Comment vous sentez-vous, vis-à-vis les intelligences artificielles ?

Étant quelqu'un qui joue à beaucoup de jeux vidéo par années, l'industrie en ce moment même est en train de couler avec tous ces licenciements de développeurs pour remplacer l'humain par des IAs. D'ici à deux ans, certaines personnes prédisent que le secteur du jeu vidéo sera grandement affecté et que 30 % à 80 % de ce qu'il y aura sur le marché aura soit été fabriqué avec une IA ; soit retouchée par une IA. Du coup, je me demande ce qui en sera du marché du film, du livre, des mangas, des bandes dessinées. De la musique même.

Au départ, les IAs, on s'en servait pour rire tellement ils pouvaient nous pondre des trucs absurdes. Là, on commence à en avoir peur et à les mépriser, parce que justement : elles ne devraient pas remplacer l'être humain. C'est pourtant ce qui est en train d'arriver partout. Et peu importe si on veut arrêter d'y penser, il y aura toujours quelqu'un qui aura ce terme à la bouche. Comme moi. Comme j'y pense jour et nuit, depuis quelque temps.

Vous avez vu mes inquiétudes sur ce profil, qu'elles soient francophones ou anglophones. Personne ne peut vraiment savoir ce qui arrivera demain, dans une semaine, dans un mois, dans un an et plus encore. Je ne pense pas que nous en sommes déjà au point où l'IA pourrait devenir comme SkyNet dans la série Terminator — et je ne le souhaite pas. Néanmoins, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour l'avenir de tout créateur qui se sentirait encore plus invisible parmi les milliers de nouveaux produits qui verront le jour grâce aux IAs. Nous sommes déjà dans des milieux très compétitifs après tout et c'est très difficile de se faire connaître si on n'a pas le talent qu'il faut ou la personnalité pour accompagner le talent. L'IA peut aider l'être humain, mais à quel prix ? On perd ce qu'il y a de sacré entre le créateur, la création et celui ou celle qui consomme le produit final. L'échange.

Bon, c'est ironique que je dise ça, moi qui fais de l'anxiété juste assez pour prendre la fuite à la moindre critique incendiaire… Mais les échanges positifs comme constructifs sont comme un baume sur le cœur du créateur qui a passé de nombreuses heures à essayer de créer quelque chose et qui manque d'assurance. Et ce n'est pas une IA hors de la science-fiction qui nous donnera un avis honnête ; car elle passera la majorité de son temps à vous complimenter et à essayer de vous traiter comme l'enfant-roi, même quand vous lui direz d'être un peu plus constructif. Du coup... je crois que tout ce qu'il nous reste à faire est de trouver des endroits qui affichent ouvertement qu'ils sont contre l'utilisation des IAs dans leur coin ; si on a besoin d'un endroit tranquille où on se sentira entouré de personnes qui ne veulent pas être associées à tout ça.

Toutefois, je ne peux m'empêcher de me demander si les androïdes feront leurs premières apparitions d'ici à mes vieilles années... et j'avoue que je m'inquiète pour l'humanité.