36.3 - Les sous-sols de Baldt

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La louve fonça tout droit dans le métal, suivie de Flint. Ils répétèrent cette action trois fois jusqu’à ce que la porte tomba au sol. Ils arrivèrent dans ce qui semblait être les cachots du bunker, où quelques personnes avaient été emprisonnées et enchaînées derrières des cages de fer. L’une de ces personnes était Misaki Megumi, inconsciente et toujours habillée avec les vêtements que celle-ci avait porté durant la veille.

Flint soupira de soulagement lorsqu’il confirma qu’elle était toujours là, vivante, et avec tous ses morceaux. Il examina les autres prisonniers, certains lui semblaient familiers alors que d’autres étaient des créatures de différentes races.

Posé à l’intérieur d’une petite cage près de la cellule de Misaki, un chien de prairie se débattait pour sortir. Dia avait repérée son odeur, un peu plus tôt. Elle semblait soulagée de voir celui-ci.

— Lusso ?! s’exclama Dia. C’est vraiment toi ?

— Sacrebleu, Dia ! gémit le chien de prairies.

— Vous vous connaissez ? demanda Flint, qui cligna des yeux.

— C’est l’un de mes frères élémentaires ! lui annonça sa partenaire.

— Ah bon ? Voilà qui est une bonne nouvelle pour toi, ajouta Luna alors qu’elle faisait fondre d’une flamme, les verrous de la cellule où on avait installé la guerrière. J’en déduis que le culte voulait t’éliminer, pas vrai ?

— Oui, ils m’ont capturé il y a quelques heures alors que je répondais à l’appel à l’aide de Misaki, ici présente, répliqua Lusso. Les barreaux de cette cage sont ensorcelés et m’empêchent d’utiliser mes propres pouvoirs.

— Ah je comprends, répondit la louve. Ils se sont servis de Misaki pour te tendre un piège. C’est malin ! Au moins tu es encore vivant…

Dia regarda Flint, l’air de lui supplier de faire quelque chose pour son frère. Il ramassa la cage, puis l’approcha de Luna après que cette dernière ait cassé le cadenas de la cellule tout à côté d’elle.

— Peux-tu refaire le même truc que t’as fait avec le cadenas ? demanda-t-il.

Elle hocha la tête, puis déposa l’objet à ses pieds, alors que le chien de prairies tentait de ne pas vomir à cause des secousses.

Dia s’éloigna pour aller renifler Misaki. C’était bel et bien son odeur et non celle d’une étrangère. Elle était soulagée de constater que celle-ci était saine et sauve.

— Elle est affaiblie, remarqua la louve. Nous devrons utiliser un sort de soin sur elle avant de l’emmener à l’infirmerie.

— Je ne suis pas vraiment doué pour ce genre de magie, contrairement à ma sœur, répondit Flint.

— Ce n’est pas grave, je connais les bases. Laisse-moi faire, mais avant il faudrait la détacher du mur !

Elle redevint une épée pour Flint. Ce dernier cassa les chaînes avec deux coups solides, puis attrapa la demoiselle qui tomba dans ses bras. Toujours inconsciente. Elle n’avait aucune plaie apparente, mais quelques bleus ici et là démontraient qu’elle s’était battue avec ses adversaires. Il n’y avait aucune trace de sang. Elle n’était pas armée. Le jeune homme posa délicatement l’albinos au sol alors que son épée se mit à briller. Dia lui indiqua par pensées qu’il n’avait qu’à la poser sur le corps de la jeune femme afin de lancer son sort de guérison. Il s’exécuta. L’énergie de l’arme se transmit alors vers la guerrière qui reprenait déjà des couleurs.

Après un moment, Misaki ouvrit les yeux.

— Fichu mal de tête… marmonna-t-elle. Vous en avez mis du temps, les gars…

Elle bailla et prit la main de Flint qui l’aida à se relever. Elle ressentit aussitôt quelqu’un lui foncer dedans. C’était Luna qui était en larmes. Sur ses épaules, le chien de prairie s’accrochait avec fermeté.

— Eh, Luna ?! Je vais bien… Je ne suis pas morte, dit-elle en riant.

— Pourtant le culte a tenté de nous faire croire que c’était le cas, dit Flint, d’un ton aggravé. Ils ont déjà tué Nash et des centaines de miliciens durant la nuit… Maintenant, ils comptent envahir la ville.

— Ouah… T’y vas vite en affaires toi… Ils ont tué Nash, tu dis ? demanda Misaki, déboussolée. J’en déduis que c’est pour ça que Dia est ici…

— Oui, répondit la louve. Mais… Yosuke n’a pas survécu non plus à l’embuscade d’hier soir. D’après Shayne, il a sauté devant un coup d’épée qui était destiné à Daichi.

Yosuke-kun… ? Ah… je vois… dit-elle avec une expression distante. Je m’étais toujours dit qu’il finirait par se faire tuer au champ de bataille, celui-là, mais je ne pensais pas que ça serait si tôt… Mon pauvre chéri…

— Mes condoléances, Megumi… dit Flint. Hmm… Ton teint est verdâtre… As-tu besoin d’aide ?

— Oh, ne t’en fais pas pour moi, je ne ressens rien avec les sédatifs qu’on m’a injecté… Je sens à peine mes muscles faciaux.

Le réveil brutal de Misaki ne s’arrêta pas là. Elle était légèrement étourdie alors qu’elle était debout. Elle n’avait rien mangé depuis une douzaine d’heures, son corps commençait à s’affaiblir. L’embryon en elle allait souffrir si on ne l’aidait pas au plus vite. Son ventre se mit à gargouiller. Bizarrement, elle ne ressentait pas la faim.

— Misaki ? fit la magicienne. Es-tu sûr que ça va ?

— À part le fait que mon mari et mon capitaine sont décédés… Je dois nourrir mon bébé… Vous n’auriez pas quelque chose à grignoter, par hasard ?

— Désolé, Megumi, déclara Flint. Nous sommes venus aussi vite que nous avons pu. Ils ont mutilé le corps de l’une des leurs pour la faire passer pour toi. Ensuite, ils ont transporté son cadavre à l’écurie du palais. Nous te pensions morte jusqu’à ce que Luna découvre les origines du corps. T’auras de quoi manger à l’infirmerie.

— Je vois… Merci… dit la guerrière.

À l’extérieur du bâtiment, les derniers survivants du culte continuaient à lutter contre les brigadiers, certains avaient déjà pris la fuite à travers l’un des nombreux tunnels. Flint et Luna escortèrent Misaki hors du bunker ; Lusso était toujours posé sur l’épaule de la magicienne. Ils remontèrent à la surface, où des civils s’étaient rassemblés près de la fontaine. Flint jugea qu’il fallait escorter rapidement la guerrière à l’infirmerie, avant toute chose. Il demanda donc aux gens devant eux de se tasser poliment, puis emmena son amie au palais. Luna suivit ces derniers en silence.

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