43.1 - L'invasion de Baldt

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Quelques heures avant l’invasion du culte à l’intérieur de la ville, la Capitaine Megumi se remettait de ses émotions après avoir donné des ordres à son groupe, puis avoir arrangé une journée de congé à Flint. Elle se souvint, alors qu’elle marchait le long des couloirs, à quel point elle avait été pressée de commencer ce métier. Au départ, elle pensait qu’elle s’occuperait simplement des répartitions de tâches et de donner des ordres au groupe.

Plus le temps avait avancé, plus elle s’était rendu compte à quel point elle avait eu tort. Les capitaines étaient aussi impliqués dans le support moral de leurs brigadiers et devaient s’assurer qu’ils puissent combattre ou bien être capable de patrouiller avec l’esprit tranquille. Ce fut un mal pour un bien, cependant, parce qu’elle avait appris à être beaucoup plus responsable en quelques semaines. Cette expérience lui avait beaucoup apporté en expérience.

Elle commençait à comprendre pourquoi Nash était à l’époque si souvent stressé. Il y avait beaucoup de papiers à faire signer ou à estamper avec le sceau de la république, afin de les faire passer par les conseillers et leurs clients. À part la santé mentale de ses coéquipiers, elle devait aussi remplir des rapports de missions et s’assurer qu’ils avaient tous un bon conditionnement physique. Récemment, elle avait décidé de mettre Flint à l’écart du groupe, car elle savait qu’il avait besoin de temps pour réfléchir. Après la mort de Nash, celui-ci ne s’était pas arrêté une seconde afin de rendre service aux gens du palais et des baldtiens.

Il y avait aussi d’autres tâches qui s’étaient ajoutées à la liste des choses que la guerrière devait faire chaque jour, soit de faire des rondes autour de la ville plus souvent, de rendre visite aux boutiques de temps en temps afin de voir si tout allait bien… tout ça, en plus de devoir s’occuper de sa fille. Elle voyait Sakura de moins en moins à cause de ses chiffres de travail et savait qu’une fois à son accouchement, elle devrait prendre un congé de maternité. Elle avait fait un arrangement avec les gens de l’église afin de garder sa fille lorsqu’elle n’avait pas de baby-sitter en sa disposition ; cela l’arrangeait lorsque sa fille revenait de l’école et qu’elle n’était pas à son appartement. Sœur Sarah s’occupait de la récupérer à l’école, avec Estelle, lorsqu’elles finissaient leurs cours.

Misaki avait réussi à maintenir son esprit occupé, elle était aussi en santé. D’après les médecins, le bébé n’avait aucun problème de malformation, ni de croissance. Il se développait à un rythme régulier dans son ventre. Son discours envers les deux généraux et le président avait porté ses fruits. Elle se sentait forte, assez puissante pour gérer sa vie et celle de ses enfants. Néanmoins, le soir venu, elle se sentait seule et s’ennuyait de son mari. Toutefois elle finissait par s’endormir, tellement elle était épuisée. Parfois elle avait des cauchemars de Yosuke qui se faisait entailler par l’ennemi, d’autres fois elle s’imaginait en train de plonger dans un volcan. Ces cauchemars étaient rares, mais finissaient toujours par la contrarier.

Il lui restait une heure avant d’aller dîner, alors elle décida d’aller faire sa ronde en ville, après avoir transporté son dernier rapport à la vieille Berthe, la secrétaire des bureaux administratifs. Elle croisa Shayne en chemin, perdu dans ses pensées. Il était accompagné de Nox.

— Ne devrais-tu pas être au centre d’entraînement, toi ? dit la jeune femme, qui haussa un sourcil.

— Hmm… ?

— Hé ? Shayne ? Ça va ?

— Pfft…

La panthère répondit à sa place :

— Shayne est contrarié.

— Pourquoi donc ? demanda l’albinos. Explique.

— Quelqu’un nous suit depuis plus d’une heure, mais nous avons perdu sa trace. Aussi, l’énergie vitale de Giotto commence aussi à se faire ressentir…

— Quelqu’un vous suit ? Qui ça ? demanda la guerrière.

— Je l’ignore, dit le vampire. Au moment de traquer la personne ou la chose, elle a disparu sans laisser de trace ou d’odeur.

— Nous pensons que ça s’est volatilisé ou que c’était une invocation magique, expliqua la panthère. Peut-être un espion chargé de me traquer, ma fratrie et moi.

Misaki se prit le menton et réfléchit. Elle avait passé Lusso à Serenity afin qu’elle puisse être protégée durant mission. Se pouvait-il que Giotto devenait un fardeau pour Shayne et Nox ? Elle se dit qu’il vaudrait mieux pour elle de reprendre l’épée avec elle. C’était la meilleure chose à faire en ce moment.

