant le parlementaire rejeta tout support, plaquant sa main contre son front lustré.

— Ce n’est rien, mentit-il. Juste une petite migraine… J’ai besoin… d’un peu de temps seul.

Quelques désapprobations sifflèrent dans ses tympans : il n’en goûta guère la teneur. Au lieu de quoi il se hâta vers le couloir et claqua avec fracas la porte derrière lui. Guvinor peinait à rester debout, et intériorisait sa douleur tant bien que mal. Gémissements et halètements s’entrecoupèrent à un rythme effréné.

Quand enfin une perspective d’apaisement se présenta, une voix profonde jaillit dans son esprit.

Tu ne cesseras jamais. Lorsqu’il s’agit d’exposer autrui aux risques, malgré tes beaux discours, tu restes fondamentalement le même.

— Qui me parle ? chuchota Guvinor.

Quelqu’un que tu n’aurais pas dû courroucer.

Ainsi triomphait la rupture de l’équilibre. Guvinor s’appuya contre le mur, quand bien même sa paume moite ripait dessus. Il prit de grandes inspirations et pourtant ses poumons en réclamaient toujours davantage.

Ils te jugeront, peu importe ce que décident tes amis au parlement. Tu disposais d’une certaine renommée avant, mais elle dissimulait ta véritable personne. Mon regard transperce au-delà de tes façades, aussi solidement érigées soient-ils ?

— Bon sang ! marmonna Guvinor. Pourrais-je avoir la paix ?

Tu as beaucoup perdu et néanmoins tu n’as pas assez souffert. Je ne veux pas te tuer, Guvinor. Simplement, tes actions devraient s’accorder au rôle que tu t’es attribué.

— Mais pourquoi ? Pour quelle raison vous vous intéressez autant à moi ?

J’avais un plan savamment échafaudé. Un objectif pour lequel le temps serait à la fois mon plus précieux allié et mon pire ennemi. Tu as tout gâché par ton obstination, Guvinor. À moi de faire en sorte que tu te rattrapes.

— Je n’ai aucune raison de vous écouter tant que vous ne clarifiez pas les choses.

Ton cœur exigeait des réponses. Moi, je me situe au-delà de tes ambitions. Avec ton aide, nous pourrons emmener nos peuples plus loin qu’ils n’auront jamais été. Je t’expliquerai quand nous nous rencontrerons en personne.

Finalement la douleur arrêta de lacérer le crâne de Guvinor. Encore déboussolé, il continua malgré tout d’utiliser le mur pour garder sa stabilité. Il fixait le couloir, à bout de souffle, et ne perçut le grincement du plancher qu’au dernier moment.

— Pour vous aussi…, fit Héliandri. Vous n’avez pas à vous expliquer, Guvinor. Juste à promettre que vous percerez toute la vérité.

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