26.4 - Les nouvelles directives

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— Je crois qu’il serait temps pour nos deux nations de travailler main dans la main, plutôt que de ne jamais demander de l’aide. Nous pourrions vendre de nos produits là-bas et ils pourraient exporter des leurs par ici.

— De quoi rehausser notre économie, n’est-ce pas ?

Le président approuva d’un signe de tête.

— J’ai besoin que cette lettre soit livrée avant le début de l’été, car j’ai déjà quelques produits que j’aimerai leur vendre, dit Artael. Nous pourrions envoyer des techniciens dans leur pays afin de leur apprendre tout ce qu’on sait sur l’électricité. En échange, ils pourraient nous offrir de nouvelles plantes et produits pour nos fermes. Nous avons besoin de renouveler nos terres et d’y accueillir de nouveaux travailleurs.

— Ça me semble être un échange raisonnable, mais je doute qu’ils acceptent facilement cette requête. Ils ont été difficiles à convaincre pour céder une partie de leurs terres à nos ancêtres, je ne crois pas qu’ils voudraient nous aider à agrandir notre communauté.

— C’est là que les échanges pourront apporter des profits des deux côtés. Tout le monde y gagnerait quelque chose.

— Pourquoi ne pas envoyer Kyran ? N’est-il pas notre ministre spécialisé en diplomatie ? Il est beaucoup plus doué que moi pour les négociations.

— Kyran et moi, devons-nous occuper d’un projet de loi que certains marchands essaient de faire passer. Leur syndicat essaie de créer un compromis avec le Conseil pour une augmentation du salaire minimum.

— Je vois… Toutes ces histoires politiques me donnent la nausée. Je ne comprendrai jamais comment vous faites pour ne pas perdre la tête avec tous ces projets ainsi que les nombreuses personnes que vous rencontrez.

— Par contre, une simple rencontre avec le roi du royaume d’à côté ne devrait pas te faire de mal… Non ?

Nash hésitait, mais il se dit que partir en mission pour son frère pourrait sûrement lui changer les idées. Artael lui avait expliqué un peu plus tôt que Shayne se chargerait de l’autre mission avant de commencer leur conversation, donc il n’avait pas à s’en faire pour les disparitions des hommes ailés. Malgré cela, il ne pouvait s’empêcher de grogner tandis qu’il frottait sa joue endolorie. Flint ne l’avait pas manqué.

— Encore désolé pour ce que mon fils t’a fait, dit Artael.

— Je l’ai pratiquement élevé et voilà comment il me remercie… bouda Nash. Une chance qu’il ne m’a pas disloqué la mâchoire.

— Je sais… Flint a dépassé les bornes. Je crois que pour le punir, tu devrais l’emmener avec toi pour ta mission.

— Mauvaise idée, il va encore me désobéir et n’en fera qu’à sa tête.

— Je crois surtout qu’il a besoin qu’on prenne soin de lui. Après tout ce qu’il vient d’apprendre, il serait préférable qu’on ne le laisse pas seul durant les jours qui vont suivre. Qu’on le veuille ou non, l’un des enfants de Diana pourrait très bien prendre sa place un jour.

— Tu veux dire que l’un d’entre eux serait le nouvel élémentaire, c’est ça ?

— C’est comme ça que Diana me l’a expliqué. À la mort d’un esprit élémentaire, sa descendance devra accomplir ses tâches à sa place et cette personne sera choisie par la déesse. Ton amie la louve aurait sûrement ressenti la présence d’un élémentaire à force de fréquenter Flint, Kyran et Sarah… Donc j’ai le pressentiment que l’un d’entre eux pourrait être le successeur… Sinon il nous reste Gwenaëlle…

— Mais Gwen est en dehors de la Grande Aeglysienne, on le saurait si elle vivait encore avec nous... Pour le moment, il n’y a rien que l’on puisse faire, autre qu’attendre que le destin suive son cours, n’est-ce pas ?

— En effet… Peut-être serait-il sage que tu partes à la recherche de ta nièce après ta visite à Lanartis. Nous devrions lui apprendre ce qui vient d’être dit au bureau, en personne. Elle mérite de connaître la vérité au sujet de sa mère… et aussi la possibilité qu’elle ne soit pas ma fille.

Nash fronça des sourcils avant de fermer les yeux. Il imaginait déjà la fureur qu’il lirait sur le visage de la jeune femme, lorsqu’elle apprendrait que son oncle, l’ivrogne misogyne était probablement son père. Gwen, tout comme ses frères et sa sœur, n’avait jamais eu une très bonne relation avec Troyd. Elle avait honte d’être de la même famille que lui.

— Sinon… en rapport à Troyd… Que fait-on de lui ? demanda Nash, après avoir rouvert les yeux. La prime sur sa tête court toujours. Personne ne l’a encore trouvé.

Artael se gratta la tête.

— Je doute que ça plaise à la déesse de m’entendre dire ça, avoua le président. Mais s’il le faut, j’aimerais que quelqu’un mette fin à ses jours.

— C’est quand même ton jumeau… poursuivit Nash, surpris. Ta propre chair.

— Oui, mais pour moi il n’est rien d’autre qu’un étranger et une nuisance pour notre peuple et notre famille. Je n’ai qu’un souhait, c’est qu’on n’entende plus jamais parler de lui. On a suffisamment souffert à cause de ses conneries.

— Donc, tu ne m’en voudrais pas si je devais le tuer…

— Tu dois tout faire pour le bien de notre pays. C’est tout ce que je peux dire. Tout le monde sait qu’il est un criminel recherché à présent. Quelqu’un finira bien par trouver sa trace et nous rapporter ses faits et gestes. Nous devrions demeurer vigilants en attendant.

— Laisse-moi un peu de temps pour réfléchir à tout ça… M’autorises-tu de passer un peu de temps à l’écart des autres ? J’ai besoin d’une sieste.

— Très bien. C’est ce que je souhaite pour toi.

Nash décida donc de se rendre à sa chambre. Au moment de se lever, le président l’arrêta et lui fit signe d’approcher de l’autre côté du bureau.

— Qu'y a-t-il ? demanda Nash.

— N’oublies-tu pas quelque chose ? Tu sais… dans ta poche… ?

Le capitaine roula des yeux et sortit son portefeuille. Ensuite, il tira un jeton d’une petite ouverture qu’il passa à son frère.

— Nous allons devoir en parler à prochaine rencontre des A. A., dit Artael.

— Jeton de sobriété ou pas, je suis parfaitement en contrôle.

— C’est ce que tu dis, Nash, mais tu suis une thérapie avec un psychologue. J’espère que tu comprends pourquoi je fais tout ça pour toi.

Nash préféra ne rien dire. Il rangea son porte-monnaie et mit ses mains dans ses poches avant de sortir du bureau. Encore une fois, Dia était sans mots. Elle préférait ne rien dire, afin de ne pas empirer l’atmosphère entre les frères Markios. Elle veillerait à ce que personne ne vienne trouble le sommeil de Nash, durant la prochaine heure. Elle-même avait besoin de repos.

Le président salua son frère, puis attendit que ce dernier soit partit de la salle avant de regarder la photo de Diana qu’il gardait dans un tiroir de son pupitre. Cette image datait du jour où ils avaient eu leur tout premier rencard. La photo avait jauni, mais il voyait toujours les traits amicaux et bienveillants de celle qu’il avait aimée durant son adolescence… Celle qui lui avait légué un héritage hors du commun… Il sourit et repensa à la toute première fois qu’ils s’étaient embrassés…

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