— Si vous voulez, je veux bien reprendre l’épée de mon mari, proposa la capitaine.

— Ça ne sera pas nécessaire, je suis capable de résister à sa présence, mentit le général qui tentait de se montrer utile.

— C’est faux, déclara Nox. Il ne l’avouera à personne, mais avoir Giotto en sa possession lui a donné des problèmes de santé dernièrement. Tu peux voir par toi-même qu’il est tout blême.

— Ça c’est parce que je n’ai pas assez de sang animal dans le corps, affirma le vampire. Je n’ai qu’à aller chasser.

— Écoute ce qu’il te dit, il est vrai que tu es beaucoup plus pâle que d’habitude, déclara Misaki. Je ne voudrais pas qu’il t’arrive quoi que ce soit, simplement parce que je suis incapable d’accepter la mort de Yosuke… Cette arme était notre responsabilité, après tout. La tienne est de garder un œil sur Nox, en plus de t’occuper de nos troupes. Tu n’as pas besoin de ça, juste parce que j’ai été égoïste de te faire cette requête.

— Je t’ai fait une promesse, je compte la tenir, insista le vampire.

— Bon sang, Shayne, couina la panthère. Tu es aussi têtu qu’un Markios !

La guerrière rit. Son stress diminuait déjà en leur présence.

— Ça me manque, tout ça, dit-elle alors qu’ils sortaient du palais. Les missions de notre brigade, nos sorties en groupe… Elles étaient plus nombreuses quand Nash était des nôtres. Vous aussi, vous me manquez.

Le vampire baissa son regard, gêné.

— Je sais que tu es occupé avec ton poste de général et tout ça, mais après que tu as quitté notre équipe, ça a créé un vide, expliqua la capitaine. Nox et toi êtes quand même des membres importants de notre communauté et pour ça, je vous en suis reconnaissante. C’est aussi grâce à vous si je suis ici aujourd’hui.

Ils descendaient les escaliers, en silence. Le général était perdu dans ses pensées. Il n’avait même pas remarqué l’étrange silhouette cachée dans l’ombre, près des clôtures en briques qui entouraient le palais. L’individu les observait depuis qu’ils étaient sortis. Shayne hésita un moment avant de remettre l’épée de Giotto entre les mains de la capitaine. Il devait reconnaître que Misaki et la panthère avaient raison, puisque cette arme commençait effectivement à avoir un effet néfaste son énergie.

— C’est dommage, tu parles peu, rajouta Misaki avant de ramasser l’arme. Tu n’as jamais été bavard avec nous, non plus. Est-ce qu’on te dérange ?

Il fit signe que non. La panthère répondit à sa place :

— Shayne n’a pas la parole facile, il pense beaucoup. Ça ne parait pas sur son visage renfrogné, mais il est inquiet.

— Eh ! grogna le vampire qui toisa son épée.

— Je ne fais que dire les choses comme elles sont, expliqua Nox.

— Tu n’as pas à étaler ma vie privée devant tout le monde. Je t’ai déjà demandé de ne pas t’en mêler. C’est déjà embêtant pour moi que tu puisses lire dans mes pensées, ne va pas répéter tout ce que tu vois dans ma tête !

La guerrière cligna des yeux, puis tourna son regard vers le général.

— Si ça peut te rassurer, mentionna-t-elle, tu n’es pas le seul qui soit troublé. J’ai remarqué des petits trucs qui me dérangent.

— Quoi donc ? demanda Nox, curieux.

— Notre système a trop de failles. Oui, nous avons amélioré les choses depuis la présidence de Virgile, mais le Conseil a besoin de plusieurs améliorations si nous voulons continuer à coexister durant les prochaines années à venir. Nombreux dans nos rangs sont de nouvelles recrues et sont peu entraînées pour les combats. J’imagine que si nous étions du jour au lendemain attaqués, que la majorité d’entre eux ne survivraient même pas la prochaine vague de nos ennemis.

— Je vois où tu veux en venir, soupira Shayne. J’ai beau offrir mes services aux guerriers qui viennent au centre d’entraînement, plusieurs d’entre eux manquent de discipline et de bonne volonté pour apprendre les bases. Beaucoup de mes apprentis ont fini par abandonner mes cours particuliers, parce qu’ils ont une foi aveugle envers les brigadiers actuels. Le problème est que si nous devions perdre ceux qui travaillent déjà pour nous en ce moment, nous n’aurons plus personne pour les remplacer, sauf les aventuriers et les mercenaires qui travaillent pour à la guilde.

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